Le fret aérien est promis à de belles perspectives de développement. L’Office national des aéroports (ONDA) planche, en effet, sur la définition d’un programme technique détaillé pour le développement des infrastructures du fret des aéroports de Casablanca et de Tanger. L’Office doit commanditer, pour 2,4 millions de dirhams, le 11 juin prochain, l’étude d’élaboration de ce programme.
Le Maroc table sur 100.000 tonnes à l’horizon 2020 et 182.000 en 2035
Une fois défini, le programme détaillé servira comme base au lancement des études architecturales et techniques pour l’implémentation des infrastructures dédiées au traitement du fret.Notons que ce programme découle des résultats du schéma directeur du fret aérien et fait partie intégrante de la stratégie pour le développement de l’aviation civile au Maroc dont l’objectif est d’atteindre les 100.000 tonnes à l’horizon 2020 et 182.000 à l’horizon 2035. «Le programme intervient dans un contexte d’accroissement de cette activité au Maroc», souligne l’ONDA. En effet, en 2017, les aéroports de Casablanca et de Tanger ont affiché une hausse «importante», grâce notamment à une dynamique accrue des transporteurs aériens. D’ailleurs, Royal Air Maroc a acquis dernièrement un nouvel avion-cargo d’une capacité de 45 tonnes. Le transporteur aérien national entend ainsi redynamiser son activité fret. Ce nouvel appareil, entré en service en ce début de mois de mai 2018, permettra à RAM de «mieux» répondre aux besoins de ses partenaires et de ses clients tout en diversifiant son offre sur un réseau plus étendu. L’aéroport de Casablanca, qui a affiché un volume d’environ 76.500 tonnes l’année dernière, a traité 94% du fret aérien national.65% de croissance en 2017 pour l'aéroport Ibn Battouta
L’aéroport de Tanger, quant à lui, a engrangé une croissance de 65% en 2017 pour un volume d’environ 2.170 tonnes. Avec l’accomplissement des aménagements prévus, l’infrastructure aéroportuaire de Tanger devra traiter 4.000 tonnes à l’horizon 2020 et 16.000 d’ici 2030. Quant à l’aéroport de Casablanca, il devra pouvoir traiter 80.000 tonnes à l’horizon 2020 et 150.000 en 2030. «Le plan de développement du fret aérien au Maroc fait l’objet d’un consensus de l’ensemble des opérateurs intervenants sur la chaîne de traitement du fret aérien d’où la signature, le 23 mai 2016, d’une convention couvrant la période 2016-2020, entre différents acteurs du secteur, en vue de repositionner le transport du fret aérien et de développer les infrastructures et les services relatifs à l’activité», rappelle l’ONDA. Cette convention qui est déclinée en une feuille de route comprend plusieurs actions stratégiques et a pour but d’assurer un transport «rapide et fiable» des produits, conformément aux standards internationaux en offrant un accès «rapide et efficace» aux chaînes d’approvisionnement et aux marchés mondiaux. Pour rappel, 7 aéroports dans le Royaume ont un entrepôt spécifique pour traiter le fret aérien. Celui de Casablanca en concentre plus de 90% devant Tanger. Ibn Battouta présente le plus fort potentiel de par sa proximité du pôle Tanger Med. L’aéroport d’Agadir dispose, lui aussi, d’un grand potentiel en relation avec le développement agroalimentaire et halieutique.