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L’entrepreneuriat féminin au Maroc au centre d’une rencontre organisée par l’ambassade de France

À l’occasion de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, l’ambassade de France au Maroc et les femmes Conseillères du commerce extérieur français (CCEF) ont organisé, jeudi à Rabat, la huitième édition de la rencontre entre représentants d’entreprises françaises et marocaines consacrée cette année à l’entrepreneuriat au féminin.

L’entrepreneuriat féminin au Maroc au centre d’une rencontre organisée par l’ambassade de France

Évaluer la situation de l’entrepreneuriat féminin au Maroc et les défis à relever pour renforcer la motivation et les ambitions des femmes, tel est en gros l’objectif que s’est fixé l’ambassade de France à Rabat à travers l’organisation d’une rencontre entre représentants d’entreprises françaises et marocaines. En effet, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme, cette rencontre organisée pour la huitième année consécutive a connu la participation de chefs d’entreprises femmes, mais aussi de membres de coopératives, de responsables et de hautes fonctionnaires.
Intervenant à cette occasion, Jean François Girault, ambassadeur de France au Maroc, a souligné l’importance du rôle que jouent les femmes au sein de la société en tant qu’entrepreneures, mais aussi en tant que salariées. Le diplomate français a rappelé à cette occasion que les femmes entrepreneures en France représentaient 32% et que l’ambition affichée actuellement est de hisser ce taux aussi bien dans l’entrepreneuriat que dans la fonction publique à 50% afin d’atteindre la parité.

Un vœu exprimé également par Janick Pettit, femme entrepreneure et gérante d’une société spécialisée dans la réalisation d’études de marché. Selon Mme Petit, les femmes marocaines éprouvent toujours des difficultés à accéder au marché de l’emploi. En 2016, précise-t-elle, seulement 22% des femmes ayant plus 15 ans étaient actives, ce qui représente une moyenne nettement inférieure à celle des pays de l’OCDE qui est de 59%. Cette sous-représentation des femmes se retrouve également au niveau de l’entrepreneuriat où le nombre des femmes entrepreneures ne dépasse pas 6% (ce pourcentage est passé à 9% en 2017), sachant que 37% des femmes actives affichent pourtant l’ambition de créer des entreprises. Toutefois, ces statistiques restent relatives, nuance Mme Pettit, car, selon elle, cette proportion ne prend pas en ligne de compte la réalité de la dynamique entrepreneuriale féminine, principalement à cause du poids de l'informel. En effet, la définition de l’entrepreneuriat féminin au Maroc dépend grandement de la reconnaissance des secteurs et des activités économiques dans lesquels les femmes s’investissent.
Pour sa part, Sakina Bensouda, femme entrepreneure et associée Deloitte Maroc, estime que l’entrepreneuriat au féminin progresse doucement, mais sûrement, d’où l’importance d’améliorer les démarches d’accompagnement des jeunes entrepreneures afin qu’elles puissent surmonter les freins qui entravent encore leur évolution, notamment les difficultés d’accès au financement, le manque d’encadrement ou encore la peur de l’échec. En outre et comme l’ont souligné d’autres intervenantes, la pression liée aux normes sociales et culturelles freine l’évolution de la femme en tant qu’entrepreneure.

«Les attitudes sociétales empêchent certaines femmes d'envisager même la création d'entreprise, tandis que les obstacles systémiques font que de nombreuses femmes entrepreneures restent confinées à des petites entreprises opérant dans l'économie informelle. Cette situation limite non seulement leur capacité à gagner un revenu pour elles-mêmes et pour leurs familles, mais restreint également leur vrai potentiel de contribuer au développement socio-économique, à la création d'emplois et à la protection de l'environnement», ajoute Mme Pettit.
La réalité sociale marocaine a également contribué à façonner l’entrepreneuriat au Maroc. 
En effet, d’après une étude qualitative réalisée par le Centre de recherche HEM et dirigée par Manal El Abboubi, il existe trois profils de femmes entrepreneures. Il s’agit des femmes salariées qui en voulant s’affirmer se sont transformées en entrepreneures, la deuxième catégorie représente les femmes travaillant dans les professions libérales (médecins, ingénieures, architectes) qui sont devenues entrepreneures par défaut. Enfin, la troisième catégorie concerne les femmes responsables de coopératives qui ont choisi l’entrepreneuriat par nécessité et par besoin de survie «et c’est la catégorie qui regroupe le plus grand nombre d’entrepreneures femmes au Maroc», conclut Mme El Abboubi. 
 

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