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L'agriculture des pays en développement a subi une perte de 95,5 milliards de dollars ces dix dernières années

Les catastrophes naturelles ont engendré, ces dix dernières années, 95,5 milliards de dollars de perte au secteur agricole des pays en développement. Ces estimations, établies par l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, font ressortir que l'agriculture africaine a subi un dommage de 26 milliards de dollars. Par type de sinistre, la sécheresse arrive en tête avec des pertes de 29 milliards de dollars à l'échelle des pays en développement.

L'agriculture des pays en développement a subi une perte de 95,5 milliards de dollars ces dix dernières années
En raison de la hausse des températures, la production de blé en Afrique pourrait enregistrer une baisse de 10 à 20% d’ici à 2030 comparé aux rendements des années 1998-2000. Ph. DR

Selon un nouveau rapport, publié le 15 mars, de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les catastrophes naturelles ont engendré, entre 2005 et 2015, des pertes agricoles de près de 96 milliards de dollars dans les pays en développement. Ce document a été révélé lors d'une conférence organisée à Hanoï par le gouvernement vietnamien et la FAO. Avec 48 milliards de dollars de pertes, l'Asie caracole en tête des continents les plus impactés par le dérèglement climatique. 
L'Afrique arrive au deuxième rang (26 milliards de dollars), suivie de l'Amérique latine et des Caraïbes (22 milliards de dollars). En 2014, l’ONU publiait un rapport intitulé «L’Afrique face au changement climatique» où il est affirmé que d’ici 2050 il suffira d’une augmentation de 1,2 à 1,9 °C pour accroître entre 25 et 95% le nombre d’Africains sous-alimentés (+25% en Afrique centrale, +50% en Afrique de l’Est, +85% en Afrique australe et +95% en Afrique de l’Ouest). D’après la même source, les variétés de blé se développent bien à des températures comprises entre 15 et 20 °C, or la température moyenne annuelle en Afrique subsaharienne dépasse actuellement cette plage pendant la saison de végétation. «Si ces tendances climatiques se poursuivent, la production de blé pourrait enregistrer une baisse de 10 à 20% d’ici à 2030 comparé aux rendements des années 1998-2002», conclut l’ONU.

Le rapport de la FAO du 15 mars classe la sécheresse en première cause des dégâts agricoles estimés à 29 milliards de dollars pour l'ensemble des pays en développement. 
«La sécheresse, qui a récemment affaibli les agriculteurs aux quatre coins du monde, en est l’une des causes principales. Selon une étude de la FAO, 83% des pertes économiques induites par la sécheresse sont directement liées au secteur agricole», souligne le rapporte de l'Organisation onusienne. Les inondations sont responsables d'un manque à gagner de 9 milliards de dollars, les glissements de terrain ont causé 10,5 milliards de dollars de dommages, les tempêtes et les températures extrêmes 26,5 milliards, les maladies et infestations 9,5 milliards et les feux de forêt 1 milliard de dollars. «Le secteur agricole, qui comprend la production alimentaire et animale, la foresterie, la pêche et l’aquaculture, est confronté à de nombreux risques, tels que le changement climatique, la volatilité du marché, les ravageurs et les maladies, les événements météorologiques extrêmes et un nombre croissant de longues crises et de conflits», a déclaré José Graziano da Silva, directeur général de la FAO. Ce dernier préconise d'inclure des risques naturels dans l'élaboration des politiques agricoles modernes. Les petits États insulaires en développement sont particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles telles que les tsunamis, les séismes et les tempêtes. Le rapport indique que dans ces pays, les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles sont passées de 8,8 milliards, pour ce qui est de la période allant de 2000 à 2007, à plus de 14 milliards entre 2008 et 2015.

La FAO rappelle qu'elle a développé une méthodologie afin d’évaluer les dégâts agricoles liés aux catastrophes naturelles. La méthodologie de la FAO a été approuvée par l’Assemblée générale des Nations unies et fait partie d’un système de surveillance établi par le «Cadre de Sendai» pour la réduction des risques de catastrophes naturelles. Le «Cadre d'action de Sendai» a été mis en place en 2015 par l'ONU afin d’adopter une démarche de réduction des risques de catastrophe à la fois concise et précise. Début mars, les Nations unies ont entamé une campagne de collecte de données relatives aux dégâts causés par les catastrophes naturelles à travers le monde. L'ONU estime qu'environ 26 millions de personnes s'appauvrissent chaque année en raison d'événements météorologiques extrêmes, dont 90% sont liés au changement climatique. Le «Cadre d'action de Sendai» estime à 1.300 milliards de dollars les pertes économiques dues au changement climatique. Cependant, ces estimations restent imprécises du fait de l'exacerbation des phénomènes climatiques extrêmes qui ne cessent de croître en fréquence et en intensité et entravent les progrès réalisés sur le plan du développement durable. 

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