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La hausse du dollar freinera les flux de capitaux vers les pays émergents en 2018

Le dollar américain s’est apprécié d’environ 5% depuis la mi-avril et le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est repassé au-dessus du seuil symbolique de 3% pour la première fois depuis quatre ans. Des hausses qui devraient freiner les investissements étrangers dans les pays émergents cette année, estime l’Institut international de la finance.

La hausse du dollar freinera les flux de  capitaux vers les pays émergents en 2018

La hausse du dollar devrait freiner les investissements étrangers dans les pays émergents en 2018, selon une étude de l’Institut international de la finance (IIF). Il a réduit de 43 milliards de dollars, à 1.220 milliards, sa prévision de flux de capitaux vers ces marchés pour l’année en cours, rapporte l’agence Reuters. L’organisation basée à Washington, qui regroupe 450 institutions financières et multinationales de 70 pays et fait autorité en matière de suivi des flux de capitaux internationaux, estime que la remontée du billet vert et celle des rendements obligataires américains constitue un changement de paradigme pour les investisseurs. Les flux de capitaux vers les émergents devraient ainsi stagner par rapport à l’an dernier, ajoute-t-elle, alors qu’elle les attendait en hausse dans ses précédentes prévisions, publiées en février. «Les perspectives d’évolution des flux de capitaux non-résidents vers les marchés émergents cette année se sont détériorées. La hausse des rendements obligataires américains et l’appréciation du dollar ont déclenché un arrêt soudain des flux de portefeuille depuis la mi-avril», explique l’étude. Rapportés au produit intérieur brut, les flux de capitaux devraient revenir à 3,7% contre 4,2% en 2017, précise-t-elle. Le dollar américain s’est apprécié d’environ 5% depuis la mi-avril et le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est repassé au-dessus du seuil symbolique de 3% pour la première fois depuis quatre ans.

Ce double mouvement, en détournant une partie des capitaux des marchés émergents vers les États-Unis, accroît la pression sur les pays concernés, dont les devises baissent alors que leurs propres rendements obligataires augmentent, selon Reuters. L’Argentine, l’un des pays les plus touchés, a dû porter son taux d’intérêt directeur à 40%, un record mondial, et en début de semaine dernière, elle a sollicité l’aide du Fonds monétaire international. L’IIF estime que les marchés obligataires émergents seront les plus durement touchés avec un afflux de capitaux qui pourrait tomber à 255 milliards de dollars cette année contre 315 milliards en 2017, soit une chute de près de 20%. Depuis le début de l’année, précise-t-elle, le flux de capitaux mensuel a été de 13 milliards de dollars en moyenne, la moitié de son niveau de l’an dernier. Selon l’étude, une hausse de 100 points de base des rendements obligataires américains réduit le flux de capitaux vers le marché de la dette émergente de 20 milliards de dollars. La diminution des flux de capitaux vers les actions émergentes devrait atteindre 94 milliards de dollars selon les estimations de l’IIF, ce qui ramènerait leur croissance par rapport à 2017 à huit milliards seulement. L’IIF reste toutefois optimiste pour le moyen terme puisqu’elle prévoit des flux de capitaux vers les marchés émergents à 1.350 milliards de dollars pour 2019 en raison de la vigueur de la croissance économique et du commerce mondial. Les investissements directs étrangers vers les pays émergents, qui représentent 40% de l’ensemble des flux de capitaux vers ces marchés, restent bien orientés, souligne-t-elle. Elle a même relevé sa prévision 2018 en la matière, à 523 milliards de dollars contre 480 milliards jusqu’à présent. 

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