Hamid Zahir n'est plus

Le célèbre parolier et interprète Hamid Zahir, de son vrai nom Hamid Ben Taher, s’est éteint, lundi 10 décembre à Marrakech, après un long combat contre la maladie. Son état de santé s’est détérioré récemment, notamment après son hospitalisation à la suite d’une hémorragie cérébrale. L’artiste, décédé à l’âge de 81 ans, a marqué la chanson marocaine. Son chant populaire, son style marrakchi et son jeu sur l’oud sont gravés dans la mémoire des Marocains. Hamid Zahir mettait en valeur le patrimoine musical de Marrakech, sa ville natale. Ses chansons festives se distinguent par les styles dakka et gnawa. Hamid Zahir avait un amour inconditionnel pour la musique. Au lieu de devenir boucher comme le voulait la tradition dans sa famille, il a fait de grands efforts pour intégrer le domaine artistique. Il a appris à maîtriser l’oud et a intégré une troupe de Dakka Marrakchia. Vers la fin des années 1950, Hamid Zahir a commencé à produire ses propres chansons. Il enregistre alors dans la maison de production Sabah des titres comme «Awin Awin», «Rouah Li Bgha Yzour», «Lila a Sidi Aâmara». Ces chansons connaissent un grand succès auprès des Marocains. En 1962, Hamid Zahir produit «Marrakech A Sidi Koulou Fareh Lik» (Tout Marrakech est heureux pour vous, Majesté). Cette chanson composée en l'honneur de Feu S.M. Hassan II, qui vient tout juste d'être intronisé, a marqué un nouveau tournant dans la carrière de l’artiste. Grâce à elle, il a pu enregistrer ses chansons dans les studios flambant neuf de la Radio nationale marocaine à Casablanca. Hamid Zahir était connu au Maroc, mais aussi ailleurs grâce à son style unique et ses tubes joviaux, notamment «Lalla Fatima» et «Ach Dak Tmchi Lzine». Il avait côtoyé les grands noms de la chanson arabe comme Oum Kalsoum, Abdel Halim Hafez, Mohamed Al Mouji ou encore Oulaya. Hamid Zahir s’est retiré de la scène dans les années 1990. Il a réduit ses apparitions publiques avant de commencer son combat avec la maladie.