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Quels ingrédients pour un nouveau modèle de développement national

La conjoncture économique et sociale dans le monde exige des pays une refonte globale de leurs modèles de développement. Le Maroc s’est déjà engagé dans cette réflexion sous l’impulsion de S.M. le Roi en enclenchant le débat sur les priorités à retenir pour un modèle du développement cohérent et inclusif.

Quels ingrédients pour un nouveau modèle de développement national
Rachid Hallaouy entouré d'Olivier Blanchard (à gauche), ancien économiste en chef du FMI et Karim El Aynaoui, directeur général de l'OCP Policy Center.

La conjoncture économique, dix ans après la crise financière mondiale, semble avoir repris une trajectoire ascendante, à en croire Olivier Blanchard, ancien économiste en chef du FMI. «Dans plusieurs économies, on est plus proche du plein emploi, l’inflation n’est pas trop élevée, donc les pays sont en train de récupérer par rapport à cette crise», rassure M. Blanchard avant d’expliquer que le problème actuel est ailleurs. Il concerne la croissance potentielle trop faible dans plusieurs pays, le taux de chômage élevé avec des répercussions sociales et même politiques.
Même son de cloche chez Karim El Aynaoui, directeur général de l'OCP Policy Center, qui indique que ces défis sont aussi les mêmes pour le Maroc. «Notre pays a bien résisté à la crise, mais les effets de celle-ci continuent de se propager jusqu’à aujourd’hui», a-t-il noté. Face à ces constats, les pays se sont orientés vers de nouveaux modèles de développement qui, pour M. Blanchard, doivent être différents entre pays développés et ceux en voie de développement. «Dans un pays émergent comme le Maroc, il faudrait redéfinir le rôle de l’État, trouver un équilibre entre l’investissement public et privé, s’attaquer aux problèmes du chômage et de l’éducation, encourager les entrepreneurs…» Le rôle de l’État est effectivement un point important, «les entreprises publiques au sens le plus large représentent 50 à 55 points de PIB, c’est massif», souligne M. El Aynaoui. Et de poursuivre que cette situation se traduit par un manque de dynamisme au niveau de l’entrepreneuriat, de régulation sectorielle, d’émergence de PME… Selon l’expert marocain, l’État devrait prioriser ses actions vers la santé, l’éducation et l’employabilité en misant sur la compétence pour pouvoir relever les défis à venir.
L'autre approche à privilégier pour réformer notre modèle de développement est la création d’un dialogue et d’un échange entre les décideurs et la science. «La complexité de la situation renvoie notamment à la qualité des politiques publiques et plus précisément à la question de l’expérimentation et la capacité d’adaptation, d’où la nécessité de faire des progrès au niveau de la relation entre l’État et la science», explique M. El Aynaoui. Aussi, est-il primordial de communiquer avec les populations et d’échanger sur les grandes orientations du pays. «On ne plus cuisiner des politiques publiques dans les cabinets ministériels, les passer au Parlement et les projeter sur les citoyens», explique le directeur général de l’OCP Policy Center.  
Suivez l'intégralité du débat «L'Info en Face» avec Olivier Blanchard et Karim El Aynaoui sur Matin TV. 

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