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Hommage mérité au cinéaste marocain Jilali Ferhati

Pour cette 17e édition du Festival international du film de Marrakech, du 30 novembre au 8 décembre 2018, le cinéma marocain sera consacré à travers le réalisateur Jilali Ferhati, acteur et scénariste, un des piliers du cinéma marocain. Un réalisateur qui a marqué l’univers cinématographique du Royaume par des films qui n’ont pas manqué de susciter l’intérêt des professionnels et des critiques du cinéma.

Hommage mérité au cinéaste marocain Jilali Ferhati
Jilali Ferhati recevra l'Étoile d'or au 17e FIFM

On ne peut évoquer Jilali Ferhati sans se rappeler le nom de son film fétiche «Poupées de roseau» (1982), réalisé dans le cadre de la quinzaine des réalisateurs et qui fut de bon augure pour sa carrière. Car avec ce long métrage, réalisé après «Brèche dans le mur» en 1977, il s’est vu attribuer le Grand Prix du Festival de Valence, le Prix de la mise en scène et le Prix de la meilleure interprétation féminine au premier Festival national du film au Maroc. Viennent ensuite ses autres œuvres cinématographiques qui ont consolidé sa carrière et lui ont donné un sens, notamment avec «La Plage des enfants perdus» (1991), «Chevaux de fortune» (1995), «Tresses» (2000). «Jilali Ferhati est une grande figure du cinéma marocain. C’est un réalisateur qui se distingue par son style particulier dans le choix des sujets et leur traitement. Par exemple dans son film “Mémoire en détention”, il n’a pas fait comme les autres réalisateurs qui ont abordé le sujet d’une manière directe, c’est-à-dire en montrant la souffrance des détenus dans les prisons. Mais il a pris le sujet d’un autre côté, en mettant en images l’influence de ces années de plomb sur un ancien détenu politique qui fut frappé d’amnésie. Donc, Ferhati est connu pour sa capacité à diversifier sa cinématographie aussi bien sur le plan de l’écriture, du traitement des sujets que sur le plan du casting, en changeant à chaque fois ses comédiens en fonction des personnages.

C’est un militant du cinéma qui mérite amplement cet hommage au sein d’un grand festival», souligne Omar Belkhemmar, critique de cinéma et président de l’Association marocaine des critiques de cinéma. En effet, les films de Ferhati ont tous atteint leur objectif, celui de toucher le large public, qui se trouvait au centre de sa pensée et ses préoccupations, puis donner matière aux critiques qui ont toujours accueilli ses œuvres cinématographiques avec enthousiasme. Car ses sujets de films, tout aussi sociaux soient-ils, puisent leur force dans différentes thématiques. En 2004, ce diplômé en lettres et en sociologie en France, qui a fait ses débuts au théâtre, réapparait avec «Mémoire en détention» où il change de cap, en questionnant l’histoire et la mémoire du Maroc. Une production qui lui a aussi valu un très bon retour critique. S’ensuivent d’autres longs métrages, à savoir «Dès l’aube» en 2010, «Secrets d’oreiller» (2013) et le dernier, «Ultime révolte» (2018). Au cours de ces 40 ans de carrière, les films de Ferhati ont recueilli pas mal de Prix et de reconnaissances dans des événements et des festivals de taille au Maroc et à l’international. Mais il faut dire que cette distinction au FIFM a un goût particulier pour le réalisateur. Lui-même s’est dit honoré et fier de recevoir cet hommage. «Il vient en reconnaissance de mon travail et il m’est rendu par un grand festival international. Qu’il est rassurant de savoir qu’on existe, et qu’on a une place dans l’industrie cinématographique internationale», renchérit-il.
En effet, cet éloquent parcours mérite bien d’être gratifié par l’Étoile d’or, aux côtés de grandes stars internationales comme Robert de Niro, Robin Wright et Agnès Varda. Une belle reconnaissance qui lui ouvrira, sans aucun doute, la voie à d'autres consécrations. 

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