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Le Japon aligne huit trimestres de croissance d'affilée, une première en 28 ans

L’économie nippone a réalisé un quatrième trimestre 2017 en hausse de 0,1%, enchaînant huit trimestres positifs consécutifs, une première en 28 ans. Cette embellie devrait se poursuivre dans un contexte économique mondial favorable et sous l'effet de la stratégie de relance du gouvernement.

Le Japon aligne huit trimestres de croissance d'affilée, une première en 28 ans
Plusieurs signes positifs tendent à montrer que l'économie japonaise va continuer à croître.

Le Japon a aligné sur la période octobre-décembre son huitième trimestre positif d'affilée, une série «inédite» depuis la folle expansion de la bulle immobilière et financière à la fin des années 1980, rapporte l’agence AFP. Le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,1% par rapport aux trois mois précédents, selon les données préliminaires publiées mercredi 14 février par le gouvernement. Le ministre de l'Économie, Toshimitsu Motegi, s'est aussitôt félicité de ces statistiques, rappelant que c'est la première fois en 28 ans que le Japon enchaîne huit trimestres positifs consécutifs. Il faut remonter aux années 1986 à 1989 pour trouver pareille série. «Comparée à la période de la bulle, nous jugeons solide l'expansion économique actuelle», a commenté le ministre, selon des propos rapportés par Bloomberg. La hausse du quatrième trimestre, légèrement inférieure aux attentes des économistes compilées par l'agence Bloomberg (0,2%), représente toutefois un net ralentissement après une hausse de 0,3% de janvier à mars, puis de 0,6% d'avril à juin et d'autant de juillet à septembre. La troisième économie mondiale, qui a dégagé sur l'ensemble de l'année une croissance de 1,6% (après 0,9% en 2016), a réussi in extremis à rester dans le vert fin 2017 grâce à un rebond de la consommation des ménages (+0,5%) et des investissements des entreprises toujours solides (+0,7%). En revanche, les investissements dans l'immobilier résidentiel ont chuté de 2,7%. Le commerce extérieur a aussi apporté une contribution négative du fait d'importations plus vigoureuses que les exportations.

L'embellie devrait se poursuivre dans un contexte économique mondial favorable et sous l'effet de la stratégie de relance «abenomics» du Premier ministre Shinzo Abe, mise en œuvre depuis fin 2012, pronostique Junko Nishioka, économiste de la Sumitomo Mitsui Banking Corporation. «Si on regarde dans le détail, plusieurs signes positifs tendent à montrer que l'économie japonaise va continuer à croître. Les entreprises bénéficient de toute une panoplie de mesures fiscales favorables», souligne l'analyste qui anticipe un coup de pouce salarial de leur part, sur fond de très faible taux de chômage. Toutefois, malgré la récente amélioration, l'archipel a échoué pour l'heure à vaincre la déflation qui a paralysé son économie après l'éclatement de la bulle, un épisode qualifié de décennies perdues. Les prix n'ont augmenté que de 0,5% en décembre, loin de l'objectif de la Banque du Japon (BoJ) qui peine à récolter les fruits de sa politique ultra-accommodante, déclare l’AFP. Son gouverneur Haruhiko Kuroda, choisi début 2013 par M. Abe pour décliner le versant monétaire des «abenomics», a promis de maintenir aussi longtemps que nécessaire le massif programme de rachat d'actifs de l'institution. Son mandat se termine en avril, mais selon des informations de presse, il devrait être reconduit jusqu'en 2023, un gage de stabilité au moment où les marchés traversent une période mouvementée à la perspective des inflexions monétaires à venir aux États-Unis et dans la zone euro. 

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