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Hommage posthume à Mohamed Bastaoui

En hommage à l’homme et à son œuvre monumentale dans le domaine du théâtre, de la télévision et du cinéma, plusieurs personnalités du monde de l’art, de la culture et des médias ont récemment assisté à la cérémonie de commémoration du 3e anniversaire de la disparition de l’une des figures emblématiques de la scène théâtrale et cinématographique marocaine, feu Mohamed Bastaoui.

Hommage posthume à Mohamed Bastaoui
Les intervenants ont été unanimes pour reconnaitre les valeurs humaines de feu Bastaoui, son altruisme, sa personnalité simple, accessible et naturelle.

Organisée par l’association de la troupe théâtrale «Masrah Achams», cette cérémonie d’hommage a été un moment fort en émotions. Plusieurs comédiens ont pris la parole, à tour de rôle, pour apporter leurs témoignages sur l'homme, sur ses grandes qualités morales et sur ses œuvres artistiques. C’était aussi une occasion de rappeler son long parcours de militant, en faveur de la promotion de l’art et de la culture au Maroc et pour la défense des intérêts des comédiens. Des acteurs de renom, tels que Mohamed Khouyi, Mohamed Choubi ou Mohamed El Jem ont livré, lors de cette soirée commémorative, des témoignages à l’égard d’un homme qui a réussi à rendre immortels ses personnages au cinéma, au théâtre et à la télévision. Le comédien El Jem a tenu à préciser, non sans amertume, qu’il regrette cette tradition «purement marocaine» de rendre hommage, à titre posthume, à des personnalités ayant rendu de loyaux services à leur pays. «En principe, dit-il, nous devons penser à ceux qui nous sont chers, alors qu’ils sont encore vivants. Tout hommage est le bienvenu, mais il serait souhaitable qu’il soit anthume.»    
À souligner que les intervenants ont été unanimes pour reconnaitre les valeurs humaines de feu Bastaoui, son altruisme, sa personnalité simple, accessible et naturelle. Ces témoignages ont été également l’occasion pour réaffirmer son rôle de premier plan dans la promotion de la carrière professionnelle des jeunes talents. Des artistes devenus, par la suite, des vedettes du petit et grand écran, ainsi que sur la scène théâtrale. À l’issue de cette soirée d’hommage, la veuve de Bastaoui, la comédienne Souad Najjar, a tenu à saluer chaleureusement tous ceux et celles qui ont répondu à l’invitation de son association pour assister à cet événement commémoratif. Elle a saisi l’occasion pour lancer un appel aux comédiens, aux réalisateurs et aux hommes de théâtre pour soutenir l’œuvre de son défunt mari aussi bien sur le plan professionnel que moral. Rappelons que Mohamed Bastaoui est un comédien autodidacte. C’est l’un des rares acteurs qui est arrivé à créer un jeu qui lui est propre, faisant de lui l'un des comédiens les plus sollicités par les réalisateurs. Après avoir vécu en Italie, il retourne au Maroc dans les années 1980 et compose des textes et des poèmes pour l’émission pour enfants «Kanat Al Saghira». Par la suite, il investit pour la première fois et par hasard les planches d'un théâtre avec la troupe «Masrah Al Yaoum», dirigée à l’époque par l’actrice Touria Jabrane. Peu de temps après, il monte sa propre troupe théâtrale «Masrah Achams».
Mais c’est à travers le petit écran que le grand public découvrira le talent incontestable de Bastaoui. Outre «Oulad Ennas», il crèvera l’écran dans «Douayr Zman», aux côtés de Fatima Ouchay, dans le rôle Boujemaâ, un paysan malicieux qui essaie de survivre malgré les circonstances. Suivra son rôle de Chaâiba, dans «Oujaâ Trab», une adaptation de «la Terre» d’Émile Zola. À propos de ses rôles de campagnard, Bastaoui avait affirmé qu’il n’acceptait que les scénarios qui ne tournent pas en dérision les paysans, en se moquant de leur langage, de leurs gestes ou en les présentant comme des rustres.
À la fin des années 1990, il arrive dans l’univers du 7e art avec «Adieu Forain» de Daoud Oulad Sayed. Bastaoui tourne avec ce cinéaste Tarfaya et «En attendant Pasolini». Il joue également avec d’autres grands noms du cinéma marocain, Fouzi Bensaidi «Mille mois», Kamal Kamal «Tayf Nizar» ou encore Mohamed Asli «Les mains rudes» où il interprète le rôle d’un coiffeur aigri, qui lui vaudra le prix d’interprétation masculine au Festival national du film de Tanger en 2012. Le dernier film dans lequel est apparu Mohamed Bastaoui est «L’Orchestre des aveugles», présenté en compétition au Festival international du film de Marrakech, du réalisateur Mohamed Mouftakir.

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