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Le Mali estime que l’adhésion du Maroc accroîtra les capacités de la Cédéao

Approfondir la réflexion stratégique autour de l’adhésion du Royaume à la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) était au cœur de la 90e session ordinaire du Conseil économique, social et environnemental (CESE), tenue jeudi à Rabat.

Le Mali estime que l’adhésion du Maroc accroîtra les capacités de la Cédéao
Boulkassoum Haidara, président du Conseil économique, social et culturel du Mali : le Maroc a une expertise et un savoir-faire à partager.Ph. MAP

Le Conseil économique, social et environnemental a tenu, jeudi à Rabat, sa 90e session ordinaire. Présidée par Nizar Baraka, cette session a été consacrée à l’examen de la relation du Maroc avec la Cédéao, à la lumière de la demande présentée par le Royaume à ce groupement régional d'Afrique de l'Ouest.

Pour le président du CESE, Nizar Baraka, l’organisation de cette rencontre s’inscrit dans une démarche de réflexion stratégique visant à contribuer à la construction d’une Afrique intégrée, prospère, stable et innovante. «Le Maroc a demandé à intégrer la Cédéao. Notre objectif est d’examiner les moyens d’inclure cette intégration dans un contexte plus global, celui d’une vision intégrée qui garantira le développement de tout le continent et dans laquelle le Maroc a tout un rôle à jouer», a-t-il expliqué dans une déclaration accordée au «Matin».

En effet, à un moment où la réalisation de l’intégration africaine passe par la convergence des visions et des objectifs, ainsi que par le traitement concerté et partagé des problématiques communes telles que l’urbanisation accélérée, la sécurité globale, la migration et les changements climatiques, le Maroc souhaite consolider son engagement envers le continent africain, en présentant officiellement sa demande d’adhésion à la Cédéao, qui constitue l’une des communautés politiques et économiques les plus intégrées du continent africain.

Pour Boulkassoum Haidara, président du Conseil économique, social et culturel du Mali, la demande d’adhésion du Maroc à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest relève «d’une simple formalisation» de participation à la construction d’un pan de l’édifice familial que constitue l’Afrique. «Il ne peut être compris autrement pour qui connaît la nature des rapports officiels multiformes et pluridimensionnels ponctués de nombreuses interférences, d’intérêts divers, voire de complicités existant entre le Royaume du Maroc et les membres de cette entité économique», a souligné le responsable malien. 

Pour M. Haidara, l’adhésion du Maroc à la Cédéao contribuera à accroître les capacités de cette Communauté grâce aux progrès économiques qu’il a enregistrés ainsi que sa maîtrise de certaines technologies de pointe qui en font un acteur majeur pour un développement accéléré de la sous-région ouest-africaine. Toutefois, estime M. Haidara, cette adhésion mettra en concurrence, dans certains domaines, les entreprises marocaines avec celles des pays de cette Communauté, d’où la nécessité d’établir des règles de concurrence justes et claires pour éviter l’éventuelle disparition de certaines entreprises. «Il est naturel que chaque partie évalue les avantages et les risques d’une relation plus approfondie», ajoute le président du CESC. De son côté Tawfik Mouline, directeur général de l’Institut Royal des études stratégiques, qui a présenté un résumé du rapport stratégique de l’IRES 2018 sur «Le développement autonome de l’Afrique», a indiqué que ce document fait ressortir la contribution actuelle du Maroc ainsi que le rôle que le Royaume pourrait jouer, à l'avenir, en faveur du développement autonome de cet immense continent. Évoquant la contribution de l'Afrique à la création de la richesse économique mondiale, le même responsable a souligné qu’elle est élevée, tant par les matières premières qu'elle fournit au reste du monde que par les ressources humaines qu'elle déploie au sein du continent et au-delà, d’où l’importance de renforcer son autonomie et sa capacité à décider pour elle-même et à faire entendre sa voix dans le concert des nations. 

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