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Des investisseurs témoignent

Le Maroc remplit bien son rôle de hub régional, notamment pour les échanges avec l’Afrique. Toutefois, le plus important est de renforcer les investissements européens en Afrique, de sorte à opérer une intégration du continent par l’investissement. C’est ce qui ressort d’une rencontre organisée, hier à Casablanca, par la Chambre de commerce suisse au Maroc.

Des investisseurs témoignent
L’intérêt que représente le Maroc en tant que hub régional pour les investisseurs a été relevé par des intervenants lors d’une rencontre organisée, hier à Casablanca, par la Chambre de commerce suisse au Maroc. Ph. Seddik

Le Maroc s’est bien imposé comme un hub régional, notamment pour les échanges avec l’Afrique. Toutefois, cette connexion ne peut prendre tout son sens que par l’accroissement de la part de l’Afrique dans les investissements étrangers, essentiellement européens. C’est ce qui ressort des débats lors d'une rencontre organisée, hier à Casablanca, par la Chambre de commerce suisse au Maroc sur le Maroc hub régional. 
L’intérêt que représente le Royaume en tant que hub régional pour les investisseurs a été relevé et défendu par des intervenants représentant Casablanca Finance City (CFC), LafargeHolcim Maroc Afrique et ABB Maroc.
Ainsi, Lamia Merzouki, directrice générale adjointe de CFC, a exposé les points forts du Maroc qui le prédisposent à jouer ce rôle de hub. Il s’agit, entre autres, de la position du Royaume en tant qu’investisseur de premier plan en Afrique, avec 60% de ses IDE destinés au continent et le nombre (32) de destinations africaines desservies à partir du Maroc. C’est d’ailleurs cette position qui a motivé la création de CFC, selon la même responsable, qui indique que cette Place financière a pu attirer 170 entreprises opérant en Afrique. Ses membres qui couvrent 46 pays africains sont issus notamment d’Afrique (41%) et d’Europe (40%). Le reste est réparti entre l’Amérique (10%), le Moyen-Orient (5%) et l’Asie (4%), note Lamia Merzouki. Cette dernière rappelle que CFC est liée par des partenariats avec 10 Places mondiales et dispose de 15 partenaires Sud-Sud.
Zineb Zeryouhi, directrice développement chez LafargeHolcim Maroc Afrique, indique, quant à elle, que parmi les facteurs qui ont amené cette entreprise à élire domicile au Maroc est la disponibilité de la matière première à exporter vers les pays africains d’implantation, l’importance que représente pour elle le marché marocain et la proximité les institutions de financement qui se sont développées au Maroc.
Pour Siham Fikri, directrice financière chez ABB Maroc, qui opère dans les technologies de l’énergie et de l’automation, le choix du Royaume comme hub régional est motivé notamment par la qualité des ingénieurs marocains, puisque 70% des employés de l’entreprise sont des ingénieurs, mais également par la proximité des clients.
Cette notion de hub régional ne plait, par contre, pas à Othmane El Ferdaous, secrétaire d'État chargé de l'Investissement, qui est intervenu lors de cette rencontre. Il préfère plutôt regarder vers le Nord, souhaitant que le Maroc soit considéré comme le sud de l’Europe. Pour lui, l’Europe, dont la population est vieillissante, a tout intérêt à faire du Maroc sa base de compétitivité, comme l’est le Mexique pour les États-Unis par exemple. Cette intégration de l’Afrique par l’investissement est plus utile que deux autres variables d’ajustement au vieillissement en Europe que sont la robotisation et la migration, note-t-il, appelant à instaurer des corridors économiques entre l’Europe et l’Afrique, à l’instar du projet chinois de la Route de la soie. 

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