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Le Maroc appelle les donateurs à honorer leurs engagements de 100 milliards de dollars d’ici 2020 en faveur des pays en développement

Le Maroc prend part, jusqu'à demain à Bamako au Mali, au dialogue entre le continent africain et le Fonds vert pour le climat, un mécanisme financier des Nations unies en appui aux pays en développement dans leur lutte contre le dérèglement climatique. Pour la secrétaire d’État chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi, cette transition vers une économie sobre en carbone présente davantage d'opportunités économiques à saisir. Avec 100 millions de dollars de dons, le Maroc est le premier bénéficiaire africain de ce Fonds.

Le Maroc appelle les donateurs à honorer leurs engagements de 100 milliards de dollars d’ici 2020 en faveur des pays en développement
La secrétaire d’État chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi. Ph. DR

L’engagement dans la transition climatique est moins une «contrainte à subir qu’une chance à saisir», a affirmé, à Bamako, la secrétaire d’État chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi, qui représente le Maroc au dialogue entre le continent africain et le Fonds vert pour le climat. Doté de 10,2 milliards de dollars, ce Fonds est une plateforme de financement mondiale pour réduire les gaz à effet de serre dans les pays en développement et aider les pays vulnérables à s’adapter aux impacts du changement climatique. «Cet engagement dans la transition climatique est moins une contrainte à subir qu’une chance à saisir, la chance d’une nouvelle prospérité et d’un nouveau modèle de développement», a souligné la secrétaire d'État. «Au nom de mes sœurs et frères africains, nous réitérons notre appel aux pays donateurs à honorer leurs engagements à l’égard de la feuille de route de 100 milliards de dollars d’ici 2020 et permettre de promouvoir l’ordre d’un nouveau climat pour la paix et la stabilité», a-t-elle dit. Nezha El Ouafi a rappelé les objectifs du Royaume de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 42% et de porter la part des énergies renouvelables de 42% de puissance électrique installée, objectif fixé pour 2020, à 52% à l'horizon 2030. Ces engagements, traduits en projets en cours d’exécution, font du Maroc le premier bénéficiaire africain du Fonds vert pour le climat. Lors de la COP 23, en novembre 2017 à Bonn (Allemagne), Mohamed Nbou, directeur du Centre de compétences en changement climatique Maroc, avait déclaré à la MAP que «la capacité du Maroc de rendre bancables des projets de changement climatique nous rend aujourd’hui leader en Afrique. Nous avons pu mobiliser 100 millions de dollars de dons dans le cadre du Fonds vert». Selon un rapport de décembre 2014 du think tank britannique Overseas Development Institute sur le financement climatique, le Maroc se positionne comme le premier bénéficiaire des fonds pour le climat dans le monde entre 2003 et 2013. 

Le rapport précise que sur cette période, avec 606,96 millions de dollars reçus au total, soit plus de 5,6 milliards de dirhams. Cependant, et en dépit des efforts consentis, l'Afrique ne capte qu'environ 5% de ce financement. La Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) a indiqué que l'année 2018 sera celle de la mise en place des jalons pour réaliser l'Accord de Paris. «Nous soutiendrons les pays à poser les jalons tout au long de l'année 2018 et lors de la 
COP 24 qui se tiendra à Katowice, Pologne en décembre», a déclaré Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la CCNUCC. Les pays ayant ratifié l'Accord de Paris se sont donné 2020 comme échéance pour la réalisation de leurs engagements nationaux de réduction des gaz à effet de serre. Aussi, Nezha El Ouafi n'a pas manqué de souligner que 2018 est une «année charnière», car elle constitue l’échéance fixée par les pays Parties à la CCNUCC en vue de mettre en place les jalons et bases du règlement d’opérationnalisation de l’Accord de Paris. «Nous sommes également à quelques mois de la COP 24 qui connaitra le lancement du Plan d’action de Katowice pour la transition juste, lequel plan donnera, d’une part, un mandat au Fonds vert pour le climat et aux autres entités de la finance climat pour appuyer des projets visant à créer des emplois et, d’autre part, fournir des lignes directrices aux pays quant à la manière d’intégrer la transition juste et le travail décent dans leurs politiques climatiques», a-t-elle poursuivi. 
Pour la secrétaire d'État au Développement durable, l’insuffisance du cadre juridique, les lacunes sur le plan des connaissances, la faible capacité d’évaluation des risques liés au changement climatique et à leur intégration dans la prise de décisions d’investissement ou de financement, la faiblesse de l'accès au financement et les incertitudes quant à la rentabilité des investissements constituent autant d'obstacles qui se dressent sur le chemin de la transition vers une économie verte. 

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