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L’ampleur de la grogne des supporters marocains sur les réseaux sociaux et les nombreux commentaires des spécialistes de différents pays ne sont pas restés sans échos, puisque la Fédération Royale marocaine de football a décidé de questionner directement l’organisateur de la Coupe du monde. Après avoir déjà saisi la Fédération internationale au sujet des prérogatives démesurées de la «Task Force» lors de la campagne pour l'organisation de la Coupe du monde 2026, la FRMF revient à la charge, auprès de la FIFA cette fois-ci, au sujet des erreurs d'arbitrage dont a été victime l'équipe nationale en Coupe du monde. À en croire, la FRMF, ce sont ces erreurs qui ont précipité l'élimination du Maroc et rien d'autre.
D'après l’instance fédérale, au moins six fautes évidentes n'ont pas été sifflées en faveur du Maroc, vidéos à l'appui. Les cas les plus flagrants sont les deux penaltys que l’arbitre américain Mark Geiger a volontairement ignorés. Celui-ci n’a même pas daigné solliciter l’assistance vidéo (VAR), malgré les réclamations insistantes des joueurs et du coach Hervé Renard, qui a été averti verbalement. Aussi, et comme l’a rappelé à maintes reprises le sélectionneur du Maroc, le but de Cristiano Ronaldo a été précédé d’une faute de Pepe sur Khalid Boutayeb, qui devait assurer la couverture au premier poteau et dont la chute a donc eu une incidence sur le déroulement de l’action.
Mark Geiger et Ravshan Irmatov dans le viseur
On passera la dizaine de fautes volontaires commises à l’encontre de Noureddine Amrabat par le défenseur latéral de Southampton Cedric, qui n’a même pas été averti. Face à l’Espagne aussi, le but de l’égalisation en fin de match, sujet de polémique à travers tout le monde du football et non seulement au Maroc, soulève plusieurs interrogations : le ballon a-t-il entièrement quitté la ligne du corner ? Pourquoi ce dernier a-t-il été joué du côté gauche alors que la balle est sortie à droite ? Pourquoi solliciter le VAR uniquement quand il s’agit d’une équipe truffée de stars, alors que Piqué avait éloigné un tir en pleine surface de sa main sans que l’arbitre ouzbek Ravshan Irmatov fasse le nécessaire ?
Des questions qui taraudent toujours – et encore pour bien longtemps – les esprits des Marocains, qui ont hautement apprécié la prestation des Lions de l’Atlas, mais qui éprouvent tout le contraire quant aux décisions des arbitres des matchs face au Portugal et à l’Espagne, des referees dont les décisions ont nettement impacté l’issue des deux rencontres. Et c’est dans cette optique que la FRMF s’est adressée à la FIFA, pour obtenir des explications à même d’apaiser la frustration des Marocains.
Le président de la FRMF sort l’artillerie lourde
Lors d’un entretien accordé à Medi 1 TV en Russie, le président de la FRMF, Faouzi Lakjaâ, a manifesté son mécontentement, assurant que le niveau des arbitres ayant officié les deux rencontres en question était «médiocre». Le président de la RSB a ensuite confié qu’il s’était déjà entretenu avec Gianni Infantino à ce sujet : «Je l’ai dit au président de la FIFA, de vive voix et par écrit : je ne conçois point que la FIFA investisse des milliards sur la technologie du VAR afin de réduire les erreurs d’arbitrage, pour qu’au final la situation empire par rapport à ce qui se faisant avant. Nous devions également profiter de l’assistance vidéo à quatre reprises lors d’une même rencontre, mais ce ne fut pas le cas. La FIFA doit prendre les choses plus au sérieux, sinon les changements qu’elle a mis en place vont nous renvoyer en arrière», a lancé le patron du football marocain, tout en prenant le temps d'exprimer sa fierté du niveau de jeu affiché par l’équipe nationale : «J’ai vécu plusieurs sensations avec l’équipe nationale durant le Mondial. Les Lions de l’Atlas ont réussi à passer à un niveau où ils avaient battu de grandes équipes africaines, à un niveau où ils ont dérangé des équipes comme l’Espagne et le Portugal». Même si elle ne devrait en aucun cas mener à re-disputer l’une des deux rencontres, les qualifications de l’Espagne et du Portugal en huitièmes étant scellées, la décision de la FIFA pourrait toutefois atténuer le dépit et l’amertume du public marocain.
DNES à Moscou, Abderrahmane Ichi
