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Le Maroc alerte sur la situation d'urgence en Afrique

La secrétaire d’État chargée de l’Eau, Charafat Afilal, a appelé à Brasilia, où se déroule jusqu'au 23 mars le huitième Forum mondial de l'eau, à mettre en avant la situation alarmante en Afrique et a plaidé pour que la question hydrique demeure au premier plan des préoccupations de la communauté internationale. Au premier jour de cette rencontre, l'Unesco a publié le rapport mondial sur l'eau selon lequel les investissements dans les technologies durables sont inférieurs à 1% du total des budgets accordés aux infrastructures et à la gestion des ressources hydriques.

Le Maroc alerte sur la situation d'urgence en Afrique

Le rapport 2018 des Nations unies sur l'eau, présenté à Brasília où se tient le huitième Forum mondial de l'eau jusqu'au 23 mars, privilégie une meilleure combinaison entre les infrastructures traditionnelles dites «grises» et les solutions «vertes» afin de prévenir la pénurie qui menace 5,7 milliards d'individus à l'horizon 2050. «Le Royaume du Maroc souhaite que cette édition du Forum mondial de l’eau soit l’occasion pour mettre en avant la situation alarmante de l’eau en Afrique», a souligné la secrétaire d’État chargée de l’Eau, Charafat Afilal, qui a rappelé l’initiative «Water for Africa» lancée par le Maroc lors de la COP 22. Sur le portail électronique de l'Initiative, il est encore une fois rappelé que sept des dix pays les plus menacés par le changement climatique sont en Afrique. «La partie aride et subtropicale sèche de l’Afrique devrait être la région où le changement climatique sera le plus important à l’horizon 2100. De plus, 47% de la population africaine ont été confrontés à un stress hydrique en 2000 et pourraient passer à 65% en 2025». «Water of Africa» ambitionne de développer les infrastructures de mobilisation des ressources en eau, de généraliser l’accès à l’eau potable au profit de près de 330 millions d'Africains et de mobiliser 11 milliards de dollars par an pour la réalisation d'infrastructures de distribution d’eau potable et d’assainissement liquide. Et de rappeler que «l’Afrique, principale victime des désastres liés au changement climatique et qui a besoin de financements et de savoir-faire, reçoit moins de 5% des fonds climatiques». Selon un rapport de la Banque mondiale publié en mai 2017, la raréfaction de l'eau exacerbée par le changement climatique pourrait amener certaines régions, comme l'Afrique centrale et l'Afrique orientale, à accuser un recul du PIB de l’ordre de 6%, provoquer des migrations et déclencher des conflits. Au niveau mondial, près de la moitié de la population mondiale, soit 3,6 milliards de personnes, vit dans des zones où l'eau peut manquer au moins un mois par an. Ce nombre pourrait atteindre 5,7 milliards en 2050.

Organisée sur le thème «Partager l’eau», la huitième édition du Forum accueille plus de 35.000 participants représentant 170 pays. Au premier jour de cette rencontre, l'Unesco a publié le rapport mondial sur l'eau selon lequel les investissements dans les technologies durables sont inférieurs à 1% du total des budgets accordés aux infrastructures et à la gestion des ressources hydriques. Cependant, et selon les projections de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la valeur économique des actifs à risque devrait tripler à 45.000 milliards d'ici à 2050. Un actif risqué est un actif qui ne peut garantir, de manière certaine, les flux de rémunération et de remboursement d'un investisseur. C'est dire que les investissements dans ce secteur déjà fragilisé sont peu attractifs. «La majorité des plans climatiques nationaux élaborés dans le cadre de l'Accord de Paris sur les changements climatiques donne la priorité aux actions sur l'eau. Cependant, les besoins de financement devraient tripler à 255 milliards d'euros par an», avait indiqué l'Alliance mondiale de l'eau réunie en novembre 2017 à Bonn». Au Maroc, le gouvernement s’attelle à mettre en place un Plan national de l'eau à l'horizon 2050, en vue d'éviter au pays des problèmes dus à la pénurie de l'eau potable et d'irrigation conformément aux dispositions de 
la loi sur l'eau, a indiqué courant mars le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani. «Les ressources naturelles en eau au Maroc sont parmi les plus faibles au monde», reconnaît le secrétariat d’État chargé de l’Eau. Ce département estime le potentiel des ressources en eau naturelles à 22 milliards de m³ par an, soit l’équivalent de 700 m³ par habitant et par an. Ce ratio est «communément admis comme seuil critique indiquant l’apparition de pénuries et de crise latente d’eau», comme l’indique une étude de ce département ministériel. À cela s'ajoute la pollution urbaine et industrielle qui représente un réel danger. «Les volumes annuels des rejets des eaux usées des villes ont fortement augmenté au cours des dernières décennies. Ils sont passés de 48 à 506,2 millions de m³/an entre 1960 et 2012. Près de 61% de ces volumes sont déversés directement dans l’océan. Le reste (39%) est rejeté dans le réseau hydrographique ou directement dans le sol. 

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