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L'Accord de Paris permettrait d'économiser 54.000 milliards de dollars en soins de santé

Atteindre les objectifs de l'Accord de Paris sur le changement climatique en investissant dans des technologies à faibles émissions permettrait d'économiser environ 54.000 milliards de dollars en soins de santé d'ici le milieu du siècle, indiquent des experts médicaux dans un nouveau rapport publié par la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique. La suppression des subventions aux combustibles fossiles et la mise en place des taxes carbone pourraient améliorer la santé des urbains estiment les scientifiques. Mais ce n'est pas encore gagné.

L'Accord de Paris permettrait d'économiser 54.000 milliards de dollars en soins de santé
La combustion de carburants fossiles, l'exploitation d'installations industrielles et l'utilisation d'énergie polluante pour le chauffage résidentiel sont les principales causes de la mauvaise qualité de l'air. Ph. DR

«Plus de 80% des centres urbains affichent un taux de pollution de l'air supérieur aux normes sanitaires», indique un rapport dans «Health co-benefits of climate action» et repris par la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique. Les auteurs de cette étude estiment que la mise en œuvre de l'Accord de Paris, qui ambitionne de limiter le réchauffement planétaire entre 1,5 et 2 °C, pourrait faire économiser 54.000 milliards de dollars en soins de santé d'ici le milieu du siècle. «La pollution de l'air ambiant n'est pas la conséquence inévitable de la croissance économique moderne. Les villes et les pays devront adopter des sources d'énergie non polluantes, encourager les déplacements actifs, améliorer leurs réseaux de transport, redéfinir les procédés industriels pour éliminer les déchets et s'éloigner des ressources», a déclaré Phillip J Landrigan, un épidémiologiste américain et co-auteur de cette étude. Cette dernière confirme en fait les estimations publiées en 2014  par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) selon lesquelles près de 7 millions de personnes décèdent prématurément en raison de la pollution de l'air : «Ces chiffres représentent plus du double des estimations précédentes et confirment que la pollution de l’air est désormais le principal risque environnemental pour la santé dans le monde.

On pourrait sauver des millions de vies en luttant contre la pollution de l’air», conclut l'OMS. Dans ce même rapport, l'OMS estime que 92% des citadins ne respirent pas d'air sain. Les auteurs du rapport publié dans «Health co-benefits of climate action» ne se contentent pas de dresser un constat, mais proposent également des pistes afin d'apporter des solutions au phénomène de la pollution de l'air ambiant. 
«Supprimer les subventions aux combustibles fossiles et mettre en place des taxes carbone pourraient, si elles sont bien conçues, améliorer la santé, réduire les émissions de gaz à effet de serre, redistribuer la richesse et stimuler l'emploi», affirment les auteurs. Cependant, beaucoup reste à faire sur la taxation des énergies fossiles. Le 14 février dernier, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait publié un rapport selon lequel les impôts sont efficaces pour faire baisser les émissions nocives liées à la consommation d'énergie, mais sont insuffisants pour lutter contre le changement climatique. Intitulé «Base de données sur la consommation imposable d'énergie», ce rapport décrit l’évolution de cette fiscalité, selon la nature de l'énergie et les secteurs économiques, dans 42 pays de l’OCDE et du G20. Réunis, ces pays représentent environ 80% de la consommation d’énergie mondiale au cours de la période 2012-2015 et sur laquelle a porté l'étude. «Des efforts ont été faits ou sont en cours dans plusieurs pays et collectivités pour appliquer le principe “pollueur-payeur”, mais les progrès sur la voie d’une utilisation plus efficace de la fiscalité pour réduire les émissions nocives sont lents et parcellaires dans l'ensemble. Les gouvernements doivent faire plus et mieux», explique Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE. Ce document révèle qu'en 2015 et en dehors des transports routiers, 81% des émissions échappaient à toute imposition, et 97% d'entre elles étaient taxées à un taux inférieur à l’estimation du coût environnemental des émissions de polluants. Pire encore, le charbon, à l'origine de près de la moitié des émissions de carbone liées à l’énergie dans les 42 pays étudiés, «est presque partout l'énergie la moins taxée ou même pleinement exonérée». Face à cette situation, la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique rappelle que l'ONU intensifie ses efforts pour lutter simultanément contre la pollution atmosphérique et le changement climatique, «à la fois par un accord international tel que l'Accord de Paris sur le changement climatique et des campagnes telles que “BreatheLife 2030”, une collaboration entre le Programme environnemental des Nations unies et l'OMS qui vise à aider les villes à mesurer et fixer des objectifs de réduction des polluants atmosphériques et des émissions de gaz à effet de serre». 

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