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Le long combat des ONG internationales

Greenpeace et l'organisation Natur og Ungdom ont annoncé lundi qu'elles voulaient porter devant la Cour suprême norvégienne leur combat contre l'attribution par le pays nordique de licences pétrolières dans l'Arctique qui connaît un réchauffement rapide, provoquant une diminution régulière de la banquise en superficie et en épaisseur. La surface de glace s'est réduite de 45% depuis 1979. L’ensemble de la banquise pourrait disparaître avant 2040.

Le long combat des ONG  internationales
Selon des estimations officielles, la mer de Barents recèlerait environ 65% des ressources pétrolières restant à découvrir au large de la Norvège.

Début janvier, la branche norvégienne de Greenpeace et l'organisation Natur og Ungdom (Nature et Jeunesse) avaient perdu en première instance le procès qu'elles avaient intenté à l'État norvégien pour protester contre l'octroi en mai 2016 de concessions en mer de Barents, en océan Arctique située au nord de la Norvège et de la Russie. Qu'à cela ne tienne. Lundi, Greenpeace a annoncé qu'elle voulait porter devant la Cour suprême norvégienne leur combat contre l'attribution par le pays nordique, plus gros producteur d'hydrocarbures d'Europe de l'Ouest, de licences pétrolières dans l'Arctique. «Il est clair comme de l'eau de roche que l'État enfreint la Constitution et notre droit à un environnement sain en attribuant de nouveaux gisements pétroliers», a déclaré le chef de Natur og Ungdom, Gaute Eiterjord. Cette bataille devant les tribunaux illustre la judiciarisation croissante de la lutte contre le changement climatique.

Les deux ONG invoquent l'Accord de Paris signé par la Norvège en 2016, qui vise à limiter à moins de 2°C le réchauffement, ce qui suppose de renoncer graduellement aux énergies fossiles. La Norvège, qui tire son immense richesse des hydrocarbures, cherche à enrayer le déclin de sa production pétrolière, divisée par deux depuis 2000, et compte pour ce faire sur le Grand Nord. Ces explorations pétrolières pourraient avoir des conséquences irréversibles dans un écosystème déjà fragile. Les températures dans l’Arctique montent deux fois plus vite qu’ailleurs sur la planète. À l’automne 2016, les températures moyennes dépassaient les normes saisonnières de 6°C. La fonte du pergélisol, qui stocke environ 50% du carbone du monde, touche déjà l’infrastructure du Nord et pourrait rejeter des volumes importants de méthane dans l’atmosphère. Selon Gilles Ramstein de l’Institut Pierre-Simon Laplace, fédération de neuf laboratoires français, «si tout le permafrost se mettait à fondre, cela libérerait l’équivalent actuel de 70 années d’émission de carbone». Le 23e cycle de concessions avait vu l'attribution en mai 2016 de dix licences à 13 groupes pétroliers, parmi lesquels le champion national Statoil, les Américains Chevron et ConocoPhillips et le russe Lukoil, y compris dans une région jusqu'alors totalement inexplorée. Il appartient maintenant à la Cour suprême, plus haute instance judiciaire du pays, de décider si elle accepte d'examiner l'affaire.  

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