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Les griefs de la Cour des comptes à l'encontre de la Sonacos

La mission de contrôle de la gestion de la SONACOS réalisée par la Cour des comptes a permis de relever de multiples dysfonctionnements. Performances insuffisantes en termes de superficies de multiplication des semences des céréales d’automne et des fourragers et légumineuses, régression des superficies irriguées, la multiplication des oléagineuses et des plants de pomme de terre locale qui se fait toujours attendre… les principaux griefs de la Juridiction financière.

Les griefs de la Cour des comptes à l'encontre  de la Sonacos

Le rapport 2016-2017 de la Cour des comptes a consacré une bonne partie à la Société nationale de commercialisation des semences (SONACOS). La mission de contrôle de la gestion de la société a permis aux juges de la Cour de constater de multiples manquements et dysfonctionnements. Concrètement, selon la Juridiction financière du Royaume, les performances de la SONACOS en termes de superficies dédiées à la multiplication des semences des céréales d’automne et des fourragers et légumineuses sont jugées «insuffisantes». Elles se sont inscrites en baisse depuis la campagne agricole 2013-2014 après l’atteinte des objectifs tracés par les conventions de développement régionales durant les trois premières campagnes (63.690 ha en 2010-2011). La superficie réalisée en 2015-2016, soit 52.967 ha, s’est contractée pour retrouver presque son niveau enregistré au départ du Plan Maroc Vert (PMV). Toutefois, constatent les magistrats de la Cour, pour ces superficies de moins en moins importantes, le nombre de multiplicateurs contractés est de plus en plus élevé (de 803 en 2009-2010 à 1.122 en 2015-2016). Ce qui cache, selon la Juridiction financière, un phénomène de parcellisation des terrains agricoles. Un état de fait qui a contraint le spécialiste national des semences à contracter une multitude de petites superficies. En plus, la part irriguée dans la superficie totale multipliée n’est pas stable.

Elle a même épousé une tendance baissière ces dernières années : elle se situe entre 38 et 45% contre 67% prévu par les conventions régionales. Quant à la répartition des superficies multipliées par espèce de céréales, il a été constaté que le blé dur et l’orge commencent à regagner de l’intérêt durant la période sous revue. Toutefois, pour l’orge, bien que les superficies emblavées aient triplé, le taux d’utilisation des semences certifiées de l’orge ne dépasse guère les 2% contre 29% prévu par le PMV à l’horizon 2020. Aussi, la Cour s’interroge dans son rapport, sur les critères et les hypothèses pris à la base de la fixation des objectifs tracés au départ dans ces conventions eu égard aux réalisations qui sont jugées «très moyennes», voire «faibles» dans certaines régions. Dans les semences des fourragers et légumineuses (FL), la Cour constate qu'après une tendance à la hausse depuis 2009-2010, les superficies de multiplication ont enregistré en 2013-2014 une régression de presque 44%. Une baisse qui a touché aussi les superficies irriguées qui sont passées de 22% de la superficie totale emblavée en 2009-2010, à près de 9% seulement en 2015-2016 en enregistrant des parts presque nulles en 2011-12 et 2012-13. Les principales espèces multipliées sont la fève, le triticale et le pois chiche. Le programme de multiplication des FL est réalisé à hauteur de 70% par les centres régionaux de Romani et Meknès. La SONACOS n’a, par ailleurs, pas entamé encore la multiplication des oléagineuses et des plants de pomme de terre locale. À cela s’ajoute la contractualisation uniforme pour la multiplication et sans vérification préalable du précédent cultural. 
 

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