Mamoun Belghiti dévoile son «Médoc en scène»

«L’idée m’est venue quand j’ai voulu réaliser une toile pour des amis qui travaillent dans le milieu médical, en organisant des séminaires, des salons d’exposition et des conférences thématiques. C’est là où j’ai pensé faire quelque chose en relation avec ce domaine. Puis, je me suis rendu compte que cette initiative ne s’est pas arrêtée là, car c’était parti pour toute une collection que vous voyez ici», souligne Mamoun Belghiti, pour qui cette aventure a constitué un challenge, afin de rester dans la même thématique, sans tomber dans la répétition. 

Il en est sorti avec un style différent de ce qui se fait sur la scène artistique marocaine. «Il faut dire que j’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser ce travail, car il y a énormément de produits et de matières qui entrent en jeu, à savoir les comprimés, prospectus, gélules, boites de médicaments, bandages, bouchons, cuillères... récupérés et recyclés.» Tous ces produits médicaux mêlés à la peinture ont donné lieu à des tableaux originaux, imprégnés des deux cultures marocaine et canadienne : Mamoun Belghiti a vécu pendant 8 ans au Canada, héritant de sa culture et de son mode de vie, tout en appréciant son été magique avec ses couleurs chatoyantes et ses buildings majestueux. L’artiste-peintre Brigitte Moreau Serre qualifie les peintures de Mamoun de «colorées, fortes, pleines d’une énergie extraordinaire et reflètent l’éblouissante lumière de sa terre originelle. Elles traitent de sa vie, de sa pesante matérialité, buildings flamboyants hyper connectés, mais qui, cependant, baignent dans une lumière bleue qui les relie aux astres, au cosmos. C’est une œuvre qui mérite de voyager de par le monde pour y apporter chaleur et réconfort». Toutefois, en dépit de son caractère esthétique, l’artiste précise que cette exposition participe pleinement au combat pour la sauvegarde de la planète et le bien-être de l’humanité.

Outre la présence du cosmos dans plusieurs de ses toiles, on sent aussi parfois l’effervescence des médicaments, avec plusieurs couleurs vives qui ressortent dans ses compositions. «Je ne pars jamais avec l’idée de faire une composition bien précise, mais je me laisse aller devant le tableau, et ça vient au fur et à mesure que je travaille. Comme si je construisais le canevas de la toile, jusqu’à la finir, tout en essayant de ne pas donner l’impression que ce sont des 

médicaments. 

Ce n’est qu’en s’approchant qu’on découvre les détails», indique l’artiste Mamoun qui estime faire passer des messages à travers 

son art sans pour autant altèrer le côté créatif. Rappelons que Mamoun Belghiti a exercé dans l’événementiel avant de se consacrer totalement à la peinture. Il a, à son actif, des expositions collectives et individuelles, depuis 2007 où il a exposé pour la première fois à Tanger, puis s’ensuivirent d’autres au Maroc, à Montréal et Vancouver, avec à chaque fois des thématiques diverses.