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Le gouvernement restera en sursis au moins jusqu'à samedi prochain

Le gouvernement français restera en sursis au moins jusqu'à samedi, l'exécutif n'ayant toujours pas nommé de nouveau ministre de l'Intérieur depuis le 3 octobre, un délai particulièrement long, qui illustre la difficulté pour Emmanuel Macron de gouverner sans le soutien d'un parti ancien et implanté.

Le gouvernement restera en sursis  au moins jusqu'à samedi prochain
Emmanuel Macron face à Édouard Philippe, le Premier ministre, durant le Conseil des ministres, le 5 septembre 2018 à l'Élysée. Ph. AFP

Le remaniement du gouvernement français «n'aura pas lieu avant le départ du Président de la République en Arménie ni tant qu'il sera à Erevan» d'où il revient vendredi soir, a fait savoir le palais de l'Élysée mercredi matin, alors que les médias spéculent depuis une semaine sur qui pourra remplacer Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur démissionnaire qui a plongé le gouvernement dans cette étrange situation. Emmanuel Macron «souhaite prendre tout le temps nécessaire, dans le calme, le professionnalisme et le respect des personnes, à la composition d'une équipe cohérente et de qualité au service des Français», ajoute la présidence, qui a précisé que le remaniement concernera plusieurs ministères. L'opposition dénonce elle une «immense fébrilité au sommet de l'État, avec une succession de couacs et une incapacité à tracer un cap. On se demande si la France a toujours un capitaine», selon les mots du numéro trois du parti de droite Les Républicains, Guillaume Peltier. «Il y a une espèce de mousse un peu exagérée sur le fait que l'on prenne huit ou dix jours pour constituer, ou modifier, une équipe», a tenté de tempérer le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, un des fidèles d'Emmanuel Macron. «Attention danger ! On est devant une situation périlleuse et un gouvernement qui n'est pas nommé après plus d'une semaine maintenant, c'est quand même inédit», a prévenu le président du groupe socialiste au Sénat Patrick Kanner. Emmanuel Macron, dans son accession météorique aux plus hautes charges et armé de sa volonté de briser les structures anciennes, n'a pas bâti son pouvoir sur des fondations politiques profondes, et son mouvement, la République en marche (LREM), manque de figures proéminentes, de lieutenants, de vieux soldats avec qui il aurait pu développer une profonde complicité, et sur lesquels il pourrait s'appuyer presque aveuglement. Cette difficulté, «c'est le corollaire du renouvellement sans précédent opéré en 2017», estime Chloé Morin de l'Institut Ipsos. La République en Marche, créée en 2016 par Emmanuel Macron pour accompagner son ascension, a siphonné avec succès le Parti socialiste et les Républicains par le centre. Mais elle reste une structure tendre, agrégeant des personnalités d'horizons différents qui ne sont pas soudées par un parcours commun. De plus, Emmanuel Macron occupe tellement l'espace médiatique que ses lieutenants ont du mal à exister. «La figure présidentielle phagocyte l'essentiel de l'attention médiatique et des attentes de l'opinion, par conséquent ceux qui grandissent à l'ombre du Président ont du mal à prendre la lumière».                                                

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