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L'UE n’est pas sûre que son offre commerciale soit suffisante pour les États-Unis

L’Union européenne redoute que sa proposition commerciale pour dissuader Donald Trump de lui appliquer des droits de douane punitifs sur l'acier et l'aluminium reste «insuffisante», au moment où Washington vient de s'entendre avec Pékin.

L'UE n’est pas sûre que son offre commerciale soit suffisante pour les États-Unis
Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn s'entretient avec la commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström en marge d'une réunion ministérielle à Bruxelles le 22 mai 2018. Ph. AFP

L’Union européenne (UE) a mis au point une offre commerciale pour dissuader Donald Trump de lui appliquer des droits de douane punitifs sur l'acier et l'aluminium, mais elle est loin d’être sûre qu’elle fera l’affaire. Les ministres du Commerce européens redoutent, en effet, que cette proposition commerciale reste «insuffisante», au moment où Washington vient de s'entendre avec Pékin.
«Je crois que (les États-Unis) estiment que ce n'est pas assez», a prévenu la commissaire au Commerce, Cecilia Malmström, mardi à son arrivée à une réunion ministérielle à Bruxelles, a rapporté l’AFP. «Les choses ne sont pas encore clarifiées et le délai expire le 1er juin», a-t-elle rappelé.
À rappeler que les dirigeants européens se sont mis d'accord la semaine dernière lors d'un sommet à Sofia sur ce qu'ils sont prêts à mettre sur la table de négociations pour échapper aux taxes douanières de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium, annoncées en mars par Donald Trump et dont ils ne sont provisoirement exemptés que jusqu'au 1er juin. Pour eux, il est hors de question de négocier «avec un pistolet sur la tempe». Ils se disent désormais prêts à discuter, en cas d'exemption définitive, d'un accord commercial «restreint» avec les États-Unis et à ouvrir leur marché au gaz naturel américain.
«Nos arguments pour la négociation, c'est de donner aux États-Unis des incitations pour nous exempter», mais «on n'a pas de raisons d'être optimistes», estimait lundi une source diplomatique.
Pour le moment, presque personne à Bruxelles ne se risque d'ailleurs à anticiper la réaction de Donald Trump, à qui reviendra la décision finale sur une éventuelle exemption de l'UE qui a déjà bénéficié de deux sursis temporaires.
«Nous devons nous préparer à différents scénarios», en particulier celui où les taxes américaines seraient définitivement appliquées à l'UE, a affirmé Mme Malmström. Bruxelles a préparé des contre-mesures sur une liste de produits américains emblématiques, comme le beurre de cacahuète, et les jeans, qui pourraient légalement être mises en place à compter du 20 juin.
«Nous sommes des alliés, mais nous ne sommes pas des vassaux», a insisté mardi à son arrivée le secrétaire d’État français aux Affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne.
«Nous pouvons, nous devons commercer où nous voulons, quand nous voulons, avec qui nous voulons», a-t-il ajouté. L'offre des Européens, définie après des semaines d'échanges entre Mme Malmström et son homologue américain Wilbur Ross, vise à mettre fin au risque croissant de guerre commerciale avec les États-Unis, d'autant plus dangereux que, sur un autre front, Washington vient de parvenir à un accord de principe avec Pékin pour réduire le déficit commercial américain. 

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