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«Au HUSA, la défense est désormais un système qui commence à partir des attaquants et qui se termine chez le portier»

Aussitôt après avoir quitté le Fath de Rabat, où il occupait pourtant une place de choix avant qu’un désaccord avec le coach Walid Regragui n’accélère son départ, le gardien Abderrahmane El Houasli a trouvé un point de chute au Hassania d’Agadir en juillet dernier. Un club qui allait par la suite impressionner la galerie en bouclant la phase aller comme champion d’automne. Dans cet entretien accordé au «Matin Sports», le champion du Maroc 2015-2016 nous confie les clefs de la réussite du projet du HUSA lors de la première partie de la saison et les ingrédients de la recette du coach Miguel Gamondi, qui a maintenu le jeu offensif du club en lui conférant davantage de «réalisme».

«Au HUSA, la défense est désormais un système qui commence à partir des attaquants et qui se termine chez le portier»
Ph. Saouri

Le Matin : Votre départ du FUS a été assez surprenant pour les supporters du club, vous qui étiez l’un des éléments les plus réguliers de l’équipe. Que s’est-il réellement passé pour que vous quittiez le FUS aussi brusquement ?
Abderrahmane El Houasli
: Je suis très fier de mon parcours avec le FUS. Lors de ma première saison avec ce club, on a réussi le premier et unique titre de l’histoire du club. L’année d’après, on a raté la finale de la Coupe de la CAF de très peu, on a été «naïvement» battus par Béjaïa. En Coupe du Trône aussi, nous avons atteint la finale, mais nous avons perdu le titre à l’issue des tirs au but face à l’OCK. J’estime donc que j’ai laissé une belle trace dans l’histoire de ce club. Au terme de la deuxième saison, j’ai eu un pépin avec l’entraîneur Walid Regragui, je préfère ne pas m’étaler sur le sujet… Le fait est que j’ai ensuite fait pression pour quitter le FUS. L’offre la plus conséquente et qui a convaincu les dirigeants du Fath a été celle du Hassania. J’étais aussi intéressé par ce projet et j’ai donc signé à Agadir.

En débarquant au HUSA, pensiez-vous que l’équipe puisse occuper un tel rang au terme de la phase aller ?
Sincèrement, on se disait que peut-être au bout de la 12e ou 13e journée on allait occuper la première place. Lors de mes entretiens avec le président Habib Sidinou et l’entraîneur Miguel Gamondi, j’ai compris que le véritable projet du club est de sortir un style de jeu typique, celui d’une équipe qui joue un beau football, mais qui est aussi facilement prenable et qui ne joue pas les premières loges. En début de saison, on a commencé à distinguer les prémices d’une équipe forte et compétitive, avec des recrutements réussis (au nombre de neuf) et un travail de préparation très fougueux, lors de la concentration de Bouskoura. Nous avons donc démarré le championnat avec brio et nous sommes parvenus à nous classer en tête. Toutefois, il ne faut pas commencer à spéculer et à affirmer que le HUSA est bien parti pour décrocher le titre, car la saison est encore longue.

Vous avez évoqué le style de jeu typique du club lors des saisons précédentes, où le club produisait un beau spectacle, mais se faisait souvent piéger en partie à cause d’une ligne défensive des plus perméables de la Botola. Qu’est-ce qui a changé sur ce volet cette année ?
La philosophie de Miguel Gamondi est bien différente de celle de Abdelhadi Sektioui. Ce dernier aspirait toujours à marquer le maximum de buts et à signer des prestations spectaculaires, quitte à encaisser des buts. L’essentiel pour lui était d’adopter un style de jeu ouvert et plaisant, contrairement au coach argentin qui préconise un style plus réaliste. Pour évoquer la défense, je pense que c’est tout un système qui commence à partir des attaquants et qui se termine chez le gardien. Si vous revisionnez nos matchs, vous remarquerez que le HUSA défend avec le maximum de joueurs et attaque aussi avec le plus grand nombre d’éléments. Je pense que c’est surtout un état d’esprit collectif : tous les joueurs sont conscients qu’il faut s’impliquer et travailler rigoureusement pour réussir à mener l’équipe vers une place avancée. Les séances vidéo ont permis aux joueurs de cumuler un important bagage tactique, notamment les séquences de grands clubs européens. Désormais, tous les joueurs sont prêts à mettre la main à la pâte et nous parvenons à bien défendre, mais aussi à marquer. D’ailleurs, la seule rencontre où l’on n’a pas marqué est celle avec Oued Zem (0-0).

L’entraîneur Miguel Gamondi connaît très bien le club du Hassania. Ancien directeur technique, il réussit à présent sa mission comme coach de l’équipe professionnelle. Pouvez-vous nous donner une idée plus claire de sa méthode de travail avec le groupe ?
Miguel Gamondi avait déjà occupé le poste de coach au HUSA en 2007. Son passage à la tête de la direction technique du club et sa large connaissance de toutes les catégories lui ont permis de cerner pratiquement toutes les facettes du club et de son entourage. Suivant les préceptes de l’école argentine, il opte pour un football offensif et plaisant, mais essaye toujours de garder le groupe soudé et sur ses gardes. Ce que plusieurs gens ne savent pas, c’est qu’il a des origines italiennes. C’est peut-être ce qui confère à son jeu une bonne dose de réalisme. En tout cas, il essaye de faire profiter le club de ses anciennes expériences et nous facilite la tâche en nous donnant le maximum de données sur l’adversaire à travers des vidéos étudiées en cours de semaine. J’espère que les résultats continueront à lui donner raison, car malgré tout le travail qu’il peut fournir en coulisse, un coach n’est jugé qu’à partir des résultats.

Cette saison, la trêve hivernale a été plus longue que les précédentes en raison de l’organisation du CHAN 2018 au Maroc. Ce facteur devrait-il influencer négativement le parcours du HUSA ou au contraire l'encourager ?
Je suis sûr que la Fédération elle-même aurait aimé éviter une période d’inactivité aussi longue, mais je crois que c’est pour la bonne cause et il fallait prendre le temps pour bien ficeler l’organisation d’un événement comme le CHAN. Pour revenir au Hassania, notre rythme devrait effectivement être impacté, mais je pense aussi que ce sera une occasion pour l’entraîneur de combler les brèches et d’arranger le maximum de dysfonctionnements avant la reprise. On pourrait ainsi réduire nos erreurs et les nouveaux éléments pourront s’intégrer davantage dans le groupe.

Pensez-vous que l’équipe nationale des joueurs locaux pourra aller jusqu’au bout de sa quête et remporter le titre du CHAN 2018 ?
Ce tournoi intervient à un moment où le football marocain traverse une période faste, marquée par la qualification de la sélection nationale en phase finale du Mondial 2018 et par le titre du Wydad en Ligue des champions de la CAF. J’espère que le groupe de Jamal Sellami pourra surfer sur cette vague de succès et garder le trophée au Maroc. Je sais qu’un grand travail de préparation a eu lieu et que les joueurs sont tous déterminés à offrir au Maroc son premier titre du CHAN. 

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