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L'orientation pédagogique, une absence aux conséquences désastreuses

La cité des marguerites a abrité, mardi dernier, la première édition de la Journée d’orientation pédagogique et de l’insertion professionnelle.

L'orientation pédagogique, une absence  aux conséquences désastreuses
La rencontre a mis à nu la problématique de l’orientation pédagogique qui n’est pas l’apanage d’un seul département, mais relève d’une responsabilité collective.

L’accès au marché du travail est devenu la préoccupation majeure des étudiants et de leurs parents : chômage des diplômés, difficultés d’insertion dans la vie active, formation inadaptée, orientation inefficace et crise de l’école. Ces sujets majeurs ont été abordés, mardi dernier, lors de la première édition de la Journée d’orientation pédagogique et de l’insertion professionnelle organisée par le Laboratoire des sciences de l’ingénieur et modélisation (Simolab) de l’Université Ibn Tofaïl.  
Tenue sur le thème «Orientation pédagogique, formation et insertion professionnelle», cette rencontre répond à un besoin insistant des étudiants. Le Pr Fatiha Benmimoun, du laboratoire Simolab et membre du comité d’organisation, a constaté, durant sa carrière d’enseignante universitaire, que les étudiants se heurtaient depuis plusieurs années aux problèmes d’orientation pédagogique. Qu’il s’agisse d’étudiants qui se sont inscrits pour la première fois ou ceux qui sont à mi-parcours de leurs études. Selon elle, ce problème d’orientation se pose avec acuité. «J’ai rencontré plusieurs étudiants de différentes branches qui sont obnubilés par la question du choix de la filière. Partant de ce constat, j’ai pensé qu’il serait très utile d’organiser des rencontres dédiées à l’orientation pédagogique, vu la rareté des structures qui s’intéressent à cette problématique, source d’inquiétude pour les étudiants», a-t-elle indiqué.

Conscient de l’importance capitale que revêt l’orientation pédagogique comme clé de la réussite, l’inspecteur régional de l’orientation pédagogique de Rabat-Salé-Kénitra, Abdelaziz Snihji, n’a pas manqué de souligner l’importance de l’organisation de telles journées. Cette question de l’orientation pédagogique, a-t-il ajouté, doit faire l’objet d’une réflexion collective. Il a insisté, à cet effet, sur l’importance de la coordination entre l’enseignement scolaire, universitaire et la formation professionnelle. 
Selon lui, cette rencontre constitue une occasion idoine pour enrichir le débat sur la problématique de l’orientation pédagogique qui n’est pas l’apanage d’un seul département, mais d’une responsabilité collective, impliquant plusieurs intervenants. «Notre souci majeur est de créer les conditions favorables pour un passage réussi du lycée à l’université. Nous sommes conscients des difficultés qui se dressent devant les élèves et les étudiants durant leur cursus. Notre rôle d’éducateurs et d’acteurs est de les accompagner à bon port. La question de l’orientation pédagogique a besoin d’être institutionnalisée davantage», a-t-il souligné.  Cette rencontre a constitué l’occasion de recueillir des témoignages d’étudiants, les premiers concernés par cette problématique. Imane Bouhazama, titulaire d’un Master en communication et marketing, est catégorique. Elle affirme qu’un nombre incalculable d’étudiants sont désorientés, déboussolés, dès la première année de leurs études universitaires. Ils arrivent à l’université sans être conseillés ni accompagnés. «J’en connais plusieurs qui ont passé deux ou trois ans dans une filière et qui ont été obligés, par la suite, soit de quitter carrément la vie estudiantine, sinon de changer de branche. À mon humble avis, l’orientation pédagogique doit être amorcée dès le collège, en prenant en compte les centres d’intérêt et les talents de chaque élève», a-t-elle confié. 

Évoquant la vision stratégique de la réforme 2015-2030 du système éducatif, Imane Bouhazama a émis le souhait que l’orientation pédagogique y soit inscrite comme chantier prioritaire. Ce souci d’orientation pédagogique est également partagé par Oumaïma El Mokri, étudiante en management, audit et contrôle. Selon elle, cette rencontre a pour objectifs : la diversification des voies d’orientation, la lutte contre le décrochage et la réorientation des étudiants en échec à la fin de la première ou de la deuxième année universitaire. «Il n’est jamais trop tard pour réussir», a-t-elle estimé.  Il est à souligner que selon une étude réalisée par les étudiants, à l’initiative du Laboratoire des sciences de l’ingénieur et modélisation, près de 50% d’étudiants ne reçoivent pas de soutien institutionnel en matière d’orientation pédagogique et, en majorité, ils recourent aux réseaux sociaux pour le choix de leurs études. Toujours selon la même enquête, présentée lors de cette journée, 70% des étudiants sont insatisfaits de leurs choix de formation. n

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