Hommage au comédien et metteur en scène Abdelkébir Rgagna

«C’était un vrai moment de bonheur et d’émotion pour moi. Car, c’est la deuxième fois que je reviens à Fqih Ben Saleh et c’est toujours avec la même fierté que je retrouve le public de cette ville 
le quel je remercie énormément pour l’accueil qu’il me réserve. Quand j’ai reçu l’invitation des organisateurs pour cet hommage, je ne pouvais pas refuser même si j’avais d’autres engagements. D’abord, j’ai été très content d’être choisi pour cette première édition, puis je voulais absolument encourager ces jeunes qui se sont dévoués pour faire quelque chose pour leur ville. Il a fallu répondre à leur invitation. Et je ne le regrette pas, vu les beaux moments que j’ai passés avec le merveilleux public de cette ville. Leur amour est la vraie récompense de l’artiste. 
C’est ce qui pousse tout artiste et l’encourage à militer et à résister à tous les aléas de l’univers artistique», souligne le comédien et metteur en scène Abdelkébir Rgagna.
À l’occasion de l'hommage qui lui a été rendu, les organisateurs ont projeté son court métrage «Plastique» dont les premiers rôles sont campés par Rachid El Ouali et Latifa Ahrar. Dans ce film, Rgagna traite du sujet de la violence contre la femme. «J’ai voulu mettre en exergue cette violence que subit la femme partout dans la société, dans son travail, dans la rue et même chez elle, de la part de son mari et de ses enfants. Une souffrance continue qu’elle vit, généralement en silence, sans qu’on y prête attention, tellement cette situation est devenue “normale”. J’ai intitulé mon film “Plastique”, en faisant allusion à cette vie que nous menons tous grâce au développement des nouvelles technologies où la communication entre les personnes, souvent de la même famille, devient de plus en plus rare. Ce danger, qui nous guette chaque jour et dont beaucoup ne s’en rendent pas compte, est entré à l’intérieur de nos foyers. 
C’est une grande menace que nous devons contrecarrer avant qu’il ne soit trop tard», précise l’artiste Rgagna qui dédie son court métrage «Plastique» à sa femme. Signalons que cette édition, qui a pris le nom du comédien Rafiq Boubker, a été organisée par l’Association Carrefour Jeunesse et enfants. Ainsi, en marge de la compétition officielle des courts métrages, trois ateliers sur les nouvelles technologies cinématographiques au profit des jeunes de la région et passionnés du cinéma ont été au rendez-vous. Il s’agit de l’atelier «Les nouvelles technologies de tournage et les méthodes de capture du son et son traitement» animé par le Dr Charaf Ben Cheikh, puis le deuxième atelier sur «La formation de l’acteur» où le Dr Mohamed Moutawakkil a fait état des ingrédients de base pour être un bon acteur. Quant au troisième atelier sur «La lecture filmique», il était dirigé, conjointement, par Mohamed Baderna et le critique Hassan Wahbi. D’autres activités ont fait le bonheur des jeunes passionnés du cinéma, à savoir la master class animée par Rafiq Boubker, puis une conférence sur «La créativité dans le cinéma des jeunes». Les organisateurs ont, également, prévu une exposition photographique et des projections de films sélectionnés pour le public de la ville où le cinéma palestinien a été choisi pour être à l’honneur de cette édition. Tout a été pensé dans le but de faire de cet événement un espace d’échange et de rencontre entre professionnels du secteur et les jeunes et passionnés du septième art de la région, afin de s’ouvrir sur la culture cinématographique et ses nouvelles technologies.