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Malgré la défaite, les Comores infligent une leçon d’humilité aux Lions de l’Atlas

La sélection nationale a eu droit à une piqûre de rappel, malgré la victoire face aux Comores (1-0), en éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations, Cameroun 2019. Les Lions de l’Atlas ont peiné devant un adversaire bien ordonné, qui n’a pas mérité de perdre au bout du temps additionnel.

Malgré la défaite, les Comores infligent une leçon d’humilité aux Lions de l’Atlas
Ph. Saouri
Au terme de la pire prestation de l’équipe nationale depuis la venue d’Hervé Renard, l’équipe nationale du Maroc a remporté trois points dans la course à la qualification à la Coupe d’Afrique des nations, Cameroun 2019. Face aux Comores, les Lions de l’Atlas ont peiné et multiplié les erreurs, avant de l’emporter au bout du temps additionnel, grâce à un pénalty transformé par Fayçal Fajr à la 96e minute. Dans une soirée marquée par l’imprécision et les erreurs de casting, les trois points sont certes une délivrance, mais le rendu n’a rien de rassurant, d'autant plus que mardi, les Comoriens vont chercher à s’imposer par orgueil, le couteau entre les dents.

 

Le flou artistique en l’absence du «maestro»

On savait qu'en l’absence de Hakim Ziyech, le métronome de cette équipe, la partie allait être compliquée. À cela se sont ajoutées les forfaits de dernière minute de Younès Belhanda, Youssef Aït Bennasser et Noussaïr Mazraoui. Avec une feuille de match limitée à 18 joueurs, le sélectionneur a décidé de renforcer l’attaque, en alignant En-Nseyri en soutien de Boutaïb. Du coup, le poste de «faiseur de rêves» est revenu à M’barek Boussoufa. Sans club depuis le Mondial, le «lutin» s’est retrouvé hors de son habitat naturel. Là même où les Lemerre, Gerets et Taoussi l’ont sacrifié, dénaturant son rôle de prédilection dans les bases de la production du jeu. L’alternative a été logiquement de balancer de longs ballons dans le cœur de la défense adverse.

 

Les «Cœlacanthes» n’avaient rien de préhistorique

Dans cette configuration, les Comoriens pouvaient évoluer à leur aise. D’ailleurs, il faut saluer le travail tactique du coach Amir Abdou et son exécution par les coéquipiers d’Ali Ahamada. Bien sur leurs appuis, sans aucun complexe, les «Cœlacanthes» ont assuré le spectacle en défendant avec beaucoup de métier et de sang-froid. Un visage prometteur pour une équipe que beaucoup, y compris la presse et le public marocain, ont sous-estimé. La seule alternative pour les Lions était alors les frappes lointaines. À ce jeu, Ahamada a été intraitable face aux tentatives d’Amrabat, de Fajr et même En-Nseyri. Une impuissance qui n’a été réglée ni par l’entrée d’Ayoub El Kaabi, ni par le repositionnement d’Achraf Hakimi sur le couloir droit.

 

Azaro pose sa candidature pour une place de titulaire

À 20 minutes du terme, Renard décide de lancer dans le bain Walid Azaro. Un pari risqué, d'autant plus que quelques minutes auparavant, il a fallu une intervention providentielle de Yassine Bounou pour empêcher Faiz Selemani d’ouvrir le score. Azaro prend ses responsabilités et la pression monte. D’ailleurs, l’attaquant d’Al Ahly combine à merveille avec Hakimi, lequel est fauché dans la surface. L’arbitre mauritanien Lemghaifry n’hésite pas à siffler le pénalty, au grand dam de toute la délégation comorienne, scandalisée non pas par la décision elle-même, mais par son timing, puisque le chrono avait dépassé les 5 minutes du temps additionnel d’une quinzaine de secondes. Fajr transforme et délivre les spectateurs restés au stade, accrochés à une lueur d’espoir. La victoire est certes là, mais elle vient avec un lot d’enseignements à tirer. Le plus important étant que les Lions de l’Atlas doivent tourner définitivement la page du Mondial et revenir aux principes qui ont marqué l’ère Renard, dont le premier est l’humilité. 


Déclarations

Fayçal Fajr, milieu de terrain

«Le plus important est la victoire»

«On a fait tout notre possible pour gagner ce match, mais c’était difficile face à une équipe qui a bien défendu. Il faut dire au public qu’il n’y a pas de match facile chez nous en Afrique. Le plus important est d’avoir remporté les trois points, même si la manière n’a peut-être pas été bonne. En face, il y avait des joueurs professionnels. Maintenant, il faut vite penser au match de mardi. Il faut travailler, parce que ce sera très difficile comme aujourd’hui.»

 

Patrice Beaumelle, sélectionneur adjoint du Maroc

«On ne va pas remporter tous nos matchs à domicile avec un large score» 

«Dans le football de haut niveau, il n’y a pas de petites équipes. Je pense que ce soir, on a eu un exemple concret. C’était un match stérile, stressant, où il fallait trouver la brèche. L’important, c’était les trois points. On était sortis de la Coupe du monde un peu déçus, comme avec les Comores aujourd’hui. Je dirais que tout s’équilibre, puisque c’était en notre faveur ce soir. Il faut quand même saluer les joueurs, qui y ont cru jusqu’à la fin, même en l’absence de Ziyech et Belhanda. Je les félicite pour leurs efforts et pour avoir trouvé les ressources pour aller chercher les trois points.»

 

Amir Abdou, sélectionneur des Comores

«Au-delà de l’injustice, j’ai peur qu’on empêche notre équipe de grandir»

«Je suis très triste pour mes joueurs. On avait bien préparé ce match, on s’attendait à une équipe qui prenne des risques. Mais on a joué avec un 12e adversaire sur le terrain, qui est l’arbitre. Je pense que tous les Marocains l’ont vu. Même Hakimi est venu nous dire qu’il n’y avait pas faute. Cela fait cinq ans que je suis avec la sélection et à chaque fois qu’on affronte une équipe avec de grands moyens économiques et tout, je me rends compte que ça va être compliqué de grandir. Hervé Renard s’est plaint en Coupe du monde et moi je me plains à la CAN.»

 

Hervé Renard, sélectionneur du Maroc

«On a manqué de créativité et on a gagné sur un coup du sort»

«Le problème ce soir est qu’il y avait des joueurs de qualité, mais qui ont manqué de créativité, moi en premier. Quand on ne trouve pas la faille, c’est que c'est l’entraîneur qui n’a pas trouvé les clés. On a gagné sur un coup du sort, même si on a eu la volonté de se projeter dans la surface. C’est une décision (le pénalty, ndlr) qui est difficile à accepter pour les Comores. Je me mets à leur place, parce que ça m’est déjà arrivé. Je remercie le public qui nous a soutenus malgré la mauvaise qualité de notre match. Ils auraient pu nous siffler quand on a abusé de longs ballons. Ce soir, on a fait plus du “Kick and Rush” que de jouer au football. Heureusement qu’on a pris les trois points.»


Billet

Un sérieux avertissement pour Hervé Renard

Longtemps stérile face à une équipe comorienne déterminée, les Lions de l’Atlas ont vraiment peiné samedi avant d’arracher une courte, mais précieuse victoire (1-0) dans les arrêts de jeu. Rarement dangereux, les hommes d’Hervé Renard ont pris une leçon de football face aux Îles Comores, classés 149e au niveau mondial.

 

Les Lions de l’Atlas ont livré leur pire match depuis l’arrivée d’Hervé Renard à la tête de la sélection nationale. Un rappel à l’ordre pour le technicien français qui a raté ses choix pour ce match comptant pour la troisième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations. C’est inquiétant, dans la mesure où les Lions de l’Atlas n’ont rien montré d’extraordinaire durant les 90 minutes de temps réglementaire. Renard, qui a privilégié la continuité en faisant confiance à la majeure partie des joueurs ayant disputé la Coupe du monde, s’est rendu à l’évidence que plusieurs de ses cadres n’avaient plus le niveau requis pour évoluer en sélection nationale.

Certes, Renard a eu le courage d’endosser la responsabilité de la mauvaise prestation de son équipe, mais il doit également avoir le courage d’écarter des éléments en manque de compétition ou qui ont dépassé la trentaine, quel que soit leur statut. Une équipe ne peut pas être compétitive avec huit titulaires ayant dépassé les 30 ans. Samedi, Boussoufa, Boutaïb et Nabil Dirar étaient perdus sur le terrain tout simplement parce qu’ils manquent de rythme et de matchs. Al Ahmadi, Mendyl ou encore Amrabet n’ont plus l’impact escompté sur le jeu de la sélection nationale. Il n’y a pas de quoi jubiler, malgré la victoire au final. Ce match est un réel avertissement pour le sélectionneur national. Abderrahman Ichi

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