Les fonds de la BERD pour le soutien de l’entrepreneuriat féminin sont arrivés au Maroc. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement a lancé il y a deux jours à Casablanca son fameux programme international «Women in Business». Une initiative taillée à la mesure des petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes et visant à favoriser leur autonomisation économique et à renforcer leurs capacités en leur facilitant l’accès au financement et au savoir-faire dont elles ont besoin pour développer leurs activités. La banque cible surtout une catégorie d’entrepreneures n’ayant pas de comptes bancaires et qui sont basées en dehors des grands centres économiques marocains. Pour déployer son programme au Maroc, la BERD s’est associée à deux banques locales : BMCI et BMCE Bank of Africa. Celles-ci bénéficieront de lignes de crédit octroyées par la BERD destinées au financement et à la mise en place de produits bancaires adaptés aux besoins spécifiques des PME dirigées par des femmes.
Que gagnent les banques ?
Les chiffres de la BERD indiquent que les femmes entrepreneures représentent 41% du marché des PME au Maroc, que leur demande d’emprunt se chiffre à 459 millions d’euros et que 230.000 entreprises dirigées par des femmes au Maroc ne sont pas bancarisées. C’est dire tout l’intérêt que représente ce segment inexploité pour les banques marocaines. «Compte tenu de l’absence d’offre dédiée, de la concurrence limitée et du potentiel inexploité de nombreuses relations clients, le marché des entreprises dirigées par des femmes donne au pionnier dans le marché l’avantage de capter les sous-segments les plus attractifs, de fidéliser les clients et d’asseoir sa domination sur le marché», argumente la BERD.Au Maroc, le besoin de financement des entreprises féminines via le secteur bancaire représente un marché potentiel de 862 millions d’euros et 195 millions d’euros de gains par an pour les banques. Selon la BERD, répondre aux besoins financiers personnels et familiaux de ces femmes augmenterait les revenus bancaires de 26%. De plus, les entreprises dirigées par les femmes seraient des emprunteurs plus fiables, assurant une meilleure rentabilité des emprunts, les études ayant démontré une probabilité de non-remboursement des prêts inférieure de 3,5%, et ce même en cas de difficulté.En outre, la mise en place de ce programme implique souvent le renforcement des capacités internes des banques, y compris la mise en place de structures et de procédures organisationnelles appropriées pour démarrer ou étendre efficacement les prêts aux femmes.