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«Il nous faut 1,5 milliard de centimes pour éponger toutes les dettes du club»

Élu récemment président du CODM, Redouane Marzak a la lourde tâche de restructurer le club qui traverse une crise financière aiguë et, de surcroît, évolue en championnat amateur. Une mission difficile, mais qui n’effraie pas outre mesure ce grand passionné du CODM. Ce qu’il pense de la situation actuelle du club, sa feuille de route, l’effectif, la saisie du compte bancaire, la montée… le président du CODM s’est longuement livré.

«Il nous faut 1,5 milliard de centimes pour éponger  toutes les dettes du club»
Redouane Marzak.Ph. Seddik

Le Matin : Vous venez d’être élu président du CODM, quelle est la situation financière du club ?
Redouane Marzak
: Être président du CODM est avant tout une grande responsabilité avant d’être un honneur. Avant d’être élu président, j’ai été membre du bureau dirigeant et porte-parole du club. C’est un secret de polichinelle, le CODM traverse une crise financière aiguë depuis de longues années. C’est cette crise qui est derrière la rétrogradation du club en championnat national amateur. Le club paye la facture de la mauvaise gestion des anciens bureaux. Aujourd’hui, le CODM est l’un des rares clubs à ne pas percevoir la subvention de la FRMF, parce qu’il a une ardoise de 6 millions de DH à payer à des joueurs ayant évolué au CODM entre 2010 et 2018 et qui sont en litige avec le club, parce qu'ils n’étaient pas payés par les différents bureaux sortants. Pour recevoir leur argent, lesdits joueurs ont saisi la Chambre des litiges de la FRMF qui a statué en leur faveur. Et aujourd’hui, la FRMF règle les litiges en reversant l’intégralité de la subvention aux joueurs. Le club paye la facture de la mauvaise gestion. Je suis convaincu que, malgré la crise, beaucoup de Meknassis sont encore sympathisants de ce club qui a enfanté de grands joueurs, à l’instar de M’Barek, Chicha, Hamidouch, Lgana, Halimi, Aziz Daïdi, Mesbahi, Badidi, Bidane, Camacho, Boudoma, Sghir, Regadi, Abouhout, et j’en passe. Il y avait toujours à l’époque un ou deux joueurs du CODM retenus dans les sélections nationales. La présence de Camacho avec l’équipe nationale qui a disputé la Coupe du monde 1998 ou Mesbahi en Coupe du monde 1994 atteste la grandeur de ce club. Je sens de la tristesse en voyant la place qu’il occupe en ce moment, alors qu’il a été sacré champion du Maroc en 1995 et vainqueur de la Coupe du Trône en 1966. 
Les grands clubs peuvent tomber malades, mais ne meurent jamais. C'est ma conviction. Le CODM retrouvera sa place parmi l’élite.

Quelle est votre feuille de route pour faire sortir le club du monde amateur ?
Il y a 20 ans, les connaisseurs du football présageaient que le CODM allait dégringoler en division inférieure. Pourquoi ? Parce que le club a délaissé la politique de formation. Dans mon programme, j’ai mis l’accent sur la formation. Ma première action en tant que président a été de me réunir avec les parents des élèves de l’école du club. La présence massive des parents d’élèves m’a beaucoup conforté dans ma vision. En mettant le paquet sur la formation, c’est sûr que le club aura un bel avenir. C'est cette politique de formation qui va garantir l’avenir du club. Et celui qui reprendra le flambeau après moi trouvera un club sur les bons rails et surtout de jeunes joueurs de qualité capables d’apporter un plus au club. Cette année, on a 20 joueurs issus de notre école en équipe première. Cette ossature a été renforcée par 10 joueurs expérimentés comme Ahmed Ajdou, Abou Al Kacem, Samuel, Abdoulaye et d'autres. Même si on a entamé la préparation un peu tard (25 août), je suis persuadé que le CODM aura son mot à dire.

Vous parlez de l’ossature de l’équipe composée de jeunes joueurs formés au club et d’autres expérimentés. Est-ce que vous pensez que le CODM dispose d’un effectif capable de réaliser l’ascension en deuxième division dès cette saison 2018-2019 ?
Malgré notre mauvais départ avec une défaite à domicile face à l’Ittihad de Casablanca, celui qui observerait le CODM constaterait qu’il y a une progression dans son jeu. Face à Ouarzazate, le CODM a dominé la deuxième mi-temps, face à l’Étoile, on a dominé notre adversaire pendant les 90 minutes, et Frindi a raté le pénalty. On a battu Chabab Houara et on a fait match nul face au Rachad Bernoussi. Je n’ai aucune crainte sur le parcours du club. On a une équipe homogène. Il y a certains postes où on a un manque et on va essayer de recruter lors du mercato hivernal. On a une équipe compétitive et capable de réaliser la montée, à condition que toutes les composantes du club se mobilisent pour réaliser cet objectif. La montée ne doit pas être uniquement le projet de Redouane Marzak, mais celui de toute une région et de toute une ville. Aujourd’hui, on doit se poser la question suivante : quelle équipe voulons-nous pour la ville de Meknès ? J’ai toujours cité les exemples de Rapid Oued Zem, de Kasbat Tadla ou encore de Chabab Atlas Khénifra. Ces équipes étaient des projets de régions et non pas ceux d’un président. Je suis ouvert à toutes les bonnes volontés et les bonnes initiatives qui voudraient aider le club. Le CODM appartient aux habitants de Meknès et non pas à X ou à Y.

Pourquoi le compte du club a-t-il été saisi la semaine dernière ?
La semaine dernière, le compte bancaire du club a été saisi, mais ce qui met du baume au cœur, c’est l’élan de solidarité des fans et des sympathisants du club. Je remercie tous ceux qui se sont mobilisés, à leur tête Azeddine Yacoubi et le bureau dirigeant, qui ont permis à l’équipe de se déplacer à Casablanca. 
Pour répondre à votre question, il s’agissait d’une dette non payée qui remonte à la saison 2011-2012, à l’époque où le club avait engagé un entraîneur étranger, Éric Marc. Ce dernier résidait pendant trois mois dans un hôtel à Meknès. Le bureau de l’époque n’avait pas réglé la facture. L'hôtel a saisi la justice qui a saisi le compte. Il y avait 30.000 DH sur le compte, alors que la facture s’élève à 120.000 DH. Il nous manque 90.000 DH pour régler ce problème. Je lance un appel à la commune urbaine de Meknès et à la région de Fès-Meknès pour aider le club. Je sais qu’ils ont perdu confiance, mais je leur demande de nous aider et de nommer quelqu’un de chez eux comme trésorier.

Quel est le budget nécessaire pour réaliser la montée ?
Il nous faut au minimum 5 millions de DH, voire un peu plus, parce nous avons beaucoup de charges. Les déplacements marathon coûtent cher. 
On doit se déplacer à Ouarzazate, Dakhla, Agadir… en plus, le club n’a pas de bus. Le véhicule du club est dans la ferme de l’ancien président Abou Khadija. Il nous a demandé de le prendre, mais on a peur de le sortir parce qu'il risque d'être saisi.

Cela veut dire que le club croule sous des dettes colossales ?
Si on veut éponger les dettes du club, il nous faut au moins 1,5 milliard de centimes. J’essaye de gérer cette période. Je reste ouvert à tous les sympathisants du club pour travailler main dans la main afin de redonner au CODM ses lettres de noblesse. 

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