Les immobilières cotées à la Bourse de Casablanca, qui envisageaient un exercice 2018 «serein», sont malmenées sur le marché boursier. Au 18 mai, elles se sont dépréciées de 29,69% en moyenne depuis le début de l’année. Toutefois, cette baisse ne doit pas occulter les fruits des efforts déployés par les promoteurs pour améliorer leurs fondamentaux. En effet, après quelques années difficiles, les immobilières cotées à la Bourse de Casablanca ont pu sauver leurs meubles à la faveur de plans d’attaque jugés «rigoureux». Addoha, par exemple, qui a bouclé en 2017 son Plan génération cash (PCG) a lancé en janvier dernier une nouvelle stratégie. Baptisée «Priorité au cash 2020» (PAC2020). Celle-ci constitue la poursuite des actions du PGC initié par le groupe en 2015 pour réduire son endettement. Le PGC a, en effet, permis à l’opérateur de réduire sa dette de 3,6 milliards sur la période 2015-2017. Le PAC 2020 qui couvre 3 ans permettra à la société de financer ses investissements à travers la génération d’un flux de trésorerie total de 5,6 milliards de dirhams, soit 1,8 milliard de dirhams en 2018, 1,9 milliard en 2019 et autant en 2020. Autre objectif : maintenir le taux d’endettement du groupe à moins de 30% sur la période. Addoha affirme vouloir atteindre cet objectif à travers la mise en place d’un plan de désendettement basé sur la génération annuelle d’un flux d’investissement de 500 millions de dirhams. Avec ces nouvelles donnes, les analystes sont même confiants, tablant sur une accélération du développement des activités d’Addoha en Afrique à partir du premier trimestre 2018. L’année dernière, l’immobilière valait 33 DH. Pour rappel, l’action avait progressé de 81,2% en 2016, sur un marché en hausse de 73,42%, après une chute de 36,91% en 2015. Le marché avait alors décroché de 45,58% au moment où la Place boursière casablancaise cédait 7,22% sur l’année. En 2015, le titre Addoha ne coûtait plus que 23,72 DH et était remonté à 42,92 l’année suivante.
La filiale du groupe Palmeraie Développement entend, en effet, se renforcer, dans le cadre d’un plan de développement 2018-2020, sur le moyen standing et en Afrique. Le moyen standing «représentera près de 25% du chiffre d’affaires à partir de 2018. Actuellement, il ne pèse rien puisque notre premier projet sur ce segment ne sera livré qu’à partir de cette année», déclarait au «Matin-Éco», Fayçal Idrissi Qaitouni, lors de la présentation des résultats annuels du groupe le 2 avril à Casablanca. Le plan stratégique est déjà en marche, puisque la société a lancé la construction et la commercialisation de deux projets moyen standing à Tamaris et au centre de Casablanca, totalisant près de 1.600 unités. Elle a également récemment acquis un terrain de 3,7 ha à Dar Bouaaza en région casablancaise pour y développer un projet dans le même segment. En Afrique, nouveau relais de croissance du groupe, Résidences Dar Saada affirme avoir lancé la première tranche d’un projet de près de 2.000 unités sur une assise foncière de près de 40 ha à Abidjan en Côte d’Ivoire. En outre, deux conventions ont été signées avec le Rwanda et Djibouti. Les détails sur ces projets doivent être livrés ce mois-ci. Ainsi, la contribution des activités africaines, hors Maroc, au chiffre d’affaires atteindra près de 10% à partir de 2019, soit entre 200 et 250 millions de dirhams. Pour financer ses projets, Résidences Dar Saada s’appuiera sur son fonds de roulement et le financement bancaire, aucune levée de fonds supplémentaire n’étant à l’ordre du jour.