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La grand-messe annuelle de la logistique et du développement agricole

Sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, la 13e édition du Salon international de l'agriculture au Maroc (SIAM 2018), initiée cette année sous le thème «Logistique et marchés agricoles», se déroule du 23 au 29 avril à Meknès, avec la participation de plus d'un millier d'exposants en provenance de quelque 70 pays. Les Pays-Bas, qui sont dotés d’un réseau logistique de premier plan et représentent l’une des places centrales du commerce européen et mondial pour les produits agricoles, seront l’invité d’honneur de cette édition.

La grand-messe annuelle de la logistique  et du développement agricole
Ph. Saouri

La veille du SIAM est marquée par l'organisation des Assises nationales de l'agriculture de Meknès, tenues cette année sous le thème «La jeunesse, principal moteur et bénéficiaire du développement agricole», en partenariat avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il s’agit d’un rendez-vous annuel consacré au fil des années comme un carrefour de rencontre de haut niveau des décideurs du secteur agricole nationaux et internationaux. Ministres et grandes personnalités du monde agricole d’Europe, d’Afrique et du monde arabe s’y retrouvent pour délivrer leurs visions sur les perspectives d’une agriculture plus que jamais interpellée pour des défis majeurs liés à la protection des populations, des territoires et de l’équilibre de la planète.
Le SIAM 2018 se démarque par l'élargissement de la superficie d'exposition à 180.000 m², dont 87.000 couverts, avec la participation de plus de 1.400 exposants. À l'instar des autres éditions, le Salon reconduit les 9 pôles thématiques, à savoir le «Pôle Régions», le «Pôle Sponsors et Institutionnels», «le Pôle International», le «Pôle Agro-fourniture», «le Pôle Nature et Vie», «le Pôle Produits», «le Pôle Produits du Terroir», «le Pôle Élevage» et «le Pôle Machinisme». 
Au programme de cet événement international figurent l'organisation de plusieurs conférences, de tables rondes et d'ateliers, de concours d'élevage, en plus de la remise de trophées et des rencontres BtoB. Selon le commissaire du SIAM, Jaouad Chami, 32 colloques seront animés par des experts et des chercheurs marocains et étrangers. Les organisateurs soulignent que cette manifestation de grande envergure ambitionne de placer l'agriculture marocaine au centre des préoccupations du monde de l'agriculture.

Une bonne campagne agricole en perspective
L’organisation de ce Salon intervient au moment où la saison agricole 2017-2018 s'annonce sous les meilleurs auspices, grâce au cumul pluviométrique moyen national qui a atteint 367,7 mm au 16 avril 2018, soit une hausse de 16% par rapport à la normale (316,7 mm). Et selon les dernières données du secrétariat d'État chargé de l'Eau, la réserve des barrages à usage agricole s’est nettement améliorée par rapport au démarrage de la campagne. Les précipitations ont contribué à la hausse des retenues des principaux barrages nationaux qui ont atteint plus de 10,3 milliards de m3, soit un taux de remplissage de 68,3%. Ces conditions ont un impact bénéfique sur l’ensemble du secteur agricole, tant pour la production végétale qu'animale.
Dans ce sens, le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts rassure sur la «bonne évolution» de la campagne agricole et le «bon état» phytosanitaire des cultures. En se basant sur les données de la pluviométrie et la situation du couvert végétal arrêtées au mois de mars, Bank Al Maghrib table sur une production céréalière proche de 80 millions de quintaux et sur une hausse de 2,3% de la valeur ajoutée agricole.
En effet, le secteur agricole dispose d'un certain nombre d'atouts liés notamment à la compétitivité en termes de coût de main-d'œuvre, à la proximité géographique du marché de l’Union euroéenne, aux avantages comparatifs liés à sa situation agro-climatique favorable pour les fruits et légumes frais, ainsi qu’au développement d'une industrie de transformation de produits agroalimentaires potentiellement compétitive. La stratégie lancée est axée sur l'accompagnement de la petite agriculture, le développement d'une agriculture à haute valeur ajoutée, le développement du potentiel des filières de la tomate, la fraise, le sucre, le lait et de l'élevage ovin et caprin.
Pour répondre aux enjeux stratégiques du secteur agricole, la vision stratégique baptisée Plan Maroc vert (PMV) est aujourd’hui présente, à travers sa démarche intégrée et tenant compte de la question de la ressource hydrique, l’opportunité pour inverser la tendance et faire du secteur un moteur de l’économie, offrant au Maroc une chance de rééquilibrer sa balance commerciale. Dans ce cadre, des modèles réussis au niveau national et international, en particulier l’essor de plusieurs productions destinées à l’export, ont été développés, dont la fraise, le développement de la filière laitière «coopérative agricole COPAG» et l’amélioration de la production ovine et caprine «ANOC».
Concernant les moyens institutionnels et managériaux, le ministère de l’Agriculture s'est focalisé sur ses missions régaliennes, la création d’une agence de développement agricole ainsi que l’institutionnalisation d’un comité de pilotage interministériel. Quant à l’approche adoptée, elle se base sur des contrats programmes portant sur les filières du maraîchage, des agrumes, des fruits, de l’oléiculture, de l’aviculture, des viandes rouges, du lait, des céréales et du sucre, opérés à travers une déclinaison régionale des actions stratégiques.
Les plans d'agrégation que préconise le PMV permettent, notamment, l'accès aux intrants, au financement et aux marchés, sur la base de modèles socialement équitables. Dans le cadre du premier pilier du PMV, sept filières à haute valeur ajoutée/haute productivité (agrumes, olives, maraîchage, horticulture, céréales, lait, aviculture et viande bovine) ont été développées, et ce selon une approche transactionnelle autour de 700 à 900 projets d'agrégation.
D’un autre côté, l’approche de contractualisation des engagements entre les différentes parties prenantes sera généralisée à l’ensemble des régions et des filières dans le cadre du PMV. Celui-ci prévoit, dans le cadre de son Pilier II, un accompagnement solidaire de la petite agriculture avec comme principaux objectifs la modernisation solidaire de la petite agriculture afin de lutter contre la pauvreté et l’intégration de ces axes dans une stratégie de développement rural intégré et de développement de sources alternatives de revenu. Entre 600.000 et 800.000 exploitants sont concernés par cette stratégie. 
Les investissements prévus sont estimés à 15 milliards de dirhams. Trois millions de ruraux devraient voir leurs conditions de vie améliorées. Ainsi, le PMV constitue une aubaine pour le développement du secteur de l’industrie agroalimentaire, dans le sens où il va permettre de résoudre les problématiques liées à l’approvisionnement, la commercialisation, la qualité ou l’exportation.

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