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Dans l’objectif d’informer sur l’ampleur des violences à l’encontre des femmes au Maroc, l’association marocaine pour les droits des femmes (AMDF) a présenté, mercredi dernier à Casablanca, son 10e rapport annuel de l’Observatoire marocain des violences faites aux femmes «Oyoune Nissaiya».
Ce rapport qui comporte des données statistiques des associations membres de l’Observatoire «Oyoune Nissaiya» actives dans différentes régions du Maroc comme El Jadida, Tanger, Meknès, Larache, Casablanca, Agadir, Beni Mellal, les régions du Sud..., révèle que durant les cinq dernières années, la ville de Casablanca enregistre un nombre record des cas de violences contre les femmes. En effet, 5.583 femmes ont déclaré avoir subi des violences physiques, psychiques, sexuelles et financières, durant les cinq dernières années au centre Habiba Zahi à Casablanca.
D’après l’AMDF, ce chiffre ne reflète qu’une petite partie des femmes qui subissent des violences et estime que le nombre de celles qui n'osent pas déposer des plaintes est beaucoup plus important. «Les 5.583 femmes qui ont porté plainte ont été victimes de 63.748 actes de violence de différents types, ce qui fait une moyenne de plus de 10 actes de violence subis par chaque plaignante. Le taux des violences psychologiques est de 48,5%, suivi des violences physiques (31%). Le taux de violences sexuelles n’est que 3,15%, mais a fait aussi de nombreuses victimes. En effet, 931 hommes ont exercé un viol conjugal, 158 femmes ont été violées et 64 femmes ont été harcelées sexuellement. Malheureusement, la loi 103-13 relative à la lutte contre la violence envers les femmes sous-estime ce type de violences, à titre d’exemple, le viol conjugal qui n’est pas puni. Sachant que les violences sexuelles sont très graves et engendrent des violences psychologiques et physiques. Et elles entrainent également une exclusion sociale des femmes», déplore le rapport.
Et bien que les actes de violence touchent des femmes de différentes tranches d’âge, le rapport montre que la majorité des femmes victimes de violence est âgée de 15 à 28 ans (1975 cas). Par ailleurs, l’AMDF revient dans son document sur les répercussions des violences sur les femmes, notamment au niveau de la santé, le sentiment de l’humiliation, la peur atroce, insomnie, dépression…, ce qui se termine dans beaucoup de cas par le suicide.
