L'Europe doit jouer l'unité pour faire face au spectre d'une guerre commerciale. C’est le message adressé aux Européens par l’un des membres du directoire de la Banque centrale européenne (BCE).
«L'Europe reste le meilleur bouclier dans une économie mondiale qui est pleine de risques, qui est dangereuse», a déclaré lundi Benoît Coeuré au micro de BFM Business, rapporte l’AFP.
«Le risque d'une guerre commerciale est le risque majeur», a-t-il relevé, notant que «c'est une occasion pour l'Europe de montrer son unité». «On n'affronte pas le peuple américain ni l'économie américaine», mais «il faut refuser le langage guerrier» pour préserver «un mode de fonctionnement de l'économie mondiale juste et équilibré», a-t-il estimé. Pour le responsable européen, une guerre commerciale constituerait «potentiellement un choc négatif pour l'économie mondiale», soulignant que les travailleurs américains seront «les premiers à souffrir». À rappeler que malgré les mises en garde des partenaires commerciaux des États-Unis, le Président américain a formalisé jeudi sa décision d'imposer des taxes à l'importation de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium. Elles entreront en vigueur 15 jours plus tard. Donald Trump a exigé samedi de l'Union européenne «l'abandon» des barrières douanières et règlementaires sur les produits américains, pour être exemptés de ces taxes. L'UE n’a pas tardé à réagir en commençant à préparer des contre-mesures si Donald Trump persistait dans son intention de sanctionner ses sidérurgistes. La plus immédiate, applicable en trois mois, consisterait à taxer lourdement, en guise de rétorsion, certains produits américains emblématiques, comme les jeans, les motos de grosse cylindrée ou le beurre de cacahuète, dont Bruxelles a établi une liste.