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L'usage non médical des médicaments sur ordonnance inquiète l’ONU

Le rapport mondial sur les drogues 2018 publié mardi insiste sur l'impact de l’utilisation des différents types de drogues sur la santé.

L'usage non médical des médicaments sur ordonnance inquiète l’ONU
Les opioïdes, utilisés initialement pour soulager des patients atteints de cancers, causent les dommages les plus importants et représentent 76% des décès impliquant des drogues.

L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a publié mardi le rapport mondial sur les drogues 2018. Parmi les principales conclusions de ce document figure la problématique de l’usage non médical de médicaments sur ordonnance qui ne cesse d’augmenter et qui est en train de devenir une menace majeure pour la santé publique et pour les forces de l'ordre dans le monde entier. Les opioïdes, qui sont une préparation médicamenteuse obtenue à partir d’opiacé psychotrope de synthèse et utilisé généralement pour soulager des patients atteints de cancers, causent les dommages les plus importants et représentent 76% des décès impliquant des drogues. «Le fentanyl et ses analogues demeurent un problème en Amérique du Nord, alors que le tramadol - un opioïde utilisé pour traiter la douleur modérée et sévère - est devenu une préoccupation croissante dans certaines régions d'Afrique et d'Asie. L'accessibilité du fentanyl et du tramadol à des fins médicales est essentielle pour traiter la douleur, mais les trafiquants les fabriquent illicitement et les dispersent dans des marchés illégaux causant des dommages considérables pour la santé», a souligné le rapport. «La saisie mondiale d'opioïdes pharmaceutiques en 2016 était de 87 tonnes, soit environ la même quantité que l'héroïne saisie cette année-là. Les saisies d'opioïdes pharmaceutiques -principalement le tramadol en Afrique de l'Ouest et du Centre, et l'Afrique du Nord représentaient 87% du total mondial en 2016. Les pays d'Asie, qui représentaient auparavant plus de la moitié des saisies mondiales, ont déclaré seulement 7% du total en 2016».
Par ailleurs, le rapport révèle que le nombre de personnes consommant des drogues dans le monde au moins une fois par an est resté stable en 2016 avec environ 275 millions de personnes, soit environ 5,6% de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans. 
En examinant les vulnérabilités de différents groupes d'âge, le rapport constate que la consommation de drogues et les dommages associés sont les plus élevés chez les jeunes, par rapport aux personnes plus âgées. «La plupart des recherches suggèrent que l'adolescence précoce (12-14 ans) à tardive (15-17 ans) est une période de risque critique pour le début de la consommation de substances et peut atteindre un pic chez les jeunes adultes (18-25 ans).
Le cannabis est une drogue de prédilection commune pour les jeunes. Cependant, l'usage de drogues chez les jeunes diffère d'un pays à l'autre et dépend, chez les jeunes, de la situation sociale et économique des personnes concernées : les drogues de club, prises durant la vie nocturne ou dans des lieux festifs parmi les jeunes aisés ; s'opposent à l'utilisation de substances inhalées parmi les enfants de la rue pour faire face à leur situation difficile», souligne le rapport de l’ONUDC. Et d’ajouter que «la consommation de drogues chez les personnes âgées (âgées de 40 ans et plus) a augmenté plus rapidement que chez les plus jeunes. Ceci, bien que les données disponibles soient limitées, nécessite notre attention, constate le rapport. Les personnes qui ont traversé l'adolescence à une époque où les drogues étaient populaires et largement disponibles sont plus susceptibles d'avoir essayé des drogues et, possiblement, d'avoir continué à les utiliser».
Les usagers de drogues plus âgés font souvent face à de multiples problèmes de santé physique et mentale, ce qui rend les traitements médicamenteux efficaces plus difficiles, cependant peu d'attention a été accordée aux troubles liés à l'usage de drogues chez les personnes âgées. «À l'échelle mondiale, les décès directement attribuables à la consommation de drogues ont augmenté de 60% de 2000 à 2015. Les personnes âgées de plus de 50 ans représentaient 27% de ces décès en 2000, cette proportion est passée à 39% en 2015. Approximativement, chez les individus de 50 ans et plus, les trois quarts des personnes décédées suite aux troubles relatifs à l'usage de drogues, font partie de la génération vieillissante des utilisateurs d'opioïdes», indique le rapport mondial des drogues. 
La majorité des personnes qui consomment des drogues sont des hommes, mais les femmes ont des habitudes d'usage de drogues plus spécifiques, constate le rapport. La prévalence de l'usage non médical d'opioïdes et de tranquillisants par les femmes reste à un niveau comparable à celui des hommes, sinon plus élevé. Alors que les femmes commencent à consommer des substances plus tardivement que les hommes, elles ont tendance à augmenter plus rapidement leur consommation d'alcool, de cannabis, de cocaïne et d'opioïdes que les hommes et à développer rapidement des troubles liés à la consommation de ces drogues.

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