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Le gouvernement propose des discussions tripartites en vue de parvenir à un accord étalé sur trois ans

Le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, qui a reçu lundi dernier les syndicats les plus représentatifs, leur a proposé d’ouvrir un dialogue tripartite en vue de parvenir à un accord étalé sur trois ans. Une proposition accueillie diversement par les centrales syndicales partenaires. Mais une chose est sûr : le dialogue social a bel bien repris.

Le gouvernement propose des discussions tripartites  en vue de parvenir à un accord étalé sur trois ans
Saâd Eddine El Othmani a reçu séparément les syndicats les plus représentatifs : l’UMT, la CDT, l’UGTM et l’UNTM.

Après les promesses du Chef du gouvernement de reprendre les rounds du dialogue social, promesses émises lors des réunions qu’il avait eues avec les centrales syndicales en novembre dernier, c’est au début de cette semaine que les partenaires sociaux se sont, à nouveau, retrouvés. En effet, lundi dernier, Saâd Eddine El Othmani, a reçu séparément les syndicats les plus représentatifs : l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM).

À l’issue de ces réunions, un communiqué de la primature a été rendu public affirmant que le gouvernement a proposé aux syndicats un programme visant à engager un dialogue tripartite (syndicats, patronat et gouvernement) à travers trois commissions thématiques en vue d’aboutir à un accord étalé sur trois ans en perspective de son adoption en avril 2018. La même source précise que les négociations relatives à cet accord devraient commencer dans les plus brefs délais. Les trois commissions thématiques concernent «l’amélioration des revenus», «le secteur privé» pour examiner les législations du travail et les libertés syndicales et «le secteur public» pour examiner les questions liées à l’administration publique.
Cependant, les réactions des syndicats vis-à-vis de l’approche proposée par le gouvernement ont été différentes. Le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, affirme que son syndicat compte rester vigilant. Il rappelle que cette réunion avec le gouvernement intervient au milieu d'un mois de lutte et des protestations que l’UMT a organisées du 10 février au 10 mars. «Des manifestations sont organisées dans toutes les villes, dans toutes les régions… pour la défense du droit syndical, contre le projet de loi organique relative à l’organisation du droit de grève et pour l’ouverture du dialogue social», tient-il à souligner.
Il a aussi rappelé le contexte dans lequel intervient cette reprise du dialogue social. «Le Chef du gouvernement avait, depuis le 9 novembre, demandé quelques jours de réflexions pour fixer aux syndicats un round de dialogue social. Mais entretemps, des mois se sont écoulés. Nous sommes une organisation syndicale dont la mission est de défendre la classe ouvrière. Pour nous se posait donc la question de choisir entre le boycott et la participation. Nous avons opté pour cette deuxième voie, car nous avons des dossiers revendicatifs très importants. Mais le dialogue ne vaut que ce que valent ses résultats», estime-t-il.
Ainsi, nous explique le dirigeant de l’UMT, son syndicat maintient son opposition totale au projet de loi organique sur la grève, qu’il considère comme ayant été élaboré d’une manière unilatérale «dans la clandestinité» et menaçant d’affaiblir le champ syndical et l’existence des syndicats. «Nous avons demandé le gel de son examen au Parlement et de le placer dans le cadre du dialogue social», affirme Miloudi Moukharik, qui ajoute que «le gouvernement est à la recherche d’une issue».
Or, en ce qui concerne la formule proposée par le Chef du gouvernement, l’UMT est d’accord et dit que c’est elle qui avait demandé de prévoir la première commission relative à «l’amélioration des revenus». Elle a aussi tenu à ce qu’une commission préparatoire (une sorte de commission technique) comprenant des représentants des différentes composantes sociales, économiques et des secteurs gouvernementaux concernés soit mise sur pied. Cette commission doit préparer l’ordre du jour des trois commissions, les axes à débattre et leurs champs d’action.

Pour sa part, le secrétaire général de l’UGTM, Enâam Mayara, estime que le dialogue social a véritablement repris. Il cite dans ce sens le travail de la commission technique, qui va commencer dans deux jours. «Elle va travailler pendant cinq jours pour que les trois commissions démarrent également leurs travaux au cours de ce mois de mars. Au milieu du mois d’avril, nous devrons arriver à un accord qui sera signé fin avril. C’est alors qu’on pourra dire que le gouvernement aura la paix sociale pendant trois ans», nous a-t-il déclaré. Il soutient aussi que les deux autres syndicats qui sont avec l’UGTM dans le cadre du front syndical commun, à savoir l’UNTM et la Fédération démocratique du travail (FDT), ont la même position. Toutefois, la CDT n’est pas convaincue par ce qui est proposé par le Chef du gouvernement. Elle s’oppose à la création de commissions, nous explique Allal Belarbi, membre du bureau exécutif de la Confédération. Selon lui, la méthode des commissions avait été adoptée par le passé, mais elle n’avait pas donné des fruits. «Nous avons dit qu’il fallait un dialogue tripartite et qu’il y ait une seule commission qui travaille selon un timing précis et discute de toutes les problématiques qui entrent dans le cadre du dialogue social pour se mettre d’accord, par consensus, sur des résolutions. Comme c’était le cas lors du dialogue social en 1996 où, après des discussions d’une vingtaine de jours, nous avions adopté une charte comportant les résultats de ce dialogue», déclare-t-il. Aussi, la CDT demande des garanties de bonne volonté du gouvernement, notamment le respect des résultats du dialogue social du 26 avril 2011, et regrette qu’au moment où on parle de la reprise du dialogue social un projet de loi organique sur la grève soit élaboré de manière unilatérale. 

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