Les Kurdes quittent Minbej, une ville clé après un accord américano-turc

Dans un communiqué, les Unités de protection du peuple (YPG) ont fait part du «retrait» de Minbej de leurs derniers «conseillers militaires», qui étaient chargés de former des combattants antijihadistes locaux. 

Cette décision intervient au lendemain de discussions entre Américains et Turcs au sujet de cette ville à majorité arabe, située à 30 km de la frontière turque et où des troupes américaines et françaises de la coalition internationale antijihadistes sont stationnées. La tension entre les États-Unis et la Turquie, deux alliés dans l'OTAN, est montée d'un cran cet hiver quand Ankara a plusieurs fois menacé d'étendre vers Minbej l'offensive qu'elle menait contre les YPG dans l'enclave kurde d'Afrine, plus à l'Ouest. Mais elle est un peu retombée fin mai quand Washington et Ankara ont défini les contours d'une «feuille de route» en vue de coopérer pour «assurer la sécurité et la stabilité» dans cette ville. Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo et son homologue turc Mevlut Cavusolgu ont approuvé cette feuille de route. Un haut responsable américain a indiqué que son application serait longue et «compliquée», de nombreux détails restant à négocier. L'accord vise notamment à «tenir l'engagement américain à déplacer les YPG à l'est de l'Euphrate», selon ce responsable. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), le groupe jihadiste contrôle désormais moins de 3% du territoire syrien - contre près de 50% fin 2016 à l'époque de son «califat» autoproclamé -, après des offensives distinctes des FDS et des forces prorégime.