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Les hôpitaux publics ne sont toujours pas aux normes mondiales

Les besoins des Marocains en matière d’accès aux soins de santé ne cessent d’augmenter. Pourtant, les infrastructures sanitaires, et principalement les hôpitaux publics, ont du mal à suivre cette évolution.

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Pour le lancement de sa nouvelle clinique «Ain El Borja», le groupe Akdital a organisé jeudi 19 juillet une conférence de presse à Casablanca. Cette rencontre a été l’occasion pour les organisateurs de revenir sur la situation de la santé au Maroc et les principales difficultés que vit ce secteur actuellement. «Le Royaume compte environ 32.600 lits fonctionnels, dont près de 23.000 pour le secteur public. Dans les années 1960, le Maroc disposait de 1,6 lit pour 1.000 habitants, aujourd’hui, il y a seulement 0,9 lit pour 1.000 habitants. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la population européenne bénéficie de 63 lits d’hôpitaux pour 1.000 habitants, et la région africaine 10 lits pour le même nombre d’habitants», a souligné Rochdi Talib, anesthésiste et directeur général de la clinique. «Il y a des disparités régionales très fortes. En effet, en France, le ratio est de 6,4 lits pour 1.000 habitants, en Tunisie, il est de 2,1 lits pour le même total d’habitants, et au Maroc, seulement 0,9 lit, contre le Sénégal qui dispose de 0,3 lit pour 1.000 habitants. Concernant le taux de couverture des Marocains, il était de 15% en 2005 et est aujourd’hui d’environ 35%, hors Ramed généralisé en 2012. L’objectif du Maroc est d’atteindre une couverture de 90% en 2025», a révélé Rochdi Talib.

En effet, les besoins des Marocains en matière d’accès aux soins de santé augmentent suite aux évolutions démographiques, à l’augmentation de l’espérance de vie, aux nouvelles demandes des citoyens en matière de bien-être et à la mise en place de l’AMO (Assurance maladie obligatoire) et du Ramed. «La population marocaine a plus que triplé en 50 ans, en passant de 11,6 millions d’habitants en 1960 à près de 35 millions en 2017. Cependant, le taux annuel d’accroissement démographique est passé de 2,6 à 1,05% durant la même période. En effet, l’indice synthétique de fécondité est passé de 7 à 2,2 enfants entre les années 1960 à aujourd’hui, soit une baisse de 5 enfants en une cinquantaine d’années. L’espérance de vie a également augmenté, le Marocain vivait, en moyenne, seulement 47 ans (57 en milieu urbain et 43 en milieu rural), alors qu’aujourd’hui, il peut espérer vivre 74,8 ans (77,3 en milieu urbain et 71,7 en milieu rural)», a informé l’anesthésiste. L’espérance de vie a ainsi progressé de 28 ans, résultat de la baisse de la mortalité aux différents âges, donc la demande en soins hospitaliers lourds est de plus en plus importante.
Selon l’OMS, «20% de la population se trouvent à plus de 10 km d’une structure sanitaire». «Les Marocains doivent attendre près de 6 mois pour pouvoir consulter à l’hôpital public, mais seul 1 Marocain sur 10, ayant une assurance, se rend à l’hôpital public», a précisé docteur Rochdi Talib. Ainsi, 9 assurés marocains sur 10 préfèrent se soigner dans les cliniques, car le temps d’attente est réduit. Il est d’environ 3 mois.

Dans le cadre de la conférence, il a été dévoilé que les dépenses publiques en santé représentent moins de 2% du PIB du Maroc. «Dans le Grand Casablanca, il y a seulement 100 couveuses pour 70.000 prématurés alors qu’il doit y en avoir au moins 7.500», a exposé le directeur général de la clinique. «Dans le secteur d’Anfa, à Casablanca, les hôpitaux disposent de seulement 258 lits de réanimation pour 45.000 habitants», a-t-il ajouté. 


Jihane Tanouyat (journaliste stagiaire)

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