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Les fonds de la BERD arrivent

Au moins 35 millions d’euros pour commencer. C’est l’enveloppe consacrée par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) au lancement de son programme «Women in Business» au Maroc. Pour l’instant, ce sont BMCE Bank of Africa et BMCI qui vont bénéficier de ces fonds destinés à répondre au besoin en financements des PME dirigées par des femmes. Mais la liste est appelée à s’allonger, à en croire Janet Heckman, directrice générale de la BERD pour la région SEMed.

Les fonds de la BERD pour le soutien de l’entrepreneuriat féminin sont arrivés au Maroc. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement a lancé il y a deux jours à Casablanca son fameux programme international «Women in Business». Une initiative taillée à la mesure des petites et moyennes entreprises dirigées par des femmes et visant à favoriser leur autonomisation économique et à renforcer leurs capacités en leur facilitant l’accès au financement et au savoir-faire dont elles ont besoin pour développer leurs activités. La banque cible surtout une catégorie d’entrepreneures n’ayant pas de comptes bancaires et qui sont basées en dehors des grands centres économiques marocains. Pour déployer son programme au Maroc, la BERD s’est associée à deux banques locales : BMCI et BMCE Bank of Africa. Celles-ci bénéficieront de lignes de crédit octroyées par la BERD destinées au financement et à la mise en place de produits bancaires adaptés aux besoins spécifiques des PME dirigées par des femmes.
La banque européenne s’engage à assurer aux institutions financières partenaires une assistance technique sur mesure pour le développement de produits de financement adaptés et durables. 
Pour les entrepreneures, la BERD offre l’accompagnement et l’accès au savoir-faire via un programme de mentorat, des opportunités de réseautage ainsi que des formations. La BMCI et BMCE Bank of Africa ont scellé officiellement leur partenariat avec la BERD lors d’une cérémonie organisée à l’occasion du lancement du programme «Women in Business» au Maroc. 
Les deux conventions ont été signées, d’une part, par la directrice générale de la BERD pour la région SEMed, Janet Heckman, et, d’autre part, par Omar Tazi, directeur général délégué de BMCE Bank Of Africa, et Rachid Marrakchi, directeur général de BMCI.
«Nous sommes très enthousiastes de travailler au Maroc et nous sommes convaincus que ce programme contribuera au développement des entreprises dirigées par des femmes dans le pays», a souligné Janet Heckman dans une déclaration au Matin-Eco. «Il s’agit d’un programme qui a déjà fait ses preuves et nous avons pu bénéficier du soutien de l’Union européenne pour financer le conseil technique des projets. 
Les banques partenaires apprécient beaucoup le programme, car 
il combine le conseil technique et le financement à long terme en dirham», a-t-elle assuré. Interrogée sur l’enveloppe attribuée au programme au Maroc, Janet Heckman a avancé le chiffre de 35 millions d’euros pour la phase de lancement.  «On serait ravis de donner dix fois plus si on pouvait. Cela va dépendre de la demande. Nous sommes là pour soutenir les banques, les sociétés et l’État marocains. Maintenant, c'est à eux de venir vers nous et d’exprimer leurs besoins», a-t-elle ajouté.

Que gagnent les banques ?
Les chiffres de la BERD indiquent que les femmes entrepreneures représentent 41% du marché des PME au Maroc, que leur demande d’emprunt se chiffre à 459 millions d’euros et que 230.000 entreprises dirigées par des femmes au Maroc ne sont pas bancarisées. C’est dire tout l’intérêt que représente ce segment inexploité pour les banques marocaines. 
«Compte tenu de l’absence d’offre dédiée, de la concurrence limitée et du potentiel inexploité de nombreuses relations clients, le marché des entreprises dirigées par des femmes donne au pionnier dans le marché l’avantage de capter les sous-segments les plus attractifs, de fidéliser les clients et d’asseoir sa domination sur le marché», argumente la BERD.
Au Maroc, le besoin de financement des entreprises féminines via le secteur bancaire représente un marché potentiel de 862 millions d’euros et 195 millions d’euros de gains par an pour les banques. Selon la BERD, répondre aux besoins financiers personnels et familiaux de ces femmes augmenterait les revenus bancaires de 26%. De plus, les entreprises dirigées par les femmes seraient des emprunteurs plus fiables, assurant une meilleure rentabilité des emprunts, les études ayant démontré une probabilité de non-remboursement des prêts inférieure de 3,5%, et ce même en cas de difficulté.
En outre, la mise en place de ce programme implique souvent le renforcement des capacités internes des banques, y compris la mise en place de structures et de procédures organisationnelles appropriées pour démarrer ou étendre efficacement les prêts aux femmes.

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