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L’insécurité au Mexique met en péril la candidature nord-américaine

À quelques semaines du vote d’attribution de l’organisation de la Coupe du monde 2026, un rapport indépendant pointe du doigt l’insécurité rampante au Mexique, pays membre de la candidature conjointe nord-américaine. La «narco-guerre», l’intégrité des visiteurs et le harcèlement envers les femmes sont autant de facteurs qui pourraient jouer en défaveur de «United 2026».

L’insécurité au Mexique met en péril la candidature nord-américaine

Le Comité de candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde 2026 a bien fait de souligner le taux bas de criminalité et la circulation très contrôlée des armes à feu au Royaume. Selon une étude indépendante, menée par Ergon Associates, l’insécurité au Mexique mettrait en péril la candidature nord-américaine pour l’organisation du Mondial 2026. «Durant un événement comme celui-ci (la Coupe du monde), avec tant d’yeux posés sur les pays hôtes, il est facile pour les participants (joueurs, ouvriers ou spectateurs) d’ignorer l’application des droits de l’Homme, rappelle la publication. Cependant, l’impact possible sur leurs droits humains est significatif.» 

Fondée en 2005 à Londres, Ergon Associates est un organisme spécialisé dans le business, les droits de l’Homme et du Travail. Parmi ses clients, on trouve la Commission européenne, la Banque mondiale et le constructeur d’appareils mobiles Apple. Le rapport d’Ergon analyse les droits de l’Homme dans le contexte d’une éventuelle organisation de la Coupe du monde. Le document soutient qu’un nombre important des risques identifiés «découle des déficiences dans l’implémentation des normes légales, de facteurs contextuels ou locaux.» Au Mexique, l’intégrité des journalistes et autres défenseurs des droits de l’Homme préoccupe et il existe «des preuves significatives de menaces verbales, physiques et violentes, y compris le meurtre» planant sur ces personnes. «Un risque qui ne peut que s’amplifier dans un contexte de Coupe du monde.»

Le Narcotrafic et les agressions sexuelles au quotidien

Pour ce qui est de la violence en relation avec la guerre contre le trafic de drogues, le rapport concède que les combats «sont plus fréquents» en dehors des trois villes incluses dans la candidature (Mexico City, Monterrey et Guadalajara). Mais avec une Coupe du monde, les «narco-trafiquants» seraient plus enclins à perpétrer leurs méfaits dans les trois villes. Les chiffres sont là pour confirmer les inquiétudes quant à la sécurité. Rien qu’en 2017, plus de 25.000 assassinats ont été enregistrés, soit une moyenne de 80 homicides par jour. Les chiffres dévoilés par l’ONG mexicaine «Semaforo Delictivo» dressent un constat qui donne froid dans le dos : il s’agit de la pire année en termes de sécurité dans l’histoire contemporaine du pays. De l’aveu même du gouverneur de l’État du Jalisco, Aristoteles Sandoval, «la vague de violence ne va pas se terminer», a lancé le responsable suprême de l’État dont Guadalajara est la capitale. Sandoval réagissait aux 17 homicides enregistrés lors d’une seule nuit début mars. En outre, le harcèlement sexuel est l’une des principales préoccupations des Mexicains. De 2015 à 2017, le nombre d’assassinats touchant les femmes a augmenté de 47,29%, selon le CNDH local. Dans le rapport d’Ergon, il est spécifié que «la majorité des habitantes de Mexico City ont expérimenté différents types d’abus sexuels (agressions verbales, contact physique non souhaité), dans leurs déplacements quotidiens, ce qui pose problème quant à la sécurité des travailleuses et/ou spectatrices» invitées à prendre part à la grand-messe du football mondial.

Après avoir accueilli le tournoi mondial en 1970 et 1986, le Mexique pourrait être le boulet de la candidature nord-américaine.

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