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FAO : «Les mesures d'urgence ne peuvent pas renforcer la résilience des populations vulnérables»

«La terre a une véritable valeur, investissez-y», c'est sous ce slogan que le monde a célébré la Journée de lutte contre la désertification et la sécheresse, occasion lors de laquelle l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation et l'Institut mondial Daugherty de l'eau de l'Université du Nebraska ont publié un rapport couvrant une vingtaine de pays, dont le Maroc, où 93% du territoire est en climat aride ou semi-aride. «Agir contre l'érosion des sols sur plus de 105 millions d'hectares permettrait d'économiser jusqu'à 62,4 milliards de dollars au cours des 15 prochaines années», souligne le rapport.

FAO : «Les mesures d'urgence ne peuvent pas  renforcer la résilience des populations vulnérables»
Au Maroc, la dégradation continue du couvert végétal, l'érosion hydrique, la salinisation et la remontée de la nappe qui touchent presque tous les grands périmètres irrigués sont les manifestations les plus marquées de la désertification. Ph. DR

«Les facteurs qui favorisent le déclenchement et l’accentuation de la désertification résident dans l’aridité du climat qui concerne près de 93% du territoire national dont les terres parvenaient aisément, par le passé, à se régénérer, même après de longues périodes de sécheresse. Or, dans les conditions actuelles, ces terres arides, si elles ne sont pas gérées de manière réfléchie, tendent désormais à perdre rapidement leur productivité», note le Haut Commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification. Et c'est la raison pour laquelle un rapport publié par l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) et l'Institut mondial Daugherty de l'eau de l'Université du Nebraska met l'accent sur le «changement radical de la manière dont la sécheresse est perçue et gérée dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord».
Ce rapport met en garde contre les opérations ponctuelles telles que l'aide alimentaire d'urgence, l'accès à l'eau et au fourrage, approches les plus communes adoptées par les gouvernements selon la FAO, mais qui ne sont pas en mesure de «renforcer la résilience des populations vulnérables face aux catastrophes à venir». Le Maroc, pays où 93% du territoire national est en climat aride ou semi-aride, a adopté dès 2001 le Plan national de lutte contre la désertification. Selon le Haut Commissariat aux eaux et forêts, et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD), la dégradation continue du couvert végétal, l'érosion hydrique, la salinisation et la remontée de la nappe qui touche presque tous les grands périmètres irrigués sont les manifestations les plus marquées de la désertification au Maroc.

Le HCEFLCD a traité, contre l'érosion hydrique, plus 800.000 hectares à l’amont des barrages, réduisant de 35% leur envasement, a expliqué dans un entretien à la MAP le haut commissaire aux Eaux et forêts. À l'échelle mondiale, des études réalisées en 2015 dans le cadre de l'Initiative sur l'économie de la dégradation des terres indiquent que la perte annuelle de 75 milliards de tonnes des terres arables entraîne des manques à gagner de 400 milliards de dollars par an. «Agir contre l'érosion des sols sur plus de 105 millions d'hectares permettrait d'économiser jusqu'à 62,4 milliards de dollars au cours des 15 prochaines années. L'augmentation des stocks de carbone à travers les seuls sols agricoles peut créer une valeur potentielle sur le marché du carbone comprise entre 96 et 480 milliards de dollars par an», selon l'Initiative sur l'économie de la dégradation des terres. 

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