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La FAO tire la sonnette d'alarme

Un tiers des aliments produits dans le monde sont gaspillés. Différentes initiatives voient le jour à travers le monde pour freiner un tel phénomène. La dernière revient à la France dont les restaurateurs proposent à leurs clients des «doggy bags», contenants pour les restes de repas, qui deviendront bientôt obligatoires. L'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires a publié, début mai, son rapport selon lequel les institutions chargées d’accroître la disponibilité alimentaire favorisent trop souvent une nourriture malsaine, encourageant ainsi le gaspillage. La FAO rappelle ses différents partenaires et les initiatives prises pour empêcher qu'autant d'aliments prennent le chemin des poubelles.

La FAO tire la sonnette d'alarme
Les études de la FAO estiment que le gaspillage par personne est actuellement entre 95 et 115 kg par an en Europe et en Amérique du Nord, en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et du Sud-Est, chaque personne jette 6 à 11 kg par an. Ph. DR

«Bien que 815 millions de personnes souffrent de la faim à travers le monde, près d’un tiers de notre nourriture est soit perdue, soit gaspillée, ce qui représente environ 1,3 milliard de tonnes par an», rappelle l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui a mobilisé différentes parties prenantes pour réduire pertes et gaspillages alimentaires. Du stade initial de la production agricole jusqu’au stade final de la consommation des ménages, des pertes et gaspillages alimentaires sont constatés tout au long de la chaîne alimentaire. Les pertes alimentaires génèrent un gaspillage des ressources utilisées au stade de la production, telles que les terres, l’eau, l’énergie et les intrants, et des émissions de gaz à effet de serre qui pourraient être évitées.

Au niveau mondial, 45% de la production de fruits et légumes sont gaspillés par an, 45% de la production de fruits et légumes sont gaspillés, 30% des céréales, 35% des produits de la mer, 20% du lait et 45% des tubercules. Les études de la FAO ont estimé que le gaspillage par personne au niveau des consommateurs est actuellement entre 95 et 115 kg par an en Europe et en Amérique du Nord, tandis qu’en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et du Sud-Est, chaque personne jette 6 à 11 kg par an. Au Maroc, une première coopération technique avec la FAO avait pris forme en 2016 à travers le lancement et la mise en œuvre du projet «Appui à l’élaboration d’une stratégie nationale et d’un plan d’action de réduction des pertes alimentaires au Maroc». Il en ressort que pas moins de 45,1% de la production alimentaire au Maroc prend la direction des poubelles. Ce taux est doublé pendant le mois du jeûne et atteint jusqu'à 85% dans des pays comme le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, l’Égypte, le Liban ou encore la Turquie. Ainsi, l'Organisation onusienne rappelle que «la réduction des pertes et des gaspillages alimentaires suscite un intérêt croissant dans le monde et les initiatives se multiplient. Les gouvernements, les instituts de recherche, les producteurs, les distributeurs, les détaillants et les consommateurs ont tous leur propre idée sur la question, les solutions et les possibilités de changer les choses».
La dernière initiative revient à la France dont les restaurateurs ont décidé de lutter contre le gaspillage des aliments en proposant à leurs clients des «doggy bags», des contenants permettant aux clients de restaurants de repartir avec les restes de leur repas deviendront progressivement obligatoires pour lutter contre le gaspillage, en vertu d'un amendement voté dimanche dernier à l'Assemblée française. Sur son portail électronique, la FAO rappelle l'initiative mondiale «Save Food» pour élaborer et mettre en œuvre le programme de réduction des pertes et gaspillages alimentaires. Cette initiative mondiale repose sur quatre piliers : sensibilisation à l’impact du gaspillage et aux solutions possibles, coordination des initiatives mondiales, élaboration d’une politique, d’une stratégie et d’un programme pour réduire les pertes et les gaspillages alimentaires et, enfin, appui aux programmes et aux projets d’investissement mis en place par les secteurs public et privé. «La démarche “Save Food” s’inscrit dans un cadre international, tel que les Objectifs du Millénaire pour le développement, les prochains Objectifs de développement durable, le Programme de développement pour l'après-2015, et le défi “Faim Zéro”». Cependant, la qualité des aliments mis en circulation peut également être à l'origine du gaspillage. L'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires a publié, début mai, le rapport 2018 sur les politiques alimentaires mondiales selon lequel les institutions chargées d’accroître la disponibilité alimentaire favorisent trop souvent une nourriture malsaine. À ce propos le directeur général de la FAO avait réagi : «faciliter l'exportation des denrées alimentaires pour nourrir le monde constituait un impératif en période d'après-guerre, mais cela a changé alors que les “denrées alimentaires sont devenues synonymes de produits alimentaires industrialisés et traités” et que les risques d'obésité sont aussi présents et importants que ceux liés à la faim. À présent, les choses ont complètement changé». 

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