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La FIFA rappelle la ligne de conduite aux associations membres

Dans un courrier adressé à l’ensemble de ses associations membres, la Fédération internationale de football a explicitement demandé aux officiels du football dans le monde d’éviter toute mesure qui altérerait l’intégrité du processus de candidature. Le courrier vise explicitement les programmes de développement et l’expression publique de l’avis d’un officiel sur telle ou telle candidature.

La FIFA rappelle la ligne de conduite aux associations membres

L’Assemblée générale de la Confédération africaine de football, prévue vendredi à Casablanca, devait être l’occasion pour l’instance continentale d’affirmer publiquement son soutien à la candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde 2026. Or la FIFA a explicitement rappelé à l’ordre l’ensemble de ses 211 associations membres sur leur possible manifestation de soutien à l’une des deux candidatures, en en vantant les mérites.
Dans un courrier adressé aux fédérations, dont «Le Matin» a obtenu une copie, l’instance mondiale énumère les agissements à éviter, qui auraient pour effet de «promouvoir une candidature», souligne le courrier. La circulaire de 6 pages énumère 8 points principaux sur lesquels la FIFA tient à revenir, et qui ont été inclus dans le nouveau processus de candidature, ratifié le 17 octobre dernier par le Conseil de la FIFA. D’abord, la Fédération internationale rappelle les fondamentaux du bon déroulement du processus qui sont «l’intégrité, la responsabilité, la fiabilité et l’équité» dont doit s'imprégner la conduite de l’ensemble des officiels impliqués dans le processus.

Le «deux poids, deux mesures» de la FIFA se poursuit
Depuis l’arrivée de Gianni Infantino, la FIFA a modifié le processus en rendant le vote final de l’attribution de l’organisation d’un Mondial à l’ensemble des fédérations membres. En d’autres termes, la circulaire concerne l’ensemble des votants et donc l’ensemble des présidents de fédérations dans le monde. Ces derniers doivent «rejeter toute tentative d’influence de la part d’un candidat» et, en cas de doute, se référer à la Commission d’éthique de la FIFA. Cette dernière, contactée par «Le Matin», a rappelé que cette circulaire «a pour seul objectif de fournir à l’ensemble de la communauté du football, la ligne de conduite à suivre concernant les règles de conduite du processus de candidature», a écrit un porte-parole de la Fédération internationale. Les officiels sont également priés d’éviter toute «collaboration ou connivence» dans le but de «promouvoir injustement» le déroulement du vote. En revanche, deux points suscitent particulièrement l‘intérêt, tant ils semblent rédigés à l’encontre de la candidature marocaine. 

Un frein au lobbying marocain
Dans l’alinéa 4 de la circulaire envoyée vendredi dernier, la FIFA rappelle que les «officiels doivent se retenir d’apporter un soutien public ou de promouvoir les candidatures». En avril 2017, au lendemain de l’annonce de la candidature nord-américaine, la Confédération de l’Océanie (OFC) avait publié un communiqué, dans lequel l’instance apportait son soutien à la candidature tripartite, jugée «ayant du sens sur un nombre de fronts». Plus récemment, en décembre dernier à Dubaï – soit après la ratification du nouveau processus –, le président de la FIFA lui-même a déclaré publiquement que «les candidatures conjointes sont de bonnes choses» et qu’il serait injuste de la part de la FIFA «d’imposer de lourdes charges sur un seul pays si un événement peut être organisé dans plusieurs». Vous avez dit influence ?
Le deuxième point est celui concernant les programmes de développement et de soutien entre les fédérations. «Les officiels doivent s’abstenir d’accepter toute sorte de support ou programme de développement ou initiative similaire contenant toute sorte de contributions financières ou commerciales (…) affectant indûment le déroulement du processus de candidature.»
La FRMF, qui avait fait de sa politique d’ouverture aux pays frères africains l’un de ses principaux chantiers, voit donc cet argument de poids tomber à l’eau. Aucune de la quarantaine de conventions de coopération signées par Fouzi Lekjaâ avec ses homologues africains ne pourra être présentée comme un argument de promotion. «Même si, admet la FIFA, ce genre d’initiatives est essentiel et bénéfique à notre sport (…) il pourrait sérieusement impacter le déroulement du processus de candidature et pourrait mener à des accusations de conduite non éthique, voire illégale.» Le 24 janvier, le président de la Fédération états-unienne, Sunil Gulati, avait déclaré que les trois associations nord-américaines n’avaient pas «l’intention de conclure d’autres programmes de développement», lors d’une conférence de presse à Londres, la veille de l’envoi de la circulaire de la FIFA. Certainement 
une coïncidence. n
Amine El Amri

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