Handicap Maroc, un forum pour la dignité des personnes en situation de handicap

L’emploi des personnes en situation de handicap au Maroc demeure un véritable casse-tête pour l’État qui se retrouve, avec sur les bras, une population vulnérable de plus de 3 millions de personnes et peu de solutions efficaces. «Il y a une grande tension et beaucoup d’attentes de la part de cette catégorie de chômeurs», confirme Karim Kaïtouni, président de l’Association Espoir Maroc, organisatrice de l’évènement. Pour lui, les chiffres annoncés par le gouvernement concernant l’organisation d’un concours spécifique pour l’emploi des personnes en situation de handicap restent en deçà des attentes, le nombre de postes à pourvoir 
étant très limité. «Le gouvernement a annoncé 50 postes. Mais dans la loi de finances 2019, plus de 20.000 postes ont été prévus en recrutement dans les différents départements publics», a-t-il précisé. En attendant, Espoir Maroc tente, de son côté, d’apporter une aide aux personnes à besoins spécifiques à travers son Forum dont l’objectif est de faciliter la rencontre entre les personnes en situation de handicap à la recherche d’opportunités d’emploi et les employeurs. 
«Au fil des années, nous avons pu attirer de plus en plus l’intérêt d’entreprises du secteur public et privé, une vingtaine aujourd’hui», souligne Karim Kaïtouni. Ces entreprises représentent toutes de grands groupes ayant mis en place une politique Responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) claire où l’intégration des personnes en situation de handicap trouve toute sa place. «Crédit du Maroc est présent à ce Forum tout d’abord pour exprimer et appuyer son engagement vis-à-vis de l’ensemble de ses démarches RSE, plus particulièrement par rapport à l’intégration professionnelle des personnes en situation de handicap au Maroc», assure Narjiss Safrioui, responsable politique RSE à Crédit du Maroc. «Mais au-delà de cet engagement, notre principe est de pouvoir concrétiser les entretiens que nous avons passés par des recrutements et, éventuellement, identifier également des talents au cours de ce forum», a-t-elle précisé.
D’ailleurs, plusieurs entreprises présentes ont confirmé avoir repéré des profils intéressants après avoir passé en revue plusieurs candidatures.  «Il y a des profils qui pourraient éventuellement nous intéresser», soutient Malika Zarioh, directrice Développement RH à NABC. «En tant que société devant être actrice de l’insertion des personnes en situation de handicap, on peut faire l’effort de les insérer et on peut travailler sur une adéquation poste/profil en fonction des besoins de notre entreprise», a-t-elle ajouté, car, avant tout, la participation de NABC s’inscrit dans une volonté sociétale. Une volonté qui ne pourrait que contenter les nombreux candidats qui ont fait le déplacement en provenance de plusieurs villes du Royaume, munis de leurs références et de beaucoup d’espoir.«Je suis prêt à faire n’importe quel travail. L’essentiel, c’est de ne pas rester chez moi à ne rien faire». C’est pratiquement la même réponse chez les différents participants interrogés. Pour eux, peu importe le poste, devenir autonomes et ne pas rester désœuvrés est le plus important. Une question de dignité.