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L’IRES mène une réflexion sur les enjeux et les stratégies de réponse à la question migratoire

En collaboration avec la fondation Konrad Adenauer Stiftung au Maroc, l’Institut Royal des études stratégiques (IRES) a organisé, mardi dernier à Rabat, une journée d’étude sur «La question migratoire, ses enjeux, ses défis et les stratégies de réponse».

Le Maroc est très impliqué dans la réflexion menée à l’échelle internationale sur la question migratoire. Sur le plan africain, S.M. le Roi Mohammed VI est désigné en tant que leader de l'Union africaine sur la question de la migration. On s’en souvient, le Maroc avait soumis, le 3 juillet 2017, à l’Union africaine à Addis-Abeba, une proposition de feuille de route concernant cette problématique. Le Royaume est ainsi mandaté pour coordonner l'action de l'Union africaine sur cette question. De même, le Royaume copréside le Forum mondial pour la migration et le développement. À ce titre, il abritera, en décembre 2018, la Conférence internationale sur la migration, durant laquelle sera adopté le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières. Un agenda donc international, continental et régional qui rejoint la politique marocaine novatrice que mène le pays en matière de migration, saluée par l’ensemble des acteurs. C’est dans ce contexte et dans le but de contribuer à la réflexion stratégique sur la migration que l’Institut Royal des études stratégiques a organisé une journée de réflexion autour de «La question migratoire, ses enjeux, ses défis et les stratégies de réponse». Cette rencontre scientifique a eu lieu mardi dernier, au siège de l’IRES, en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer. Des ambassadeurs accrédités au Maroc, des représentants d’organismes internationaux, des personnalités marocaines et étrangères, notamment africaines, et un panel d’experts de la question de la migration y ont pris part.

Lors de cette rencontre, les participants ont mis en avant des données relatives à la migration pour ces dernières années. Il en ressort que les migrations légales et clandestines ont connu une forte augmentation. Selon les estimations de l’ONU, le nombre des migrants dans le monde est passé de 173 millions en 2000 à 244 millions en 2015. Ce qui représente une augmentation de 41%. Dans ce volume, 8,2% sont des réfugiés.
Lors de la séance d’ouverture de cette journée, le directeur général de l’IRES, Mohammed Taoufik Mouline, a attiré l’attention sur une problématique bien particulière. «À l’heure actuelle, le débat autour de la question migratoire suscite des controverses entre ceux qui continuent à défendre les vertus de la mobilité comme source de croissance et d’enrichissement culturel et ceux qui mettent plutôt l’accent sur les risques encourus à cause de ce phénomène, sur le plan économique, social et sécuritaire», a-t-il déclaré.
Ainsi, les idées développées lors de cette rencontre ont convergé pour déconstruire deux idées reçues. Il s’agit, tout d’abord, de dire que l’Afrique connaît un important développement des mouvements migratoires internes. Car les données exposées montrent que 50% des migrants africains restent à l’intérieur du continent. C’est-à-dire, environ 16 millions d’Africains, et à peine 28% prennent la direction de l’Europe. Le reste se dirige vers l’Amérique du Nord et certains pays du Moyen-Orient.

L’autre idée reçue que les experts et chercheurs participants à cette rencontre ont essayé de déconstruire concerne l’apport des migrants. Ainsi, ils ont soutenu que les immigrants participent au développement économique du pays d’accueil tout en profitant eux-mêmes. Ce qui s’ajoute aux transferts sociaux partagés et au capital social transmis sur le plan social aux familles d’origine et d’accueil. À cette occasion, la politique marocaine en matière de migration a été saluée, notamment par les représentants des organisations internationales concernées par la question. Cependant, tout en soulignant les efforts menés par le Maroc, le doigt a été mis sur les défis qui restent encore à relever. Il s’agit tout particulièrement de la préparation de la société marocaine à accepter l’autre (le migrant). Il faut la sensibiliser et lui montrer que les migrants sont aussi un vecteur de développement et non pas des concurrents des nationaux. Ainsi, une première session de cette journée a permis de traiter des enjeux et des clés de compréhension des nouveaux phénomènes migratoires dans le monde et des expériences qualifiées de réussies en matière de gestion de la question migratoire au sein du continent, notamment le cas de la nouvelle politique publique marocaine. La seconde session a mis en avant le panorama de la migration intra-africaine et les stratégies adoptées en réponse à la problématique migratoire continentale. La troisième session a porté sur l’examen des caractéristiques et des enjeux de la migration africaine vers l’Europe. La dernière session a concerné les défis liés à la migration en relation avec l’intégration du Maroc à la Cédéao. 

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