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Un grand brainstorming pour repositionner l'entreprise

L’Université d’été de la CGEM aura été un succès. La qualité des intervenants et leur nombre témoignent de la volonté de la nouvelle équipe de la Confédération patronale de démontrer le rôle que peut jouer le secteur privé dans l’établissement du nouveau modèle économique du pays.

Un grand brainstorming  pour repositionner l'entreprise
«Ce Maroc gagnant, ce Maroc qui crée de la richesse locale, des emplois et qui s’inscrit dans une démarche d’inclusion, a besoin d’une entreprise capable de relever les défis, et d’imprimer un élan pour tous», a déclaré Salaheddine Mezouar, président de la CGEM. Ph. Saouri

«Un Maroc fort et gagnant, on y croit !». C’est un Salaheddine Mezouar qui se veut rassembleur et un brin optimiste auquel ont eu droit les participants à la première Université d’été de la CGEM les 28 et 29 septembre à Casablanca. Le patron des patrons a mis en avant la nécessité de toutes les parties prenantes, public, privé et partenaires sociaux à se prendre en main et s’engager collectivement pour une croissance inclusive plus que jamais urgente. Le président de la CGEM a mis en garde contre les bouleversements «forts» que traverse actuellement le monde. «Des changements qui nous interpellent tous et qui nous poussent à changer de cap», lance-t-il. Face à de nouvelles configurations géopolitiques, Mezouar estime que le secteur privé peut constituer un élément clé et catalyseur dans la stimulation de la croissance. Un secteur privé qui a besoin aujourd’hui de s’affirmer et jouer pleinement son rôle. «Le nouveau modèle de développement du pays ne peut se faire sans un secteur privé fort, citoyen, éthique et en phase avec l’évolution de son environnement», insiste le président de la CGEM. Si le secteur privé doit s’affirmer davantage, c’est que l’urgence de la situation l’impose. Le Maroc, comme d’autres pays émergents, fait face à de multiples défis majeurs notamment l’épineux problème du chômage et de l’éducation. «Les citoyens ont des attentes et veulent impatiemment des résultats», résume Mezouar. D'autant plus qu’à l’ère du digital et des réseaux sociaux, le contre-pouvoir des citoyens peut constituer une opportunité ou un risque face à l’ordre établi. «On constate aujourd’hui la mainmise des réseaux sociaux sur les politiques. Des groupes peuvent à travers des tweets susciter une campagne de boycott sur tel ou tel produit et un changement ou un ciblage dans la vie politique qui conduit à de véritables changements. L’enjeu de ces changements est colossal et ces derniers peuvent avoir un impact à l’échelle planétaire», commente pour sa part l’ancien Premier ministre français, Dominique De Villepin. L’invité phare de ce Summer Camp rejoint les inquiétudes du patronat, surtout lorsque l’on sait qu’aujourd’hui le monde est plus que jamais bouleversé et fait face à des crises sans précédent. De Villepin, qui s’est attardé dans son discours sur les tensions entre les États-Unis et la Chine, a dressé une longue analyse du contexte géoponique actuel. «Nous traversons aujourd’hui plusieurs chocs et défis comme la montée du populisme et du séparatisme en Europe et le souverainisme, le protectionnisme et l’unilatéralisme aux États-Unis. Le contexte dans lequel nous avançons change et évolue profondément avec un effondrement des grands repères qui mettent à l’épreuve les démocraties libérales», déclare De Villepin. Le capitalisme financier traditionnel est à dure épreuve, selon lui, puisqu’il fait face à des inégalités éducatives, sociales, économiques et territoriales. «Le Maroc est soumis à ce défi, car, d’un côté, nous constatons une pénurie d’emplois dans des territoires et dans d’autres, une concentration des activités économiques», regrette l’ancien Premier ministre français.   De Villepin a lancé un appel à l’assistance pour concevoir un nouveau modèle économique, une nouvelle alternative, sans pour autant tomber dans ce risque de polarisation entre deux clans : d’un côté, la Chine ; et de l’autre, les États-Unis. «Ce qu’on constate c’est que les modèles autoritaires ont parfois plus d’efficacité parce qu’ils sont plus à même à apporter des réponses concrètes aux populations, alors que ceux démocratiques n’ont pas toujours été au rendez-vous des défis sociaux. Nous risquons de nous retrouver marginalisés à travers la polarisation de ce conflit et devoir choisir un camp entre les régimes qui se disent démocratiques et ceux jugés autoritaires. Je crois qu’il faut inventer une voie nouvelle dans la fidélité de ce que nous sommes et exercer notre capacité d’être un pont et intermédiaire comme le fait le Maroc en étant un pont entre l’Afrique, le Maghreb et l’Europe», recommande De Villepin. 

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