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Le français Remade braque ses projecteurs sur le Maroc

Remade s’apprête à prendre pied au Maroc. Le spécialiste français du reconditionnement de téléphones portables a emprunté 125 millions d’euros. Ces fonds seront destinés à financer l’industrialisation de ses sites au Maroc, en France et aux États-Unis.

Le français Remade braque ses projecteurs sur le Maroc

Remade, spécialiste français du reconditionnement de téléphones portables, a emprunté 125 millions d’euros auprès de trois investisseurs (LGT European Capital, Idinvest Partners et Swen Capital Partners). C’est l’équivalent de son chiffre d’affaires annuel qui servira au financement l’industrialisation de ses sites au Maroc en France et aux États-Unis. Pour l’heure, l’emplacement de l’usine marocaine, et le montant de l’investissement réservé pour cette unité n’ont pas été dévoilés. «On est dans un modèle économique où on doit acheter les (appareils) pour les retraiter complètement, les déconstruire et les reconstruire», explique le fondateur de la société normande, Matthieu Millet, à l’AFP. «Donc on a un besoin assez conséquent de cash à l’achat.»
Créée en 2013, Remade est devenue une entreprise de taille intermédiaire (ETI) qui emploie 850 personnes et a réalisé 130 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017. Elle se tourne à présent vers l’étranger, l’emprunt devant lui permettre de s’étendre aux États-Unis et au Maroc, d’où elle visera le marché africain. «C’est une stratégie financière, pour financer notre développement plus rapidement», détaille Matthieu Millet, défendant son choix de recourir à la dette, le temps que plusieurs gros contrats soient finalisés. Depuis 2014, Remade a réalisé trois levées de fonds. La société a levé deux fois 2,5 millions d’euros, et 17 millions lors d’une troisième opération. Une quatrième levée de fonds devrait intervenir dans les mois prochains avec, en ligne de mire, la «conquête de l’Asie».
En 2017, Remade avait repris les activités de Save, la société de l’emblématique startuper Damien Morin, qui avait été mise en redressement judiciaire. Un de ses concurrents, Recommerce, a levé 50 millions d’euros en février. La petite entreprise estime que près de 2 millions de smartphones reconditionnés ont été vendus en France en 2017, soit 7% des ventes totales de ces appareils. Elle table sur une croissance du secteur de 48% d’ici à 2022. Back Market vient de boucler en juin dernier un second tour de table de 41 millions d’euros auprès d’Eurazeo, et du groupe Arnault. Mais Matthieu Millet dit ne pas craindre la concurrence. «Remade a une offre différenciée», assure-t-il. «On a intégré toute la chaîne de valeur, ce qui nous permet de prouver que tout le processus est fait sans utiliser de pièces de contrefaçon.»
«On est les seuls à avoir développé cet outil nous permettant de refaire la face arrière», continue-t-il. «On fait de l’électronique, mais aussi de la métallurgie, du traitement des surfaces, du verre, tout un tas de métiers qui ont été intégrés chez Remade et que nos compétiteurs n’ont pas.» 

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