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Le «Oui, mais» de Fitch Ratings

Fitch Ratings confirme à «BBB-» la note du Maroc pour ses émissions à long terme en devises et en monnaie locale, assortie d’une perspective stable. En dépit de sa stabilité macroéconomique, le pays reste pénalisé par la faiblesse de ses indices de gouvernance et de développement ainsi que par un niveau élevé de la dette publique et des déficits jumeaux.

Le «Oui, mais» de Fitch Ratings
L’agence estime que l'objectif annoncé par le gouvernement de réduire la dette publique à 60% du PIB en 2021 ne sera probablement pas atteint.

Fitch Ratings confirme l'Investment Grade du Maroc. L’agence de notation financière internationale maintient à «BBB-» la note du Royaume (Issuer Default Rating-IDR : note de défaut émetteur) pour ses émissions à long terme en devises et aussi en monnaie locale, assortie d’une perspective stable. La note IDR à court terme «F3» ainsi que la note de plafond souverain «BBB» sont également confirmées. Cette notation reflète une stabilité macroéconomique «historique», la position extérieure confortable du pays ainsi qu’une faible part de la dette en devises dans la dette publique. De bons indicateurs contrebalancés par des indices de gouvernance et de développement qui restent faibles. Le pays est également pénalisé par un niveau élevé de la dette publique et des déficits budgétaire et de compte courant. Sur ce volet, les experts de l’agence soulignent que le gouvernement manquera son objectif de réduire le déficit budgétaire de l’État (central government – CG) à 3% en 2018, après 3,6% du PIB en 2017. Ils prévoient que ce déficit s'élèvera à 3,8% du PIB cette année, contre une estimation révisée du gouvernement de 3,5%. Cette évolution s’explique notamment par la hausse des prix des hydrocarbures qui entraînera un dépassement de 0,4% du PIB des dépenses en subventions.
En outre, les décaissements au titre des subventions des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ainsi que les recettes de l’impôt sur les sociétés seraient inférieurs aux prévisions budgétaires. De plus, malgré des investissements importants dans les infrastructures et les capacités industrielles ces dernières années, «l’activité non agricole du Maroc n'a pas réussi à s'accélérer et l'intensité de la croissance de l'emploi reste faible, ne donnant lieu qu'à de légères améliorations des indicateurs sociaux».
Concernant les perspectives, Fitch prévoit un déficit CG globalement stable à 3,7% du PIB en 2019, qui s’améliorerait à 3,5% en 2020, principalement en raison de la baisse des dépenses d'investissement par rapport au PIB. L’agence estime, en outre, que l'objectif annoncé par le gouvernement de réduire la dette publique à 60% du PIB en 2021 ne sera probablement pas atteint. Selon elle, la dette publique s'élèverait à 67,6% du PIB en 2020, contre 65,1% en 2017.
«La dette publique est en hausse depuis le niveau bas de 2008 (45,4% du PIB), reflétant une croissance modérée et des progrès lents et intermittents sur le plan de la consolidation fiscale», alerte Fitch.
Pour ce qui est de la croissance, le PIB augmenterait en moyenne de 3,2% en 2018-2020, en phase avec la médiane actuelle de la catégorie «BBB» de 3,3%. Le déficit du compte courant représenterait en moyenne 4,2% du PIB en 2018-2020, contre 3,6% en 2017, soit au-dessus de la médiane actuelle de «BBB» de 1,6%. Ces prévisions reflètent un déficit commercial plus important. La hausse des importations, notamment pour l'assemblage d'intrants de l'industrie, ne sera que partiellement compensée par la performance à l'exportation tirée par les ventes de phosphates et de matériel de transport. Enfin, concernant les investissements directs étrangers, ils pèseraient en moyenne 1,7% du PIB en 2018-2020. 

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