Hommage au scénariste feu Mohamed Arious, «L’Homme-Cinéma»

Du 24 au 29 septembre, les professionnels du secteur et le large public cinéphile auront le plaisir de voir de nouvelles productions cinématographiques et d’assister aux nombreuses activités programmées pour cette édition. Une opportunité pour attester des compétences professionnelles de la femme et du rôle qu’elle a joué dans cet univers. C’est, d’ailleurs, comme le précisent les organisateurs, la vocation du Festival, afin d’approfondir le débat sur les films de femmes et de continuer à s’ouvrir sur des expériences créatives différentes et uniques. Cette thématique, que le Festival s’est aventuré à prendre, a permis, tout au long des éditions, de voir de plus près le travail accompli par la femme dans plusieurs disciplines cinématographiques, puis de considérer l’ampleur de ses exploits dans ce secteur où elle est restée presque inaperçue jusqu’à ces dernières années. Mais il reste encore beaucoup à faire, comme le souligne le directeur du Festival, Abdellatif Laassadi, qui ne manque pas de préciser que «le Festival est toujours dans la continuité de ses aspirations, notamment la consolidation des assises du cinéma au féminin. Je pense que cet événement cinématographique commence à atteindre ses objectifs à travers les films programmés, les hommages rendus à des femmes qui ont brillé dans leur carrière, les tables rondes à thèmes et autres activités en parallèle. Nous sommes fiers de voir que le festival a acquis un certain rayonnement à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc et une crédibilité de plus en plus sûre.

C’est tout à l’honneur de notre pays et de la ville de Salé, en particulier, qui a eu l’initiative d’opter pour cette thématique de la femme qui s’est avérée un plus pour le paysage d’événements cinématographiques au Maroc». En effet, depuis sa création, ce festival a constitué une plateforme pour découvrir, mettre en valeur ou consacrer pour leur talent beaucoup de femmes travaillant dans le secteur.  Et ce, à travers les multiples thématiques abordées qui mettent la femme au centre des débats. D’où le choix du «Harcèlement sexuel dans le cinéma national, arabe et international», comme sujet à débattre dans le Forum de cette 12e édition. S’agissant des jurys qui départageront entre les films des deux compétitions, celui de la compétition officielle de longs-métrages sera présidé par Marillu Mallet (réalisatrice, scénariste et écrivaine du Chili) aux côtés de Yousra El Lozy (comédienne de l’Égypte), Véronique TshandaBeya (comédienne du Congo RDC), Myriam Aziza (réalisatrice de France), Asmae El Khamlichi (comédienne du Maroc), Show-Chun Lee (réalisatrice, productrice de Taiwan) et Roberta Marques (réalisatrice du Brésil). Quant au jury de la Compétition des documentaires, il sera constitué des trois femmes : Hind Saïh (productrice, présidente du Festival international du film documentaire d’Agadir du Maroc) en tant que présidente, Michelle Tyan (Chef monteuse du Liban) et Samantha Biffot (réalisatrice, productrice, monteuse du Gabon) en tant que membres. Pour encourager le cinéma marocain, un Prix jeune public sera décerné par les trois jeunes femmes marocaines, à savoir les réalisatrices Zineb Tamourt, Fatine Khalkhal etTitrit Drissi. Comme chaque année, le Festival invite un pays pour célébrer son cinéma et faire découvrir son histoire. Pour cette année, ce sera le cinéma brésilien qui sera très présent dans toutes les activités du programme général du Festival, parmi lesquelles une nouvelle page s’ouvrira sur des établissements éducatifs de Salé, par le biais d’une programmation en rapport avec chaque niveau scolaire, puis la tenue d’ateliers et de rencontres avec les élèves. Une autre nouvelle rubrique s’intéressera aux «Classiques du cinéma africain au féminin», à travers la projection du film «Fatma 75», de Selma Baccar, Tunisie 1976 qui fait partie de la collection «La trilogie africaine féministe» dédiée à la contribution des femmes aux luttes pour l’indépendance sur le continent africain. Toutefois, le festival réserve une part de son programme aux hommages qui seront rendus cette édition au scénariste feu Mohamed Arious, «L’Homme-Cinéma», à l’intellectuel et critique de cinéma marocain, le regretté MustaphaMesnaoui, à quatre grandes professionnelles du cinéma et à leur brillant parcours, notamment la productrice brésilienne Sara Silveira, la réalisatrice tunisienne Selma Baccar, les comédiennes égyptienne Rania Farid Chawki et marocaine Houda Rihani. Les moments les plus attendus du Festival sont, aussi, le Forum, dont la thématique débattra des «femmes dans le cinéma et le harcèlement sexuel», puis la rubrique du Regard croisé qui réunira Nabil Ayouch face à Pascale Ferran.