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«Le Festival Malhounyat permet de découvrir la magie du verbe et les prouesses poétiques»

En marge du Festival international Malhounyat d’Azemmour qui s’est déroulé du 24 au 27 mai, Elmostafa Baydouri, président de l'Association provinciale des affaires culturelles d'El Jadida, revient sur les temps forts et les ambitions de ce rendez-vous incontournable de l’art du malhoun.

«Le Festival Malhounyat permet de découvrir  la magie du verbe et les prouesses poétiques»
Elmostafa El Baïdouri

Le Matin : Quels étaient les grands actes de la huitième édition du Festival international Malhounyat d’Azemmour ?
Elmostafa El Baïdouri
: Le Festival Malhounyat, dans sa huitième édition, a connu une programmation aussi riche que diversifiée, comprenant une conférence thématique et des concerts de groupes de renom de différentes régions marocaines, algériennes, françaises et belges. Il a été marquée, également, par la participation d'un nombre important de «chioukh» et de «mounchidine», ainsi que par la présence de plusieurs personnalités du monde de l'art et de la culture venues de différentes régions du Royaume. C’était l’occasion de présenter un répertoire varié du «malhoun» dans son rapport interactif avec les formes de la musique ancestrale. À titre de reconnaissance, nous avons rendu un vibrant hommage au docteur Abbès Jirari et à l'artiste Mohamed Soussi, une figure de proue qui assure la pérennité de l'art du malhoun à travers l’ensemble Sidi Thami Mdaghri. En honorant le Docteur Abbès Jirari et l'artiste Mohamed Soussi, l'Association provinciale des affaires culturelles d'El Jadida affirme la fierté d'une identité culturelle vécue en tant que composante de la diversité. Évidemment, ce n'est guère fortuit que la huitième édition porte le nom du Dr Abbès Jirari. Car ce choix s’est fait en reconnaissance des précieux services et des efforts considérables qu’il a consentis pour assoir les bases de la recherche scientifique des études relatives à la poésie du malhoun au Maroc. À cela s’ajoute sa supervision directe du projet que constitue la sortie de l’Encyclopédie du malhoun, publiée par l’Académie du Royaume du Maroc.

Quels étaient les objectifs de cette manifestation patrimoniale ?
L’objectif escompté était de mettre en valeur la musique marocaine traditionnelle et de fidéliser un public local, national et étranger. À cet égard, le Festival a drainé plus de 21.000 personnes. De fait, l’événement rend un vibrant hommage aux poètes, chanteurs et musiciens zemmouris de renom, tels Ahmed Berkia, Ben Messaoud El Hejjam, Mekki Ouajjou, Jilali Labsir... Grâce à ces gens, l'art du Malhoun a pu être vulgarisé durant plusieurs siècles. De plus, Azemmour, fief du malhoun, a besoin de retrouver son authenticité. Et c'est à travers les festivals de la musique universelle ou traditionnelle tels que «Malhounyat Azemmour» que l'on pourra perpétuer la tradition artistique savante et populaire de notre pays.

Comment se positionne, désormais, le Festival Malhouniyat dans le paysage artistique d’Azemmour ?
Le Festival Malhounyat est devenu un rendez-vous annuel incontournable pour les férus du malhoun au niveau national. Il réunit chaque année les amoureux de cet art ancestral. Il permet aux Zemmouris de renouer avec leur histoire, leur culture et leur identité, de savourer les charmes de cet art qui fait la gloire de cette région et de découvrir la magie du verbe, les prouesses poétiques. Le Festival est actuellement considéré parmi des évènements artistiques et culturels majeurs organisés dans la ville d'Azemmour, dont le nom est lié à celui du saint Moulay Bouchaïb Erreddad. Cette coquette ville est le fief du malhoun. Et, la poésie du malhoun a constitué le miroir de la société marocaine, et les poètes ont ainsi pu résumer leurs expériences et en tirer la morale et les leçons grâce à leur grande sensibilité et leur entière interaction avec les questions concernant toutes les catégories sociales. La poésie malhoune a contribué à adoucir les mœurs et à révéler la beauté en toute chose, une prodigieuse reproduction de la beauté qui aspire à orienter les êtres humains vers une coexistence harmonieuse et équilibrée avec leur environnement, et leur présenter l’ensemble des connaissances et compétences religieuses et temporelles pour les éloigner de la solitude, de l’incertitude, de la déviation et de la perdition. 
Afin de préserver cet héritage culturel authentique, pas seulement en tant que création, mais également comme un patrimoine artistique qui caractérise la société marocaine à travers des rituels et des coutumes festifs, l’Académie du Royaume du Maroc, sous la supervision d’un comité scientifique présidé par l’honorable Dr Abbès Jirari, a lancé une initiative importante pour l’enregistrement du malhoun sur la liste du patrimoine culturel immatériel auprès de l’Unesco, en collaboration avec le ministère de la Culture,le 9 janvier 2018. 

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