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Les «Maîtres autodidactes» dans une exposition exceptionnelle

Le public fidèle de la Villa des arts de Rabat a le privilège d’apprécier, jusqu’à la fin de l’année 2018, des œuvres de la collection privée de cette institution prestigieuse. Il s’agit des quelques travaux des «Maîtres autodidactes» Moulay Ahmed Drissi, Mohamed Benallal, Ahmed Louardiri, Chaïbia Tallal, Fatema Hassan, Radia Bent Lhoucine et Abbas Saladi.

Les «Maîtres autodidactes» dans une exposition exceptionnelle
À travers cette exposition, la villa des arts de Rabat vise à faire connaître et valoriser le patrimoine artistique marocain.

Des œuvres singulières que l’univers pictural a inscrites en lettres d’or dans ses annales. Et pour cause, l’expression en toute liberté de ces artistes a pu marquer leur histoire et leur ouvrir les portes de la célébrité, à travers les écrits des critiques nationaux et internationaux. Sans aucune notion académique, ils sont arrivés à conquérir les plus fins connaisseurs, avec leurs compositions riches qui racontent des histoires inspirées de leur quotidien, et ce dans une liberté incroyable.
«Ces artistes dits “naïfs” s’expriment dans une profusion de style, tous soucieux de raconter une histoire, partager une scène de la vie ou mieux encore de partager avec l’autre ce qu’ils sont seuls à voir. Moulay Ahmed Drissi dira à ce propos : “À quoi bon peindre ce que tout le monde peut voir ? Je voudrais peindre ce que je suis seul à voir, pour le faire partager aux autres”», rapporte le communiqué de la Villa des arts de Rabat, dont l’objectif à travers cette exposition est de faire connaître et valoriser le patrimoine artistique marocain. Ces artistes sont, en effet, considérés comme un patrimoine du pays, chacun d'eux ayant été d’un grand apport pour l’univers plastique du Maroc. Par exemple, la peinture narrative de Mohamed Ben Allal reflète bien les contes et les récits inspirés de la place Jamaa El Fna, où l’artiste passait ses journées et s’imprégnait de la vie quotidienne de tous ceux qui y vivaient.
Le cas de Radia Bent Lhoucein est un peu plus spécial, car elle a découvert la peinture grâce à son fils Labied. 
La fraîcheur enfantine qu’elle offrait à voir dans ses travaux lui a valu d’être sollicitée par des institutions et des collectionneurs, notamment le Musée d’Art brut de Lausanne lui a acheté deux tableaux, en plus de la reproduction d’une de ses œuvres en couleur dans «Art naïf», l’important livre consacré par Gaston Diehl aux peintres naïfs dans le monde.
S’agissant d’Ahmed Louardiri, qui pouvait imaginer que ce jeune jardinier vivant parmi les plantes serait un jour un grand peintre très sollicité ? Sa relation très étroite avec les plantes s'est reflétée dans sa peinture très riche en végétation luxuriante et colorée. Tout un monde de rêve qu’il reconstitue et qui a donné lieu à une œuvre originale.
L'autre peintre naïf et non des moins est Moulay Ahmed Drissi, dont les toiles ont voyagé un peu partout dans le monde. Mais on ne peut pas citer tous ces noms sans évoquer celui de Fatima Hassan El Farouj, considérée comme l’un des maîtres de la peinture narrative au Maroc. Elle se distingue par ses tableaux en noir et blanc qui racontent des histoires.
Quant à Abbes Saladi, il est parvenu à occuper une place à part au Maroc grâce à sa peinture très spéciale où on peut voir de l’eau, des barques, des phénix, des losanges, des bougies, des femmes en forme de branche, des arbres, des êtres hybrides, des corps nus étendus ou debout, les représentants des trois religions monothéistes avec leurs emblèmes religieux, ou des livres ouverts avec des inscriptions d’un autre âge. Un univers propre à Saladi qui lui confère une place de choix. Enfin, cette exposition a le privilège de montrer quelques travaux de Chaïbia Tallal, dont l’œuvre vigoureuse a, depuis le début, attiré le critique Pierre Gaudibert et les peintres Ahmed Cherkaoui et André Elbaz. 

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