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Junior-Entreprise : Une passerelle entre les mondes académique et professionnel

L’entrepreneuriat estudiantin séduit de plus en plus de jeunes et se développe au sein des établissements d’enseignement. Les étudiants, en quête de nouveaux challenges, se lancent dans l’aventure et créent des projets durant leur parcours de formation. Baptisées «Junior-Entreprises», celles-ci constituent une véritable passerelle entre les études et l’entreprise en permettant aux jeunes de développer des compétences transverses, nécessaires pour leur réussite dans la vie professionnelle.

La Junior-Entreprise est avant tout une expérience formatrice qui donne la possibilité aux élèves et aux étudiants de se mettre dans le bain en lançant eux-mêmes des projets viables. Ce concept se décline sous forme de cabinets de conseil créés par les étudiants au sein des établissements d’enseignement dans le but de réaliser des missions en faveur des entreprises dans le cadre de leur domaine de compétences.
Il s’agit ainsi d’une mise en pratique des connaissances acquises durant le parcours de formation en offrant des services aux entreprises, par exemple des études de marché, des études financières, des projets informatiques… Pour les aider à réussir ce challenge, les établissements d’enseignement et les ONG ont lancé ces dernières années des programmes d’accompagnement dédiés aux étudiants entrepreneurs.
Tout au long de cet exercice, les étudiants sont invités à mettre en pratique leurs savoirs sur le terrain et ce par le biais des formations dispensées par des professionnels. Les entreprises gagnent, quant à elles, en termes d’innovation et de réactivité en bénéficiant des compétences des étudiants et des différents intervenants dans l’écosystème des établissements d’enseignement.
Ce modèle, qui a déjà fait ses preuves dans d’autres pays, a pris sa place au Maroc dans plusieurs établissements. L’ISCAE a été précurseur à travers la création de l’Association des gestionnaires ISCAEistes réunis (AGIR), créée en 1994 dans la perspective de développer une activité de conseil et d’offrir une large gamme de services aux entreprises. En accompagnant la PME/PMI et les jeunes promoteurs dans leurs projets, cette junior-entreprise permet aux étudiants de l’ISCAE de découvrir sur le terrain l’aspect pragmatique de l’enseignement dispensé au sein de l’ISCAE.
Dans la perspective de promouvoir ce concept, la Confédération des Junior-Entreprises marocaines (CJEM) a été créée pour structurer un mouvement en pleine croissance à l’échelle nationale, d’une part, et pour représenter au mieux le Junior-Entrepreneuriat marocain à l’échelle internationale d’autre part. La Confédération compte à ce jour 20 Junior-Entreprises (9 Junior-Entreprises, 8 Junior-Créations et 3 Junior-Initiatives), qui travaillent en concert autour d’un concept développant l’entrepreneuriat sous un autre angle. 

 «Les junior-entrepreneurs sont des pépinières d'entrepreneuriat estudiantin, vivant au sein de l'écosystème entrepreneurial et collaborant avec les différentes parties prenantes. L’objectif de la CJEM est d’être une partie prenante du mouvement entrepreneurial au Maroc et accompagner les entreprises à travers la prestation de services de qualité selon les différents besoins», explique le président de la Confédération, Omar Benmoussa.   
Dans ce sens, la CJEM, qui a organisé cette fin de semaine à Casablanca son deuxième congrès national, multiplie les actions de promotion de ce concept en tissant des relations win-win afin d’être une valeur ajoutée pour le développement de l’entrepreneuriat des jeunes. «Notre ambition est de créer un conseil d’administration qui va accompagner les entreprises sur les grandes problématiques juridiques et fiscales et créer un statut Junior-Entreprise proprement dit pour contribuer au développement de ce mouvement», explique le responsable. Et d’ajouter que «la Junior-Entreprise se distingue par les 4 P : Pragmatisme, Professionnalisme, Persévérance et Ponctualité, qui sont les principes de nos différentes réalisations». Pour ce faire, une stratégie baptisée «IFA» (Intégrer, Former ensuite Auditer) a été déployée dans le cadre du processus de développement de la CJEM à l’échelle nationale, avant de passer à dimension internationale en lançant une caravane qui sillonnera plusieurs pays du continent. Cette opération, qui va s’étaler sur deux années, inclut la Tunisie, le Cameroun, la Guinée, le Togo, le Bénin, le Kenya, l’Afrique du Sud et le Madagascar. L’ambition étant de partager les bonnes pratiques et développer le mouvement des Junior-Entreprises en Afrique en posant la première pierre à l’édifice de la Confédération africaine des Junior-Entreprises. 


Un dispositif national pour les étudiants entrepreneurs sur les rails

Lancé en décembre dernier, le projet «Structuration et accompagnement de l’entrepreneuriat étudiant au Maghreb» (Saleem) a pour objectif de favoriser l’entrepreneuriat estudiantin au Maroc et en Tunisie. Ce projet, d’une durée de 3 ans, regroupe 14 partenaires opérationnels au Maroc, en Tunisie et en Europe, dont l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), qui coordonne le projet. Au total, pas moins de 2.400 étudiants marocains et tunisiens, dont au moins un tiers de femmes, seront accompagnés dans leurs projets et 400 étudiants vivant avec un handicap bénéficieront d’un accompagnement spécialisé à l’horizon 2020. L’objectif final de ce dispositif étant la mise en place d’un statut d’étudiant-entrepreneur durable, qui permettra in fine la création d’emplois et la résorption du chômage chez les diplômés de l’université.


Entretien avec Omar Benmoussa, président de la Confédération des Junior-Entreprises marocaines (CJEM)

«L'expérience Junior-Entreprise est une aventure riche en challenges, développement, dépassement de soi et réalisations»

Management & Carrière : Quelle est votre lecture du développement de l'entrepreneuriat estudiantin au Maroc (notamment au vu des enjeux auxquels font face les jeunes : inadéquation formation/emploi, chômage, digitalisation...) ?
Omar Benmoussa
: Le Maroc vit une phase transitoire critique de la vie entrepreneuriale : il n'est plus un luxe d'entreprendre, il s'agit d'une nécessité ! En effet, dans le cadre socio-économique actuel et compte tenu de la conjoncture nationale, l'entrepreneuriat devient de plus en plus la solution propice pour le développement du pays, une concrète démarche de création de la richesse tout en intégrant toutes les parties prenantes. Dans cette perspective, l'implication des jeunes dans l'action d'entreprendre est inévitable. Inévitable pour réduire les taux de chômage, inévitable pour rapprocher les programmes de formation aux demandes du marché et inévitable également pour préparer les leaders 
de demain.
Ainsi, l'entrepreneuriat estudiantin est la fortification des jeunes étudiants en termes techniques, managériaux et fonctionnels ; une réelle incarnation de la concrétisation de soi à jeune âge tout en étant en parcours d'apprentissage académique.

Le concept de Junior-Entreprise (JEs) séduit de plus en plus de jeunes et se diffuse au sein des établissements d’enseignement. Quels sont les besoins des Junior-Entrepreneurs pour développer leurs projets ?
Arrivant aujourd'hui à 20 Juniors (9 Junior-Entreprises, 8 Junior-Créations et 3 Junior-Initiatives), le mouvement des JEs connait une croissance remarquable dans les rangées des grandes écoles de commerce et d'ingénierie. Travailler tel un cabinet de conseil rattaché à l'établissement d'enseignement supérieur concerné, la Junior Entreprise est une association à but non lucratif à vocation économique et pédagogique qui a comme but la réalisation de projets et missions au profit de diverses structures, une réelle acquisition du savoir-faire étudié. Ainsi, ces Junior-Entrepreneurs sont des pépinières d'entrepreneuriat estudiantin, vivant au sein de l'écosystème entrepreneurial et collaborant avec les différentes parties prenantes. Il est donc vital de multiplier ces actions de collaboration Junior-Entreprise/Entreprise pour préparer les grands entrepreneurs du Maroc de demain, les créateurs de richesse.

Quelle est l'approche de la CJEM pour promouvoir ce concept ?
La Confédération des Junior-Entreprises marocaines a été créée pour structurer le mouvement Junior-Entreprises et le promouvoir à l'échelle nationale et internationale. En effet, la CJEM a tracé une stratégie de développement du programme Junior-Entreprise basée sur des mécanismes structurels (administration des mesures prises, structuration des JEs...), des mécanismes communicationnels (Collaboration avec les parties prenantes de l'écosystème entrepreneurial, participation dans les différentes manifestations économiques, communication du concept aux potentiels collaborateurs futurs).

Quel est l'impact de cette expérience sur les jeunes ?
L'expérience Junior-Entreprise est une aventure riche en challenge, développement, dépassement de soi et réalisations ; une réelle opportunité pour l'étudiant de découvrir ses limites et côtoyer les donneurs d'ordre et chefs d'entreprise. Ainsi, la Junior-Entreprise permet aux jeunes de mettre en pratique leurs réelles compétences et les développer davantage dans un environnement d'apprentissage, de recherche et de défi.
Par conséquent, la Junior-Entreprise constitue le modèle socio-économique pour l'entrepreneuriat des jeunes dans les nations, notamment les nations africaines, un chantier vital à exploiter. 

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