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La formation professionnelle, levier de performance et de compétitivité

Véritable levier de performance et de compétitivité, la formation professionnelle est aussi un vecteur de cohésion sociale, de stabilité et de création d’emploi.

La formation professionnelle, levier de performance  et de compétitivité
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé, le 29 novembre 2018 à Rabat, une séance de travail consacrée au suivi de la question de la qualification et de la modernisation du secteur de la formation professionnelle. Ph. MAP

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a, de tout temps, accordé un intérêt particulier à la question de l’emploi et de l’employabilité des jeunes. Une question qui s’inscrit dans le cadre de l’orientation économique engagée par le Maroc. «L’insertion socioprofessionnelle n’est pas un privilège accordé aux jeunes. Car chaque citoyen, quel que soit le milieu dont il est issu, a droit aux mêmes opportunités et aux mêmes chances d’accès à un enseignement de qualité et à un emploi digne», a souligné S.M. le Roi Mohammed VI dans le discours adressé le 20 août à la Nation à l'occasion du 65e anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple.
Le Souverain a indiqué, dans ce sillage, qu’«Il est inconcevable qu’un jeune sur quatre soit au chômage en dépit du niveau de croissance économique atteint globalement par le Maroc. Et ces chiffres sont plus dramatiques en milieu urbain. Malgré les efforts déployés en termes de chantiers économiques et de programmes sociaux, les résultats obtenus restent en deçà de l’ambition qui Nous anime dans ce domaine. Face à cet état de choses, et dans le prolongement des orientations tracées dans le Discours du Trône, Nous devons, à nouveau et de toute urgence, attirer l’attention sur la question de l’emploi des jeunes, notamment par rapport à son articulation au Système de l’éducation et de la formation». Pour relever ces défis, S.M. le Roi appelle à une réflexion sérieuse et responsable sur le gaspillage du potentiel des jeunes. Dans ce discours, le Souverain a tracé six orientations adressées au gouvernement et aux acteurs concernés, et qui devraient être mises en œuvre dans les plus brefs délais, à savoir :
• Entreprendre une refonte globale des mécanismes et des programmes d’appui public à l’emploi des jeunes, pour les rendre plus efficaces et adaptés aux attentes des jeunes.
• Donner la priorité aux spécialités qui permettent de trouver un emploi et instaurer un système efficace d’orientation précoce au niveau de la deuxième ou de la troisième année précédant le baccalauréat et mettre parallèlement en place d’une convention-cadre entre le gouvernement et le secteur privé pour la requalification des étudiants qui quittent les études sans diplôme.
• Revoir en profondeur les spécialités de la formation professionnelle pour qu’elles répondent aux besoins des entreprises et du secteur public.
• Mettre en place des mécanismes pratiques pour améliorer qualitativement les dispositifs incitant les jeunes à créer de petites et moyennes entreprises dans leurs domaines de spécialité et pour appuyer les initiatives d’auto-emploi et de création d’entreprises sociales.
• Instaurer de nouveaux mécanismes permettant d’intégrer une partie du secteur informel dans le secteur formel.
• Mettre en place, au niveau de chaque établissement, un programme obligatoire étalé sur une période de trois à six mois, visant la mise à niveau des étudiants et des stagiaires en langues étrangères.
À noter que trois mois plus tard, le 12 octobre dernier, S.M. le Roi Mohammed VI a prononcé un discours devant les membres des deux Chambres du Parlement à l'occasion de l'ouverture de la première session de la troisième année législative de la dixième législature. À cette occasion, le Souverain a réitéré son appel pour promouvoir et développer le secteur de la formation professionnelle. «La formation professionnelle constitue un levier essentiel, à la condition, toutefois, qu’elle fasse l’objet de toute l’attention requise, et qu’un contenu et un statut nouveaux lui soient accordés en tant que filière prometteuse», a rappelé Sa Majesté.
Pour ce faire, S.M. le Roi a mis l’accent sur la nécessité «de tendre de nouvelles passerelles entre la formation professionnelle et l’enseignement général en veillant à les articuler dans le cadre d’un système harmonisé et cohérent, où formations théoriques et stages pratiques en entreprise se complètent et s’équilibrent». Rappelons aussi que le premier du même mois (1er octobre), Sa Majesté le Roi a présidé une séance de travail consacrée à la mise à niveau de l'offre de formation professionnelle, à la diversification et valorisation des métiers et la modernisation des méthodes pédagogiques. Ce qui témoigne de la Haute Sollicitude Royale constante envers le secteur de la formation professionnelle, en tant que levier stratégique et voie prometteuse de préparation de la jeunesse à l’emploi et l’insertion professionnelle. Au cours de cette séance de travail, le Souverain a pris connaissance des premières propositions et mesures à prendre par les départements concernés relatives à la mise en œuvre des Hautes Orientations Royales. Il s’agit de la restructuration des filières de la formation professionnelle, la création d’une nouvelle génération de centres de formation et de qualification des jeunes, la systématisation du conseil en orientation précoce vers les filières professionnelles, le développement de la formation par alternance, l’apprentissage des langues, la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes dans leurs domaines de compétence… Les enjeux sont multiples. À cet égard, et pour atteindre des résultats qui répondent aux aspirations de l'ensemble de la société, le Souverain a confié à «une commission ad hoc la responsabilité de collecter, d’agencer et de structurer les contributions et d’en élaborer les conclusions, et ce dans le cadre d’une vision à portée stratégique, globale et intégrée». Le 29 novembre 2018, Sa Majesté le Roi a présidé une séance de travail dédiée au suivi de la question de la qualification et de la modernisation du secteur de la formation professionnelle. Lors de cette réunion, un projet du programme de qualification de l’offre de formation professionnelle, élaboré par le gouvernement, a été présenté au Souverain par le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani. Un communiqué du Cabinet Royal a indiqué qu’«après avoir pris connaissance des composantes de ce programme, S.M. le Roi, que Dieu L'assiste, a mis l’accent sur la nécessité de se pencher sur certaines lacunes qui le caractérisent et sur la question de maîtrise des sources et des mécanismes de son financement, réaffirmant que la promotion future de ce secteur doit être réalisée dans le cadre d’une vision complémentaire de réforme du système de la formation professionnelle, en tirant profit des expériences internationales réussies en la matière, particulièrement l'adoption de l'alternance entre la formation théorique et les stages au sein des entreprises».

La promotion de la FP par une véritable dynamique régionale
Dans le cadre des  efforts de son département visant à promouvoir l’offre de formation professionnelle, le ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Saïd Amzazi, a souligné dans une déclaration au «Matin» en marge de sa participation à la première édition du Forum africain sur la formation professionnelle qui s’est tenue à Dakhla les 21 et 22 décembre : «Aujourd’hui, nous sommes en train de revoir cette feuille de route et le contenu de ces rencontres pour impulser une véritable dynamique régionale. Nous avons convenu qu’il devrait y avoir au sein de chaque région des rencontres régionales sur la formation professionnelle pour qu’on puisse avoir une remontée de doléances régionales et les présenter pendant ces rencontres». Et le ministre d’ajouter : «Nous avons créé une commission au sein de la présidence du gouvernement, dans laquelle les différents départements ministériels opérant dans le domaine de la formation professionnelle sont présents. Nous avons organisé deux ateliers préliminaires au niveau des départements de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle pour pouvoir attaquer l’épineux problème de l’adéquation formation-emploi. Le ministère du Travail et de l’insertion professionnelle a, pour sa part, organisé un atelier sur les mécanismes de promotion de l’emploi, alors que le département de l’Industrie a, de son côté, organisé un atelier sur l’entrepreneuriat.» Toujours dans le cadre de la qualité du dispositif de formation, le responsable gouvernemental a assuré que son département était en train de revoir les contenus et d’adopter une approche par compétence pour que les jeunes puissent acquérir des compétences professionnelles et non pas se contenter d’assimiler du contenu. «La maîtrise des langues étrangères est l’autre point essentiel dans cette démarche qualité. Aujourd’hui, il faut que ces jeunes puissent parler correctement, se présenter correctement, travailler en équipe, avoir un certain nombre de valeurs et une personnalité forte pour qu’ils puissent s’insérer aisément dans le milieu socioprofessionnel», a ajouté le ministre. En effet, le marché a certainement besoin de compétences techniques, mais aussi de compétences comportementales, un requis obligatoire pour répondre à ses besoins. 

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