Le Conseil économique, social et environnemental a tenu, jeudi à Rabat, sa 90e session ordinaire. Présidée par Nizar Baraka, cette session a été consacrée à l’examen de la relation du Maroc avec la Cédéao, à la lumière de la demande présentée par le Royaume à ce groupement régional d'Afrique de l'Ouest.
Pour Boulkassoum Haidara, président du Conseil économique, social et culturel du Mali, la demande d’adhésion du Maroc à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest relève «d’une simple formalisation» de participation à la construction d’un pan de l’édifice familial que constitue l’Afrique. «Il ne peut être compris autrement pour qui connaît la nature des rapports officiels multiformes et pluridimensionnels ponctués de nombreuses interférences, d’intérêts divers, voire de complicités existant entre le Royaume du Maroc et les membres de cette entité économique», a souligné le responsable malien.
Pour M. Haidara, l’adhésion du Maroc à la Cédéao contribuera à accroître les capacités de cette Communauté grâce aux progrès économiques qu’il a enregistrés ainsi que sa maîtrise de certaines technologies de pointe qui en font un acteur majeur pour un développement accéléré de la sous-région ouest-africaine. Toutefois, estime M. Haidara, cette adhésion mettra en concurrence, dans certains domaines, les entreprises marocaines avec celles des pays de cette Communauté, d’où la nécessité d’établir des règles de concurrence justes et claires pour éviter l’éventuelle disparition de certaines entreprises. «Il est naturel que chaque partie évalue les avantages et les risques d’une relation plus approfondie», ajoute le président du CESC. De son côté Tawfik Mouline, directeur général de l’Institut Royal des études stratégiques, qui a présenté un résumé du rapport stratégique de l’IRES 2018 sur «Le développement autonome de l’Afrique», a indiqué que ce document fait ressortir la contribution actuelle du Maroc ainsi que le rôle que le Royaume pourrait jouer, à l'avenir, en faveur du développement autonome de cet immense continent. Évoquant la contribution de l'Afrique à la création de la richesse économique mondiale, le même responsable a souligné qu’elle est élevée, tant par les matières premières qu'elle fournit au reste du monde que par les ressources humaines qu'elle déploie au sein du continent et au-delà, d’où l’importance de renforcer son autonomie et sa capacité à décider pour elle-même et à faire entendre sa voix dans le concert des nations.