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L'armée israélienne tue au moins 52 Palestiniens

Cinquante-deux Palestiniens ont été tués et des centaines ont été blessés, lundi dans la Bande de Gaza par des soldats israéliens à la frontière, où des dizaines de milliers de personnes manifestent contre le transfert à Al-Qods de l'ambassade américaine en Israël.

L'armée israélienne tue au moins 52 Palestiniens

De violents affrontements entre manifestants palestiniens et soldats israéliens ont fait lundi 52 morts et des centaines de blessés dans la Bande de Gaza, où les Palestiniens protestent contre l'inauguration à Al-Qods de l'ambassade américaine en Israël. Ces 52 décès portent à plus de 100 le nombre de Palestiniens tués dans la Bande de Gaza depuis le début d'un mouvement de protestation massif le 30 mars. Ils font aussi de cette journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014 dans l'enclave sous blocus.

Le président de l'Autorité palestinienne a dénoncé un «massacre» israélien dans la bande de Gaza. «Les États-Unis ne sont plus un médiateur au Moyen-Orient», a aussi déclaré Mahmoud Abbas à Ramallah, devant la direction palestinienne, qualifiant l'ambassade américaine de «nouveau poste avancé de la colonisation». Il a annoncé trois jours de deuil dans les Territoires palestiniens et une grève générale mardi, jour où les Palestiniens marquent la «Nakba», la catastrophe que représente la création en 1948 de l'État d'Israël. Pour sa part, la Turquie a estimé que les États-Unis partageaient la responsabilité du «massacre» à Gaza. «Malheureusement, les États-Unis se sont placés du côté du gouvernement israélien dans ce massacre de civils et sont devenus complices dans ce crime contre l'humanité», a déclaré le Premier ministre turc Binali Yildirim à la presse à Ankara. «Nous condamnons vigoureusement ce vil massacre». Plus tôt, le porte-parole du gouvernement turc Bekir Bozdag avait affirmé sur Twitter que «l'administration américaine est autant responsable qu'Israël de ce massacre». «En transférant son ambassade à Al Qods, l'administration américaine a sapé les chances d'un règlement pacifique et provoqué un incendie qui causera davantage de pertes humaines, des destructions et des catastrophes dans la région», a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a pour sa part dénoncé «un massacre» et le «terrorisme d'État» en réagissant au lourd bilan de morts palestiniens dans la bande de Gaza. «Je maudis Israël et ses forces de sécurité», a-t-il ajouté. 

La répression sanglante des manifestations palestiniennes a été dénoncée par le Comité des Nations unies pour la lutte contre le racisme qui a appelé Israël à cesser immédiatement le recours à la force disproportionnée. Dans une déclaration écrite, l'organe relevant du Haut Commissariat aux droits de l'Homme a exhorté «l'État partie à s'abstenir de tout acte qui pourrait faire de nouvelles victimes et à garantir que les blessés palestiniens aient un accès rapide et sans entrave aux soins médicaux». Les experts du comité onusien se déclarent «profondément préoccupés par le fait que de nombreuses personnes décédées ou blessées ne semblaient représenter aucune menace imminente au moment où elles ont été abattues». L'usage de balles réelles par l'armée israélienne est au cœur des interrogations de la communauté internationale et des organisations de défense des droits de l'Homme. L'ONU, l'Union européenne et des ONG ont réclamé des enquêtes indépendantes, une démarche rejetée par Israël. Les États-Unis, leur grand allié, ont bloqué les démarches en ce sens aux Nations unies. Le gouvernement palestinien basé en Cisjordanie occupée a accusé lundi Israël de commettre un «horrible massacre» dans la bande de Gaza. Le porte-parole du gouvernement palestinien, Youssouf Al-Mahmoud, a exigé dans un communiqué une «intervention internationale immédiate pour stopper l'horrible massacre commis à Gaza par les forces occupantes israéliennes contre notre peuple héroïque». Amnesty International a dénoncé une «violation abjecte» des droits de l'Homme et des «crimes de guerre» à Gaza.  «Nous assistons à une violation abjecte du droit international et des droits de l'Homme à Gaza», a dénoncé l'organisation non gouvernementale basée à Londres sur Twitter. «Ceci doit cesser immédiatement. C'est un autre exemple horrible du recours excessif à la force et de l'usage de balles réelles d'une manière totalement déplorable par l'armée israélienne», a dénoncé Philip Luther, un responsable d'Amnesty International pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, dans un communiqué. «C'est une violation des règles internationales» équivalant «dans certains cas à ce qui semble être des homicides intentionnels constituant des crimes de guerre». Des dizaines de milliers de Palestiniens de la Bande de Gaza se rassemblent depuis le 30 mars près de la frontière pour la «Marche du retour», qui revendique le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés lors de la création d'Israël en 1948. 

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