L’Université mobilisée en faveur d’un marketing durable

L’ENCG de Kénitra a abrité une rencontre scientifique qui s’inscrit dans le cadre des engagements de cette grande école, relevant de l’Université Ibn Tofaïl, en faveur d’un développement local et national prenant en compte l’équilibre entre les intérêts de l’entreprise et les exigences de l’environnement.
Sadok Khazrouni, directeur de l’ENCG, l’organisation d’un tel événement constitue «une occasion idoine pour un échange fructueux entre experts, universitaires et doctorants sur une thématique concernant les tendances et les défis caractérisant les pratiques de marketing et de communication au sein des organisations, notamment sur le marketing durable, la responsabilité sociale de l’entreprise et les thèmes connexes», a-t-il indiqué.
De son côté, le Pr Azzedine El Midaoui, président de l’Université Ibn Tofaïl, a rappelé que la technologie ne peut, à elle seule, résoudre les problèmes liés à l’environnement et au développement durable. Il n’a pas manqué d’évoquer la responsabilité sociétale, indiquant que les questions d’éthique et de responsabilité des entreprises sont devenues prioritaires afin de réconcilier l’Homme avec son environnement social et naturel. 
Cet avis a été partagé par Redouane Barzi, professeur à l’ENCG et président du comité d’organisation. «Le marketing durable est éthique, social, responsable et solidaire. Il a droit à une marge de bénéfices, tout en respectant le consommateur et la société», a-t-il fait savoir. Il a mis l’accent, en ce sens, sur les défis auxquels les entreprises sont confrontées, en citant la conciliation entre la création de valeur et le respect des exigences sociales, sociétales et environnementales. 
«Les villes intelligentes (smart cities) : entre création de valeur pour les usagers et impératif de responsabilité pour les citoyens», a été le thème de la communication du Pr Gilles N’goala, vice-président de l’Association française de marketing. Dans une déclaration à «Le Matin», il a fait savoir que le rôle du marketing est d’analyser les comportements et les usages des personnes, de donner des grilles de lecture et d’alimenter les décideurs en informations sures et crédibles, de manière à ce que la durabilité et la soutenabilité soient assurées sur le long terme. 
«Aujourd’hui, 50% de la population mondiale vit dans des villes, occasionnant ainsi de nombreuses externalités négatives, telles que la pollution, les embouteillages, les difficultés de traitement des déchets, la surconsommation énergétique, la pression immobilière et l’élévation du coût des logements, les tensions sociales et l’exclusion vers des quartiers périphériques et, plus globalement, une dégradation de la qualité de vie des habitants», a-t-il souligné.
Pour sa part, le Pr Paul Valentin Ngobo a axé sa communication sur une étude effectuée dans quatre pays africains sur le thème «La culture et le comportement socialement responsable». Il a constaté que l’innovation technologique ouverte n’a pas eu l’effet escompté dans certains pays africains. Il a cité, à ce propos, les sacs de plastique qui pullulent dans certains villages et villes du continent, malgré les campagnes de sensibilisation. À ses yeux, la question de l’environnement est d’ordre culturel et les comportements vis-à-vis de la question environnementale changent d’un pays à l’autre, et même d’un groupe social par rapport à un autre du même pays. 
L’étude scientifique du Pr Paul Valentin Ngobo a, par ailleurs, révélé que certaines populations en Afrique ont des valeurs, des croyances et des représentations proches de la nature et de la protection de l’environnement.